Chambre de première instance du Tribunal Penal International pour l’ex-Yougoslavie a déclaré Radovan Karadžiæ coupable de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, et a prononcé à son encontre une peine de 40 ans d’emprisonnement.
Déclaration du Bureau du Procureur relative à la condamnation de Radovan Karadžić
Le Bureau du Procureur se félicite du jugement rendu. ‘Nous pensons pouvoir affirmer que la Chambre a retenu les nombreux éléments de preuve établissant au delà de tout doute raisonnable la responsabilité pénale individuelle de Radovan Karadžiæ pour un large éventail de crimes, notamment ceux commis à travers la Bosnie Herzégovine et pendant le siège de Sarajevo et le génocide de Srebrenica.’
À l’issue du prononcé du jugement, le Procureur Serge Brammertz a déclaré ce qui suit : En 1993, le monde a décidé que les victimes de l’ex-Yougoslavie méritaient justice. Depuis maintenant deux décennies, les victimes ont placé leur confiance en nous pour que justice soit rendue. Des milliers d’entre elles sont venues ici raconter leur histoire et courageusement affronter leurs bourreaux.
Aujourd’hui, avec cette condamnation, cette confiance a été honorée, justice a été rendue. La vérité que ce jugement établit s’élèvera contre les tentatives répétées de nier la souffrance endurée par des milliers de personnes et les crimes commis en ex-Yougoslavie. Des moments comme celui-ci ne doivent pas nous faire oublier que dans d’innombrables conflits de par le monde, des millions de victimes attendent que, pour elles aussi, justice soit faite, et ce jugement prouve que ce n’est pas une gageure.
Le Bureau du Procureur remercie également la communauté internationale, en particulier le Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Secrétaires généraux des Nations Unies et l’Union européenne. Leur engagement sans faille en faveur de l’établissement de la responsabilité des auteurs de crimes nous a permis d’arrêter tous les fugitifs et de mener à bien nos travaux.
Le Bureau du Procureur estime que si ce jugement est une étape importante, la justice n’a toutefois pas encore été complètement rendue. M. Brammertz a fait observer ce qui suit : De trop nombreuses victimes en ex-Yougoslavie attendent encore que justice soit rendue. Et de trop nombreuses familles ignorent toujours ce qu’il est advenu de leurs proches. J’engage les gouvernements nationaux et la communauté internationale à continuer d’apporter leur soutien à la justice dans le cas de crimes de guerre ainsi qu’à la recherche de personnes disparues au niveau national.