US Robin Quinville received in Hamburg

0

Almut Möller and Robin Quinville – Picture by Hamburger Senatkanzleipressestelle.

Wednesday, 28 October 2020, Free and Hanseatic City of Hamburg, Germany: Hamburg’s State Counsellor Almut Möller, Plenipotentiary to the German Federation, the European Union and for Foreign Affairs received at the historic City Hall the USA’s Chargé d’Affaires a.i. Robin Quinville to discuss the increased importance of sister city relationships as well as the transatlantic relationship as both Germany and the USA confront shared challenges derived from the COVID-19 pandemic.

For further information
USA Consulate General in Hamburg (Consul General Darion Akins): https://de.usembassy.gov/de/die-botschaft-und-die-konsulate/konsulat-hamburg/?fbclid=IwAR136Iba3xd1_xth1mJJQL6sJsgxTrxDWtGhHT1E5I0eXCk8NXsrqE9bJTg

Bvlgari’s Barock launches in China

0

Barocko High Jewerelly – Picture by Bvlgari

Shanghai and Beijing’s brightest stars aligned for an exhibit like no other – the official launch of Bvlgari’s Barocko High Jewelry collection. The astounding artistry was displayed in all the flamboyant drama its jewels deserved, with Kris Wu, Lun Deng, Elain Zhong and Zha Na all immersing themselves in the celebration of Roman flair at its finest.

Vibrant colours, extraordinary light effects, fanciful shapes and exquisite details convey a sense of joy and positivity, which spreads all over the world. 

Kris Wu – Picture by Bvlgari

As the collection’s name suggests, the unlimited, magnificent influence of Rome’s Baroque artistic and architectural heritage meets Bvlgari’s unapologetic, daring and audacious spirit in Barocko. More than ever, in an unprecedented way, Bvlgari finds inspiration in its native Rome, that for over 130 years has been musing the brand’s outstanding, distintive creations. 

The Eternal City’s monumental triumph of Baroque extravagance resonates in the exuberance of the new Barocko unique artifacts, embracing eccentricity and sophistication in a perfect balance of flamboyancy and timeless refinement.

For further information 

https://www.bulgari.com/en-us/high-jewelry/barocko/?utm_source=Facebook&utm_medium=socialowned&utm_content=fbkpost&utm_campaign=Barocko&fbclid=IwAR0ktupiw_PSa0J3-vl1QK2hCvMrY2Xjj-EXKQUkobBjRLPUaNfNVPSpJqw

La Diplomatie Économique au Centre des Actions du Gouvernement du Burundi

0

Par Son Excellence Ambassadeur Gamaliel Nkuruziza.

Sous l’égide du Président de la République du Burundi S.E Le Général Major Évariste Ndayishimiye, le développement de la coopération économique régionale et internationale est l’axe principale pendant son mandat de 7ans.

Nous allons renforcer la solidarité avec les néerlandais en général et les Investisseurs en particulier dans les projets et programmes de développement du Burundi principalement dans les domaines suivants : l’agriculture, l’élevage, la santé, l’industrie de transformation, la production d’Énergie, infrastructures étatiques et privés, l’éducation basée sur les besoins du marché du travail, le renforcement du capital humain, et l’exploitation rationnelle des ressources naturelles et le tourisme.

Le Gouvernement du Burundi a une bonne intention de bâtir des relations diplomatiques fondées sur le respect mutuel entre nos deux Gouvernements. Dans notre mission, nous privilégions la coopération mutuellement bénéfique et respectueuse. Le Gouvernement du Burundi ne ménage aucun effort sur la promotion des investissements étrangers à travers des projets alignés sur les priorités du Plan National de Développement 2018-2027 avec comme vision, « une nation démocratique, solidaire et prospère à travers une transformation structurelle de l ‘économie nationale pour mettre sur une nouvelle trajectoire de forte croissance en réduisant profondément les inégalités sociales et la pauvreté rurale et urbaine » 

Nous restons toujours ouverts à toutes initiatives des entreprises néerlandaises et organisations qui souhaitent davantage travailler avec les investisseurs Burundais, pour nouer ou entretenir des relations de complémentarité pour l’intérêt de nos deux Pays. 

Dans le cadre des investissements étrangers, nous encourageons les investisseurs néerlandais à venir investir au Burundi, en faisant connaître les nombreuses opportunités d’affaires qu’offre le Burundi et les divers avantages pour les investisseurs offert via l’A.P. I (Agence de Promotion des Investissements). 

Le gouvernement s’est engagé à offrir aux investisseurs étrangers un cadre idéal d’un partenariat « gagnant-gagnant ». C’est le bon moment pour les néerlandais de venir investir au Burundi.

C’est pour moi une bonne occasion d’inciter la diaspora burundaise aux Pays-Bas à contribuer à la réalisation des projets de développement économique dans le cadre du plan national de développement 2018-2027.

Le Burundi et Les Pays-Bas entretiennent des relations d’amitié et de coopération de longue date à travers plusieurs accords de Coopération bilatérale et multilatérale. Nous pouvons citer à titre d’exemple le Groupe Heineken d’origine néerlandaise qui opère au Burundi depuis 1955 dans le cadre du partenariat public et privé (P.P.P) dans la production et vente de la bière par la grande compagnie la BRARUDI. Le groupe Heineken a été et reste un partenaire économique très important pour le Burundi.

Nous profitons de cette occasion pour encourager les compagnies néerlandaises à suivre l’Exemple du groupe Heineken qui accompagne le Gouvernement du Burundi dans la mise en œuvre du P.N.D en privilégiant le partenariat « Gagnant – gagnant ». 

La mise place d’un partenariat entre la Chambre de Commerce du Royaume des Pays-Bas et celle du Burundi va aider dans la promotion des investissements entre nos deux Pays.

Pour pouvoir arriver à ce stade, nous avons des préalables à revoir comme la révision de l’article 96 de l’accord de Cotonou entre l’Union Européenne d’une part et l’Afrique, Caraïbe et Pacifique d’autres part afin de lever les sanctions prises unilatéralement contre le Gouvernement du Burundi pour créer un climat propice pour l’investissement entre nos deux Pays.

Le Gouvernement du Burundi est dans le bon chemin vers la normalisation de nos bonnes relations qui n’était pas au bon fixe depuis 2015 avec l’UE.

L’autre entrave qui bloque l’investissement entre nos deux Pays, c’est le statut ORANGE que le Gouvernement néerlandais attribue à notre Pays alors que ça bloque les investisseurs néerlandais qui veulent profiter des opportunités d’affaires que le Burundi offre aux investisseurs étrangers. Toutes les conditions sont réunies pour pouvoir changer ce statut pour le Burundi. 

Nous pouvons conclure sans nul doute que le Burundi est parmi les Pays de la Communauté Est Africaine dont la sécurité est généralement bonne sur tout le territoire national. 

Nous nous réjouissons aussi du retour massif et volontaire des réfugiés Burundais, ce qui témoigne d’un retour de la paix, la tranquillité, la confiance et la stabilité dans le Pays.

Photographer Naldo Peverelli.

Colombia: building a future on international cooperation

0

By H.E. Mr. Alvaro Andres Motta, Ambassador of the Republic of Colombia to the Kingdom of The Netherlands.

Colombia’s rich diversity and solid foundations including its strategic geographical location, political and economic stability, strong innovation, and a dynamic and expanding economy, among others, have made the country a secure reference in the international community to either do business, visit or work.

Colombia’s democracy based on the rule of law has allowed the country’s economy to ignite during the last few decades. According to the International Monetary Fund, Colombia’s GDP is expected to grow by 4% in 2021, one of the best economic performances at the regional level. The chosen path to achieve this growth is based on international cooperation and a firm commitment with multilateralism which facilitates addressing regional and global challenges. From its solid democratic history based on principles such as the recognition of human rights and the respect of the rule of law, Colombia has gained unique knowledge that it proudly shares at the international arena, through its active participation in different International Organizations. Notably, Colombia officially became the 37th member of the OECD, the third country in Latin America. The OECD regarded the country’s macroeconomic framework as one of the most solid in the Region.

Global issues demand global responses, matters such as climate change, the construction of peace, food security, immigration, deforestation, water scarcity, among others; require the highest commitment and solid response from each and every stakeholder at the international level. In the same vein, Colombia identifies bilateral relations as a core pillar to sustainable growth. Colombia and the Kingdom of the Netherlands have built strong ties in areas such as trade, investment, water and sanitation, education, infrastructure, and logistics, among others. Likewise, the proximity of the islands part of the Kingdom to Colombia has created great opportunities for cooperation and has become a strategic base for designing and developing important joint plans and projects.

In addition, Colombia’s foreign direct investment is one of the most influential factors of the economy and has been consistently growing. According to UNCTAD, Colombia ranks third among Latin American countries in attracting foreign investment and within the top 30 worldwide. Last year Colombia recorded historic level of inflows in terms of foreign direct investment while also enjoying favorable ratings from the three most important rating agencies in the world. There are uncountable reasons why the world is looking towards Colombia.

Not only does Colombia boost a strong democracy and economy in Latin America, it is the second most biodiverse country per square kilometers, holding around 14% of the planet’s biodiversity and 50% of the world’s heaths lands. The country recognizes its environmental richness as a unique opportunity for long term economic and social development, therefore Colombia sees the importance of the protection of its natural resources. In addition, the country is also committed to reducing its CO2 emissions and has an accumulated reduction of 30.9 tons so far. Moreover, Colombia has a number of strong public policies which protect the environment, with particular attention to the Amazon. Colombia’s future development is fully committed with the environment, believing that when the environment flourishes so does the economy.

Colombia is not only a diverse country for its geography and natural biodiversity; thanks to its history, culture expression and people, Colombia offers many unique and authentic experiences, and this is demonstrated within its booming tourism sector. As a consequence of its natural resources, culture and the economic and social progress, tourism to Colombia has experienced significant growth in recent years. European citizens currently occupy the second place of foreign travelers who arrive to Colombia. 

The COVID-19 pandemic has impacted countries around the world in an unpredictable manner. With prevention and control Colombia has successfully maintained its health care system fully operating and with capacity to attend citizens and has implemented different measures to reduce the spread of the virus. Moreover, Colombia has established different channels of collaboration and cooperation to share experiences and resources with different countries around the world during this challenging situation. Furthermore, at the end of September 2020, the country launched an effective economic reactivation plan for trade, industry and tourism named Commitment to Colombia, the strategy includes specific measures to maintain the country as an economic powerhouse in Latin America.

The democracy characterized by free elections based on pluralism, the respect of rule of law, the independent and impartial judicial system, the recognition of human rights, among others, has allowed the country to thrive by ensuring peace with legality, focusing on a future based on cooperation between the states, incentivising innovation within the economy, ensuring the sustainability of the environment, and committing to multilateralism and the defence of human rights. All of this demonstrates how Colombia has successfully set up a framework for sustainable growth in the coming years.

As ambassador I continue strengthening the close ties between Colombia and the Netherlands and invigorating Colombia’s commitment and participation to the International Organizations based in The Hague, building a future on international cooperation.

————————–

Photography by Marian van Noord for Diplomat Magazine.

Un siècle de justice universelle permanente

0

Par S. Exc. M. Philippe Couvreur, Juge ad hoc et ancien Greffier de la Cour internationale de Justice.

L’année 2020 touche insensiblement à sa fin et l’irruption si brutale de la pandémie de COVID-19, à laquelle elle demeurera longtemps associée, aura eu raison de bien de nos habitudes de vie, dont celle de commémorer des faits historiques qui, sur ce fond de crise sans précédent, apparaissent désormais d’importance, sinon moindre, assurément plus médiate.

À La Haye, « capitale de la justice internationale », on ne peut pour autant manquer d’évoquer cette année le souvenir de deux étapes majeures dans l’histoire de cette justice: le 26 juin dernier s’est célébré, avec la discrétion voulue par les circonstances, le 75ème anniversaire de l’adoption du Statut de la Cour internationale de Justice ( CIJ ), partie intégrante de la Charte des Nations Unies; et le 13 décembre prochain on commémorera, avec sans doute la même manière de retenue, le centenaire de l’adoption du Statut de la Cour permanente de Justice internationale ( CPJI ), sur lequel le Statut de la CIJ est fondé, conformément aux termes de l’article 92 de la Charte des Nations Unies. 

Longtemps, la guerre est demeurée l’ « ultima ratio regum », formule gravée par Louis XIV sur ses canons. Dès les XVIIème et XVIIIème siècles, divers projets tendant à promouvoir la paix entre nations au moyen de l’établissement d’une organisation internationale dotée d’un tribunal ont vu le jour. Certains étaient particulièrement ambitieux, comme le Projet de Paix perpétuelle ( 1712-1716 ) de l’ Abbé de Saint-Pierre; mais les esprits clairvoyants qui les avaient conçus  étaient hélas trop en avance sur leur temps: l’œuvre de Saint-Pierre suscita railleries et quolibets, et son auteur fut banni de l’Académie. 

Au cours de la première moitié du XIXème siècle, les associations pacifistes se multiplièrent en Europe et aux Etats-Unis. Elles furent à l’origine d’importants congrès prônant le recours à l’arbitrage, la limitation des armements et la codification du droit des gens. Celui qui se tint à Paris en 1849 fut présidé par Victor Hugo. Le désastreux conflit franco-allemand de 1870 eut au moins l’heureux effet de renforcer encore davantage les courants pacifistes, qui s’exprimèrent notamment dans la création de maintes ligues et sociétés n’ayant de cesse de promouvoir l’arbitrage inter-étatique. 

Bien que l’arbitrage eût déjà été utilisé dans l’antiquité pour résoudre des différends tels ceux opposant cités du monde hellénistique, c’est la sentence de l’Alabama, rendue en 1872, qui marqua son renouveau sous une forme moderne. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne étaient convenus, par le traité de Washington de 1871, de soumettre à un tribunal arbitral leur différend relatif aux obligations de cette dernière en tant que puissance neutre lors de la guerre de sécession. Ce fut la première fois qu’un tribunal arbitral, composé d’une majorité d’arbitres d’une nationalité distincte de celle des parties, était créé ( aux arbitres américain et britannique s’ajoutèrent en effet un brésilien, un italien et un suisse ). La procédure mise en œuvre par ce tribunal présenta au demeurant de nombreux traits caractéristiques de la procédure judiciaire. Sa sentence, condamnant la Grande-Bretagne à verser aux Etats-Unis des indemnités d’un montant de 15,5 millions à titre de réparation, pour avoir manqué à son devoir de neutralité, fut immédiatement exécutée, en dépit de la dissidence de l’arbitre britannique.

Par la suite, les Etats se montrèrent de plus en plus enclins à conclure des traités généraux d’arbitrage et à insérer des clauses d’arbitrage dans des conventions de nature variée. Les idées pacifistes avaient entre-temps fait une entrée remarquée dans la vie politique et le fameux motto La Paix par le Droit, produit de l’école sociale de Nîmes (1887), avait fait son chemin. Après l’élaboration, par la conférence panaméricaine de 1889-1890, d’un traité général relatif à la solution pacifique des conflits internationaux, qui prévoyait le recours à l’arbitrage, sauf pour les « affaires d’honneur » et celles touchant aux « intérêts vitaux » des parties, les initiatives parlementaires en faveur de ce mode de règlement des différends se succédèrent un peu partout à cadence élevée. La réunion tenue par l’Union interparlementaire, à La Haye, en 1894, fut d’une grande importance, dans la mesure où y fut acceptée la proposition présentée par Stanhope, qui tendait à la création d’une « Cour permanente ». Le projet de texte y afférent fut développé à l’occasion de la Conférence interparlementaire de Bruxelles de 1895 et envoyé aux puissances avec un mémoire rédigé par le chevalier Descamps. Enfin, la Conférence interparlementaire qui eut lieu à Budapest l’année suivante adopta la suggestion, avancée par sir Randal Cremer, d’approcher certains gouvernements pour les convaincre d’adhérer, fût-ce provisoirement, au projet de Bruxelles. On y a vu l’origine de l’initiative russe de 1898.

Le manifeste du Tsar Nicolas II, en date du 12/24 août 1898, qui proposait la convocation d’une conférence internationale à l’effet de mettre un terme au développement à outrance des armements, devenu plus que préoccupant, suscita des réticences de la part de l’Allemagne; il dut en conséquence être précisé par une circulaire du comte Mouravieff, datée du 30 décembre 1898/11 janvier 1899, qui circonscrivait la portée des futurs pourparlers à la « recherch(e)…de moyens (pour) limiter les armements » et « éviter que les conflits soient résolus par un recours à la force ». La Conférence de la Paix, qui se réunit à La Haye le 18 mai 1899, et à laquelle prirent part 26 Etats, adopta, à la date du 29 juillet 1899, la célèbre Convention relative à la solution pacifique des conflits internationaux, dont le quatrième titre traitait de l’arbitrage international et établissait notamment, outre des règles de procédure (chapitre 3), une « Cour permanente d’arbitrage » ( chapitre 2). Cette appellation, d’abord contestée par l’Allemagne, fut finalement retenue, après qu’il eut été renoncé à l’idée d’un arbitrage obligatoire, initialement formulée par la Russie. Le mot « Cour » devait désigner « l’organisme dans son entier », les « commissions arbitrales formées séparément » étant dénommées « tribunaux ». Seul le « Bureau international », qui devait  servir de greffe à ceux-ci, était appelé à revêtir un caractère de « permanence ». Cette nouvelle institution présentait certes l’avantage de simplifier désormais le recours à l’arbitrage; mais, dans le même temps, son mode de fonctionnement risquait d’en diminuer l’influence sur le développement du droit. En effet, le nombre élevé de jurisconsultes composant la « Cour » et susceptibles d’exercer la fonction d’arbitre limitait les occasions pour eux de siéger et entravait, partant, la formation d’une jurisprudence cohérente.

La seconde Conférence de La Haye s’ouvrit le 15 juin et ne termina ses travaux que le 18 octobre 1907. Un  plus grand nombre d’Etats y furent invités et y participèrent ( 45 ); par ailleurs, l’ordre du jour en était particulièrement chargé, puisqu’il s’agissait globalement de dépasser l’ensemble des acquis de 1899, même si l’Allemagne, soutenue par l’Autriche-Hongrie, avait d’emblée entendu exclure toute tentative de négocier un « désarmement ». S’agissant de la solution pacifique des conflits internationaux, la question de l’arbitrage obligatoire revint sur le tapis. Si la Conférence ne réussit pas à instituer un tel arbitrage ( sauf en matière de différends relatifs au recouvrement de dettes contractuelles, suivant la proposition du ministre des affaires étrangères de l’Argentine, Luis Drago ), elle n’en réalisa pas moins un pas en avant, pour théorique qu’il fut, en adoptant à l’unanimité une déclaration présentée par l’Italie, qui, d’une part, reconnaissait le « principe » de l’arbitrage obligatoire et, de l’autre, précisait qu’il était des différends qui, tels ceux concernant l’interprétation et l’application des stipulations conventionnelles internationales, étaient « susceptibles » d’être soumis à l’arbitrage obligatoire sans autre restriction.

Au demeurant, il était devenu courant de faire observer que la Cour permanente d’arbitrage ( CPA ) n’était pas une cour et n’avait pas grand-chose de permanent, et qu’il était en conséquence impératif de la transformer ou de la remplacer. La Russie proposa la formation d’un tribunal permanent constitué de trois membres choisis chaque année au scrutin secret parmi les arbitres figurant sur la liste de la CPA. Quant aux Etats-Unis, ils envisageaient la création d’une Cour toute nouvelle « composée de quinze juges jouissant de la plus haute considération morale et d’une compétence reconnue dans les questions de droit international…, désignés (ainsi que)…détermin(é) par (la) Conférence, mais choisis (de manière telle) que les différents systèmes de (droit) et les principa(les) langu(es) soient (équitablement) représentés ». Cette nouvelle Cour « siéger(ait) annuellement à La Haye à une date spécifiée et demeurer(ait) en session aussi longtemps qu’il ser(ait) nécessaire »; elle « établira(it) son propre règlement »; ses décisions seraient prises « à la majorité des voix » et « neuf membres constituer(aient) un quorum »; enfin, ses juges « ser(aient) d’un rang égal, jouir(aient) de l’immunité diplomatique et recevr(aient) un traitement suffisant pour leur permettre de se consacrer à la considération des affaires…portées devant eux ». La compétence de ladite Cour devait être assez large, puisqu’il était proposé que celle-ci connût de « tous les …différends, ayant un caractère international, entre les Etats souverains, qui n’auraient pu être réglés par la voie diplomatique, et qui lui seraient soumis par un accord entre les parties ». On aura aisément reconnu, dans cette proposition quelque peu audacieuse pour l’époque, nombre de traits qui allaient ultérieurement caractériser la Cour permanente de Justice internationale (CPJI) et la Cour internationale de Justice (CIJ). Le projet américain fut envoyé à une sous-commission spéciale chargée de le compléter. La sous-commission proposa l’élection annuelle, au sein de la Cour, d’une « délégation » de trois juges auxquels il appartiendrait de trancher, notamment, les affaires les plus urgentes; le président et le vice-président de la Cour seraient élus par les juges pour trois ans; les juges ayant la nationalité de l’une des parties et ceux ayant antérieurement participé à l’affaire à un autre titre devraient se déporter; et le Conseil d’administration ainsi que le Bureau de la CPA joueraient, à l’égard de cette nouvelle Cour de Justice arbitrale, le même rôle qu’à l’égard de celle-là.  La question épineuse du mode d’élection des juges fit l’objet de propositions d’origine variée. L’une d’elles tendait à la mise en place d’un système de rotation inégalitaire, les « six grandes puissances européennes », les Etats-Unis et le Japon disposant d’un juge sur le siège pendant douze ans, alors que cette période était réduite à dix, quatre, deux, voire même un an seulement pour d’autres groupes d’Etats. Rui Barbosa s’y opposa farouchement. Une autre préconisait l’élection des juges par les membres de la CPA. Une troisième imaginait un système de nomination de candidats par les puissances signataires, suivie de l’élection des juges par celles-ci, à partir d’une liste consolidée des candidats nominés, établie par le Bureau de la CPA. Aucune de ces propositions ne fut finalement acceptée et le projet incomplet, accompagné d’un vœu, fut annexé comme tel à l’Acte final de la Conférence. Les tentatives menées immédiatement après la clôture de celle-ci, pour permettre à la nouvelle Cour de commencer à fonctionner, n’aboutirent pas davantage. Mais ces nombreux efforts ne furent pas vains, car ils se révélèrent plus tard avoir constitué une précieuse source d’inspiration pour les rédacteurs du Statut de la CPJI.

On peut en dire autant des tentatives infructueuses menées pour créer une Cour internationale des Prises, qui eût statué en appel ou en cassation des décisions rendues par les tribunaux des prises des Etats parties (voire de novo dans les éventualités où leur constitution se fût opposée à un tel recours). L’utilité d’une Cour de cette nature ne faisait à l’époque guère de doute, les tribunaux nationaux étant regardés comme trop souvent partiaux en matière de prises. Par ailleurs, en dépit de l’opposition de certains Etats, surtout latino-américains, une majorité de participants à la Deuxième Conférence de La Haye paraissaient dans ce cas précis s’accommoder de ce que la composition de la future Cour reposât sur le principe de rotation, dès lors que celle-ci  devait être organisée suivant un critère objectivement vérifiable: le tonnage des marines des Etats parties. À l’issue de la Conférence, un texte de Convention fut ouvert à signature et finalement signé par plus de trente Etats, mais il ne fut jamais ratifié, faute pour la quatrième commission d’avoir pu progresser dans la codification du droit à appliquer par la Cour. La conférence de Londres de 1908-1909 eut le grand mérite de réussir cette gageure en établissant une Déclaration relative au  droit de la guerre maritime, de pas moins de 71 articles. Toutefois, cette déclaration, qui contenait aussi du droit nouveau, ne fut à son tour pas ratifiée, et l’idée d’une cour internationale des prises tomba définitivement dans l’oubli.

Dans le sillage de la Deuxième Conférence de La Haye se tint à Washington, du 14 novembre au 20 décembre 1907, une conférence de portée historique, à laquelle participèrent activement cinq Etats d’Amérique centrale ( Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras et Nicaragua ). Au cours de cette conférence, El Salvador présenta un projet de création d’une cour de justice arbitrale. Ladite conférence déboucha sur la signature de neuf instruments, dont un traité général de paix et d’amitié, ainsi qu’une convention instituant une Cour de Justice centre-américaine pour une durée de dix ans à compter de la dernière ratification. Cette Cour était composée de cinq juges ( et dix juges suppléants ), chacun nommé par son gouvernement pour un terme de cinq ans, qui devaient jouir de la plus haute considération morale et réunir les conditions pour exercer les plus hautes fonctions judiciaires dans leur pays d’origine. Ils étaient soumis à un régime d’incompatibilités et bénéficiaient de privilèges et immunités. La Cour disposait d’une compétence extrêmement large, dès lors qu’elle pouvait connaître de n’importe quelle affaire entre les Etats parties, que ceux-ci n’étaient pas arrivés à résoudre par eux-mêmes, ainsi que des affaires opposant l’un des Etats parties à un national d’un autre, pourvu qu’il ait au préalable épuisé les voies de recours internes ouvertes. Les juges de la nationalité des parties pouvaient demeurer sur le siège. La Cour avait « liberté absolue » pour juger des faits et devait se prononcer sur les questions de droit conformément aux traités et aux « principes du droit international ». Elle connut de dix affaires, dont cinq impliquant directement des individus. Si l’établissement  de cette première cour internationale permanente, produit de la solidarité centre-américaine, fut un événement d’une importance historique non négligeable, son bilan concret  fut plutôt mitigé, du fait de la trop grande dépendance de ses membres par rapport à leur gouvernement, de sa compétence trop large et de sa procédure à certains égards défaillante. La Cour de Justice centre-américaine fut dissoute le 12 mars 1918, en dépit de plusieurs tentatives d’en prolonger l’existence.

Entre-temps, la Troisième Conférence de la Paix, qui devait se tenir à La Haye en 1915, n’avait pu avoir lieu: les efforts entrepris depuis 1899 n’avaient pas suffi à empêcher la première guerre mondiale. Mais les horreurs sans précédent de la grande guerre eurent pour effet de convaincre la société internationale de la nécessité d’instituer une organisation internationale chargée de faire respecter la paix et la sécurité internationales, au sein de laquelle prendrait place une cour de justice responsable de l’application du droit. Dès avant la réunion de la Conférence de la Paix de Paris, en 1919, des projets divers en ce sens avaient été élaborés. La Commission de la Société des Nations ( SdN ), constituée aux fins d’établir un projet de Pacte, avait par ailleurs été saisie d’un projet anglo-américain ( le projet Hurst-Miller ), présenté par le président Wilson, d’un projet français, soumis par Léon Bourgeois et d’un projet italien, produit par Vittorio Emanuele Orlando. Cette Commission fonda ses travaux essentiellement sur le premier, mais celui-ci ne distinguait pas suffisamment clairement le recours à la nouvelle Cour permanente de Justice internationale de celui au mécanisme traditionnel de l’arbitrage. Il fut donc remanié sur ce point, en même temps qu’y était ajoutée, à la requête du président Wilson et de sir Robert Cecil, la possibilité pour le Conseil et l’Assemblée de la Société de demander à la Cour des avis consultatifs, ainsi qu’envisagé dans les autres projets. Dans sa version finale, constituant la première partie des traités de paix de 1919-1920, le Pacte de la Société des Nations contenait un article 13 relatif à l’arbitrage et un article 14 afférent au règlement judiciaire, lequel était ainsi conçu: « Le Conseil est chargé de préparer un projet de Cour permanente de Justice internationale et de le soumettre aux membres de la Société. Cette Cour connaîtra de tous différends d’un caractère international que les parties lui soumettront. Elle donnera aussi des avis consultatifs sur tout différend ou tout point, dont la saisira le Conseil ou l’Assemblée. » L’article 13 fut amendé en 1924 afin d’y ajouter une référence expresse à l’obligation pour les parties d’exécuter les décisions de la Cour, à l’instar de ce qu’il prévoyait déjà pour les sentences arbitrales.

Lors de sa seconde session, tenue en février 1920, le Conseil, conformément au mandat qu’il tenait de l’article 14 du Pacte, constitua un Comité de Juristes de dix membres (dont la composition changea à plusieurs reprises), chargé de préparer un projet de Cour permanente de Justice internationale et de lui faire rapport. Les personnalités choisies possédaient toutes une connaissance approfondie du droit international. Maintes d’entre elles avaient participé aux Conférences de La Haye de 1899 et 1907; certaines de ces personnalités devinrent ultérieurement des Présidents ( Adatci, Loder ) et Membres éminents ( Altamira, Fromageot ) de la CPJI. Le Comité fut assisté d’un secrétariat restreint dirigé par le Commendatore Anzilotti ( qui présida également, plus tard, la CPJI ), lequel était à ce moment sous-secrétaire général et conseiller juridique de la SdN, auquel avait été adjoint Ake Hammarskjöld, alors fonctionnaire de la Société ( qui devint par la suite Greffier, puis Membre, de la CPJI ). Le secrétariat soumit au Comité un tableau de tous les projets antérieurs pertinents, y compris ceux, sus-évoqués, de 1907. Le Comité, présidé par le baron Descamps, se réunit au Palais de la Paix, à La Haye, du 16 juin au 24 juillet 1920 et remit au Conseil un avant-projet de 61 articles. Ce document était innovateur, en particulier, à trois égards. S’agissant tout d’abord du mode d’élection des Juges, une solution conciliatrice des intérêts des « Grandes Puissances » et des plus « petits » Etats fut enfin trouvée, qui reconnaissait le rôle principal que devaient  jouer en la matière les organes politiques de la SdN, tout en n’oubliant pas les acquis de l’ « œuvre de La Haye »: ainsi, les candidats seraient présentés par les groupes nationaux de la CPA, mais élus par le Conseil (où les « Grandes Puissances » devaient être majoritaires ) et l’Assemblée ( où les autres Etats constitueraient la majorité ), siégeant séparément mais simultanément. En ce qui concerne la compétence de la future Cour, celle-ci serait obligatoire. Enfin, pour ce qui est du droit à appliquer, l’avant-projet retenait, suivant un ordre hiérarchique, les traités et la coutume internationale, auxquels le Comité avait ajouté les « principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées », aux fins de permettre à la Cour de statuer en droit, sans être tentée de légiférer, dans les cas où feraient défaut traités et coutume pertinents.

Le Conseil entama l’examen de l’avant-projet à sa huitième session, tenue à Saint Sébastien en juillet-août 1920, et décida de le transmettre tel quel aux Membres de la Société. La question de la juridiction obligatoire de la Cour vis-à-vis de ceux-ci,  du seul fait pour eux de devenir parties au nouveau Statut, fut mise en cause, notamment par l’Italie. Le Conseil reprit ses travaux sur l’avant-projet du Comité à sa dixième session, à Bruxelles, en octobre 1920. Entre-temps saisi d’un certain nombre d’observations d’Etats membres, il se résolut à amender plusieurs articles de l’avant-projet afin de mieux en assurer la compatibilité avec le Pacte. Ainsi le Conseil remplaça la disposition  afférente à la compétence obligatoire de la Cour par un texte se limitant à indiquer que ladite compétence était « définie par les articles 12, 13 et 14 du Pacte », sans autrement trancher la question de sa nature. En effet, l’article 14 était apparu pouvoir être interprété dans un sens favorable à la compétence obligatoire,  comme à son encontre. De surcroît, la disposition prévoyant que le français serait la seule langue officielle de la Cour fut retouchée pour y ajouter l’anglais.

Saisie du projet du Conseil en novembre 1920, l’Assemblée de la SdN en confia l’examen à sa Troisième Commission, présidée par M. Bourgeois, laquelle constitua à cet effet une sous-commission, présidée par M. Hagerup. D’importants amendements furent adoptés à l’unanimité par la Commission le 11 décembre 1920, et soumis à la plénière. Les plus importants avaient trait à la compétence de la Cour et à sa fonction consultative, ainsi qu’au droit qu’elle aurait à appliquer. Sur le premier point, il était désormais proposé que la juridiction de la future Cour ne soit pas, comme telle, obligatoire, mais puisse le devenir de par la libre souscription des Membres de la Société à la fameuse « clause facultative de juridiction obligatoire », c’est-à-dire, concrètement, par le dépôt, auprès du Secrétaire général de la SdN, d’une déclaration unilatérale reconnaissant la compétence obligatoire de la Cour sur une base de réciprocité. Quant à la fonction consultative, des désaccords substantiels ayant surgi au sein de la Commission, notamment sur la question de savoir si les avis demandés au sujet de différends pendants devaient être donnés suivant une procédure particulière, il fut jugé préférable de n’insérer aucune disposition spécifique concernant cette fonction dans le Statut, laissant à la future Cour le soin de mettre directement en œuvre, dans son Règlement, les dispositions pertinentes de l’article 14 du Pacte. Enfin, en ce qui est du droit applicable, la Commission supprima toute hiérarchie entre traités, coutume et principes généraux, en même temps qu’elle retint la possibilité pour la future Cour de décider en équité, pourvu que les parties y consentissent. Le projet de Statut de la Cour permanente de Justice internationale fut adopté à l’unanimité, dans sa forme finale, par résolution de l’Assemblée plénière en date du 13 décembre 1920. 

Comme l’avait préconisé la Troisième Commission, cette résolution emportait approbation du Statut et établissement de la nouvelle Cour comme institution étroitement liée à la Société des Nations, mais indépendante; en même temps, ladite résolution prévoyait que l’acceptation du Statut par les Membres de la Société devait se matérialiser dans la signature et la ratification par ceux-ci d’un Protocole séparé, qui leur ouvriraient  l’accès à la Cour ( compétence ratione personae ). La résolution précisait en outre qu’il appartiendrait au Conseil de la Société, conformément à l’article 14 du Pacte, d’établir un tel Protocole et que le Statut de la CPJI entrerait en vigueur dès que ce Protocole aurait été ratifié par une majorité de Membres. Tel fut le cas à la date du 1er septembre 1921. Les élections à la Cour permanente de Justice internationale purent en conséquence se tenir encore la même année et la Cour fut à même de commencer ses travaux dès le mois de février 1922.

Le Statut de 1920 ne contenait aucune disposition afférente à de possibles amendements de cet instrument. Néanmoins, à l’initiative de la France, l’Assemblée de la SdN adopta, le 20 septembre 1928, une résolution appelant l’attention du Conseil sur l’opportunité de procéder, avant le renouvellement du mandat des Membres de la CPJI, à l’examen du Statut en vue de l’introduction de toute modification qui fût apparue nécessaire à la lumière de la pratique de la Cour. Il s’agissait notamment de porter remède à la difficulté récurrente de réunir la Cour en dehors des sessions d’été, ce qui avait pour effet de faire fréquemment monter les juges suppléants (essentiellement européens ) sur le siège et de malmener quelque peu, ce faisant,  les équilibres entre « grandes formes de civilisation » ainsi qu’entre « principaux systèmes juridiques du monde » prévus à l’article 9. Le 13 décembre 1928, le Conseil constitua un Comité de Juristes de douze membres ( dont trois futurs membres de la CPJI ); celui-ci se réunit à Genève en mars 1929 et invita le Président ( Anzilotti ) et le Vice-Président ( Huber ) de la Cour. Le 12 juin 1929, le Conseil décida de communiquer le rapport du Comité aux Membres de la Société et de convoquer une Conférence des Etats parties au Statut. La Conférence transmit à son tour à l’Assemblée une liste d’amendements suggérés ainsi qu’un projet de protocole destiné à les mettre en œuvre. L’Assemblée les adopta le 14 septembre 1929 et le Protocole, auquel les amendements étaient joints en annexe, fut ouvert à signature le même jour: il spécifiait devoir entrer en vigueur le 1er septembre 1930, à la condition que tous les Membres ayant ratifié le Protocole du 16 décembre 1920,  qui ne l’eussent pas ratifié lui-même à cette date, n’aient pas d’objection à l’égard des amendements. De telles objections ayant été élevées, le Protocole de 1929  n’entra en vigueur, avec les amendements y annexés, que le 1er février 1936. Les élections de 1930 se déroulèrent donc sous l’empire du Statut original. Toutefois, certains des changements préconisés étaient susceptibles d’être mis en œuvre sans attendre que la procédure d’amendement arrivât à son terme. Ainsi, l’Assemblée, qui avait le pouvoir d’accroître le nombre de Membres de la Cour proprio motu, porta ce nombre de onze à quinze dès 1930; l’institution des juges suppléants ( quatre ) ne disparut en revanche qu’en 1936. Pour sa part, la Cour révisa son Règlement en 1931 et avança notamment sa session annuelle au mois de janvier, ce qui devait avoir pour effet qu’elle reste toujours en fonction, comme allait le prescrire le Statut à compter de 1936. Il fallut également attendre cette année-là pour voir inclure dans le Statut de la Cour l’essentiel du contenu matériel des dispositions réglementaires concernant la procédure consultative, qui reflétaient les enseignements de la pratique.

L’établissement de la Cour permanente de Justice internationale, première juridiction permanente à vocation universelle et à compétence générale, est apparu comme la consécration ultime d’années de lutte passionnée pour la paix. Sans être formellement un organe de la SdN, elle y était très étroitement liée et constituait l’un des éléments majeurs du nouveau dispositif mis en place par le Pacte. Le budget de la Cour permanente faisait l’objet de l’une des trois sections du budget de la SdN, et atteignait, à la fin des années 1930, quelque 8% de celui-ci. Le rôle de la Cour  fut fondateur. De 1922 à 1940, la Cour permanente a rendu  32 arrêts et donné pas moins de 27 avis consultatifs, tous à la demande du Conseil. Son intervention, tant au contentieux qu’au consultatif,  permit de résoudre maints différends, dont certains, particulièrement complexes, étaient nés des transferts de territoires opérés par les traités de paix de 1919. La Cour contribua grandement, de par sa jurisprudence de haute tenue, encore si souvent citée aujourd’hui, au développement du droit international, en particulier dans les domaines du droit des traités et du droit de la responsabilité. En même temps, elle sut mettre sur pied, grâce à ses travaux réglementaires d’une rare richesse, s’inspirant tant des pratiques internes qu’arbitrales, une véritable procédure judiciaire internationale qui demeure, jusques ores, un modèle de référence. La Cour fit aussi montre d’une remarquable efficacité dans l’exercice de ses fonctions, ayant coutume de fixer des délais de procédure très brefs et de rendre ses décisions ( de trois à quatre par an ) avec célérité, la durée moyenne d’une affaire devant elle excédant rarement un an. Il n’est donc guère surprenant qu’au plus profond de la crise internationale des années 1930, et alors que divers Etats, et non des moindres, se retiraient de la SdN, la Cour continuât de jouir de la confiance de la société internationale à un point tel que, des 55 Etats parties à son Statut en 1935, 42 avaient souscrit à la clause facultative de juridiction obligatoire. 

En 1945, il était devenu impossible pour la Cour permanente de Justice internationale de reprendre ses activités. Les organes de la SdN n’étaient plus à même de pourvoir à l’élection de ses Juges et une rupture historique radicale s’était produite, qui rendait nécessaire la création d’une nouvelle Cour, pleinement intégrée dans la nouvelle organisation universelle dessinée par la Charte des Nations Unies. L’expérience éminemment positive de la CPJI ne fut cependant jamais remise en question, comme en témoignent les nombreux éléments de continuité observés dans l’organisation et le fonctionnement de la Cour internationale de Justice. La séance inaugurale de la CIJ se tint le 18 avril 1946, le jour même où disparurent formellement la SdN et la CPJI. Et le salvadorien Jose Gustavo Guerrero, qui avait été le dernier président  de la CPJI, devint le premier président de la CIJ.

L’Académie de droit international de La Haye

0

Par Jean-Marc Thouvenin, Secrétaire général de l’Académie de droit international de La Haye, Membre associé de l’Institut de Droit International.

Dans le cadre de mes fonctions de Secrétaire général de l’Académie de droit international de La Haye, j’ai la chance de rencontrer de nombreux ambassadeurs et ambassadrices. Je saisis l’occasion qui m’est offerte par Diplomat Magazine pour mettre par écrit, et en français, ce que j’aime à leur dire de l’Académie.

Par nature, l’activité diplomatique est d’une grande richesse. À La Haye, ce qui la caractérise est la prégnance d’un de ses plus beaux fruits, à la fois fragile et fondamental, le droit international. Fruit de la diplomatie d’hier, pleine de la sagesse des hommes et femmes qui, après avoir connu la guerre, nous ont légué de formidables institutions fondées sur des règles et principes de droit. De la diplomatie d’aujourd’hui, gonflée de l’impérieuse ambition de régler au mieux les défis du monde contemporain, et qui travaille sans relâche à poser les principes et textes de droit qui y contribuent. Les étudiants de l’Académie savent bien la noblesse comme la difficulté de cette tâche, puisque les ambassadeurs et ambassadrices en poste à La Haye acceptent, et l’Académie leur en est vivement reconnaissante, de leur ouvrir généreusement les portes de leurs ambassades afin de les rencontrer et de leur expliquer leur quotidien.

Le Palais de la Paix constitue le centre de gravité du droit international. Il symbolise son histoire, les espoirs que l’on place en lui, et s’offre comme le siège de son application comme de son adaptation aux nouveaux enjeux. En son sein, deux cours internationales règlent les différends internationaux en appliquant le droit international. Quant à l’Académie qui y a également son siège, elle est le lieu par excellence où, depuis presqu’un siècle, le droit international se discute, se théorise, s’enseigne, et s’apprend. 

Inaugurée en juillet 1923 sous les auspices du Gouvernement néerlandais et en présence des représentants des États, de la Société des Nations, des grandes institutions internationales, du monde universitaire et judiciaire, ainsi que de la presse de tous les pays, l’Académie n’a cessé depuis lors d’œuvrer à l’enseignement, à l’étude, à la diffusion et à une compréhension plus large du droit international sous tous ses aspects, aussi bien public que privé. 

C’est ce qui explique l’engouement des juristes et diplomates du monde entier pour ses sessions de cours. Tant et si bien que l’Académie a développé de nouveaux programmes : des cours d’hiver s’ajoutant désormais aux cours d’été ; des cours spéciaux à la demande des États désireux d’offrir à leurs juges ou autres talents une mise à jour sur un aspect du droit international ; un cours spécial réservé aux diplomates sur le règlement judiciaire des différends.

Héritage du temps passé, l’Académie est pleinement « dans son temps » – face à la pandémie, elle donnera ses cours de l’hiver 2021 en ligne. Elle est toujours unique en son genre, en particulier parce que son œuvre est étroitement liée à celle de la diplomatie. Au demeurant, de nombreux ambassadeurs et ambassadrices ont donné des conférences à l’Académie. Son objectif est encore à ce jour, comme l’affirmait son Curatorium dans le Bulletin de 1923, de « créer et entretenir une bienfaisante influence », en mettant en contact « dans un commerce scientifique quotidien, les représentants des diverses écoles nationales [afin qu’ils parviennent] à mieux comprendre les raisons des divergences doctrinales et pratiques des autres pays. Leurs points de vue particularistes finiront par faire place à une conception commune, internationale. En même temps, il s’établira entre eux des rapports personnels, qui développeront des sentiments réciproques d’estime et d’amitié. …. Ils contribueront à la formation d’une mentalité internationale qui, correspondant à l’interdépendance économique des peuples, sera la véritable garantie de la paix ».

Le Curatorium des premiers temps pouvait « compte[r] sur le bienveillant appui des Gouvernements ». C’est encore le cas de nos jours, et les diplomates de La Haye en sont vivement remerciés. Puisque nous avons encore tant à faire, on pourrait songer qu’il serait pertinent d’amplifier ce soutien, encore plus crucial aujourd’hui qu’hier, comme l’Assemblée générale des Nations Unies y invite chaque année les États (A/RES/74/185 du 18 décembre 2019, par. 24). 

La photographe est Marieke Wijntjes.

A call to us all

0

By the Honorable Jan van Zanen, Mayor of the city of The Hague.

As you might expect, my first 100 days as Mayor of The Hague were spent meeting people. At the city hall I met not only the deputies and members of the municipal council, but also many of the people who work for the city.  I was, of course, also introduced to our important partners in matters related to public order and security: the police and fire service.

But above all, I spent a lot of time travelling around in our remarkably green city, by bike wherever possible (thanks to the lovely summer weather). I spoke to residents, business owners and met members of the international community. I was also able to speak to some Ambassadors and I was very much looking forward to meeting many more diplomats, as had been planned at our annual meeting with the corps diplomatique.

Unfortunately, the coronavirus prevented that, too. Much to my disappointment, I had to cancel most of my introductory visits. It has all turned out rather differently than I had imagined and I regret that. At the moment, however, it is only through our combined efforts that we can get the coronavirus under control. That is why we cannot do certain things. And the same applies to me, too.

Fortunately, we could still celebrate the 75th anniversary of the United Nations, albeit in a modified form. But this had the added advantage that everyone could follow the event online. It was a great honour to be there in the International Court of Justice, the highest judicial body of the United Nations. When the United Nations was born 75 years ago, large parts of the world lay in ruin. The Hague had also suffered greatly during the Second World War. Many were grieving the loss of loved ones who had fallen on the front, been murdered in concentration camps or killed in bombing raids. You needed coupons to buy many things and there were still shortages of everything, except for one thing: hope. Hope for a better and more humane future, to live in peace and freedom. The founding of the United Nations gave that hope wings, and new courage to people all over the world.

Now 75 years later, we can look back with gratitude on what the United Nations and its affiliated organisations have achieved. Seventy-five years of the United Nations and countless stories of people whose lives took a decisive turn because of the UN’s involvement. People who learned to read and write, and develop themselves, for example, and who could create a new life for themselves after a disaster or war. And now too, the world is filled with hope. Hope that the pandemic which has gripped us all and taken so many victims, will soon come to an end.

Judge Abdulqawi Ahmed Yusuf, president of the International Court of Justice, Mr. Stef Blok, Dutch minister of Foreign Affairs and Mr. Jan van Zanen, mayor of The Hague. Peace Palace, October 24, 2020. Photography Martijn Beekman.

As Secretary-General, António Guterres, said earlier this summer, the world’s urban regions were the ‘ground zero’ of the pandemic. On average, ninety percent of reported cases have been in cities. Something which is not surprising, given that more than half the world’s population lives in cities. In the meantime, the cities still have to keep their public services running. That they have so far succeeded, says a lot about the resilience of cities and their inhabitants.

But this also means that repairing the damage caused by COVID-19 will have to take place mainly in the urban regions. From well before the pandemic, cities were working keenly to meet the Sustainable Development Goals. By tackling poverty and social inequality, for example, or providing clean drinking water and decent sanitary facilities. The Hague plays a leading role in achieving Goal 16: peace, justice and strong public services. Including in finding solutions to international issues, such as migration and climate change, that are becoming increasingly important. The vast majority of the climate measures will have to be implemented locally, in a practical, hands-on way. All in all, local authorities are finding that more and more global issues are landing on their plate.

This is also why cities have sought each other out in international alliances, such as United Cities and Local Governments and the Global Parliament of Mayors. Alliances where they can learn from one another and give a clear signal: ‘listen to us and involve us in tackling the challenges facing our world’. Cities find the United Nations standing alongside them in this. As shown by the calls made by the Secretary-General about the battle against climate change and dealing with the COVID-19 pandemic. I believe that these and other matters will only be resolved when cities are more closely involved in determining the course of the United Nations.

A course which, more than ever, must be focused on tomorrow and beyond, on the generations to come. And therefore it is only right that young people should play an important role in this United Nations anniversary. After all, it is essentially about the future they want and the UN they need. The Hague is pleased to offer young people a platform to think about this. As is already happening, under the leadership of Professor Alanna O’Malley, for example, Chair of United Nations Studies in Peace and Justice; a Chair created in honour of former Mayor of The Hague, Jozias van Aartsen and shared by The Hague University of Applied Sciences and the University of Leiden. And how splendid was it that during the celebrations on 24th October young people could share their ideas about the future of the United Nations in the form of The Hague Manifesto which they then presented to President Yusuf of the International Court of Justice.  

The 75th anniversary of the United Nations is a call to us all. The call, even now as nationalist sentiments are increasingly heard, is to continue our commitment to international cooperation, peace, justice and security. To be able to live in freedom and security, free from fear. Freedom from fear was one of the Four Freedoms formulated by US President Roosevelt that formed the basis for the Universal Declaration of Human Rights. And which constitute part of our identity as a UN city. Something I am firmly committed to as Mayor of The Hague.

Main image by Martijn Beekman. The Hague – 1 juli 2020/ Jan van Zanen, burgemeester van Den Haag.

Enough of Double Standards!

By Dr. Zlatko Hadžidedić.

Deutsche Welle recently published a comment on Bosnia-Herzegovina written by Stefan Schwarz, a renowned German politician. In this text, the author advocates a revision of the German policy towards Bosnia, proposing a change of the country’s constitution, which needs to be jointly supported by Germany and the US. According to Schwarz, the current Bosnian constitution, imposed on the Bosnians by the American ‘peacemaker’ Richard Holbrooke in 1995, amputated the country’s territory and destroyed its soul.

The Dayton operation formally saved the state of Bosnia-Herzegovina, but has dimantled its vital functions. Moreover, it has rewarded the convicted war criminals with huge parts of its territory, which is now controlled by these corrupt oligarchies as their private property, absolutely guaranteed by the international contract signed in Dayton. Therefore, says Schwarz, the German Chancellor, Angela Merkel, commonly considered the most powerful woman in the world, has a great responsibility to use her power to press for a constituional order that would make Bosnia compatible with other European countries. 

A systematic dissolution, from Lisbon to Dayton

It is difficult not to agree with Mr. Schwartz in his diagnosis of the Bosnian problems. It is also difficult not to agree about the need for constitutional changes, although the author does not go into specifics. Simply, there is no doubt that the current constitution must be changed if the state of Bosnia-Herzegovina is ever going to start functioning.

For, the Bosnian state institutions are, first and formost, blocked by the existing constitutional structure, and only then by the will of the local ethno-nationalist leaders, who only take advantage of it. Yet, the point at which we, as Bosnians who remember the country’s recent past, have to disagree with Mr. Schwarz is the thesis that Bosnia’s ethnic partition was simply a result of the US-sponsored Dayton Peace Agreement. 

For, Dayton was only the concluding part in the process of systematic dissolution of the country’s sovereignty, launched and sponsored by the European Union and the United Nations, and carried out by their nominated representatives, Lord Carrington, Jose Cutileiro, Cyrus Vance, Lord Owen, Thorvald Stoltenberg. This process began at the Lisbon Conference, in February 1992, several months before the outbreak of the war, having resulted with the Carrington-Cutileiro Plan, the first internationally sponsored plan for ethnic partition of Bosnia.

The very existence of this pre-war plan shows that ethnic partition was not proposed as a provisional solution for the ongoing war, as has been repeated many times ever since, including the comment by Mr. Schwarz. Rather, the war itself, with ethnic cleansing as a tool in the creation of ethnically homogenous territories out of the single territory of Bosnia-Herzegovina, served as an instrument in the physical implementation of the concept of ethnic partition.

This concept was first prescribed by Carrington and Cutileiro in 1992, and then adopted in all subsequent ‘peace plans’: Vance-Owen Plan in 1992, Owen-Stoltenberg Plan in 1993, the Washington Agreement in 1994, the Contact Group Plan in 1994, and the Dayton Agreement in 1995. Interestingly, the only concept that has been on the table in all these plans was the concept of Bosnia’s ethnic partition. No EU, UN, American or Contact Group initiatives have ever tried to consider any other option: Bosnia-Herzegovina’s ethnic partition has always been a must. Even those rare individuals who attempted to challenge the concept itself have even more rarely noticed that it had had a history that did not start in Dayton and that no alternative solution has ever been proposed.

Therefore, ethnic partition of Bosnia-Herzegovina was not a clumsy mistake made by Holbrooke and the Americans in Dayton; it has been a strategy adopted by the UN, the EU, and all relevant global powers, a strategy that has not been abandoned to the present day.   

A division of non-divisible, a transfer of non-transferable

This prolonged international consensus about the concept of Bosnia’s ethnic partition craves for identification of its authors and explanation of its broad acceptance among the most relevant global powers (which includes not only the EU and the UN, but also all individual members of the Contact Group: United States, United Kingdom, France, Germany, Italy, and Russia). However, let us first take a look at the concept from a theoretical point of view. Political and constitutional theory claims that sovereignty is, above all, non-divisible and non-transferable.

What was being proposed as a ‘solution’ for Bosnia-Herzegovina, from Lisbon to Dayton, was exactly the opposite: a division of the state’s sovereignty, with a transfer of sovereignty to its three ethno-religious groups, so as to assign them parts of its territory over which they would gain sovereign control. Under these conditions, these groups have been labelled as ‘constituent peoples’ – a category otherwise non-existent in political and constitutional theory – as if they posses the primary sovereignty and thereby constitute the state of Bosnia-Herzegovina, whose sovereignty is a secondary one, derived from theirs and divided by implication.

According to the Dayton Constitution, even the last remnants of Bosnia’s divided sovereignty have eventually been transferred to the so-called Office of the High Representative, so that the High Representative has remained the only level at which sovereign decisions can be made. At all other levels, including the level of the state of Bosnia-Herzegovina, all decisions can be blocked by leaders of the three ethno-religious groups, which practically makes these leaders sovereign. Yet, the current High Representative has abandoned even these, very limited constitutional powers, so that in reality no sovereign decisions can be made above the level of ethno-religious leaders. In other words, as noticed by Mr. Schwarz, it is not their irrational nationalism that creates their blockages on the level of the state; it is the constitutional structure which deprives the state of its sovereignty.

The British ‘solution’  

Yet, who was powerful enough to reverse the universally valid constitutional principles, and why has this reversal been applied to Bosnia-Herzegovina, of all the countries in the world? After all, why this has encountered such approval by the most powerful global structures, such as the EU and the UN, as well as the most relevant individual powers, although the principles applied to Bosnia-Herzegovina are exactly the opposite from the principles upon which they are all built?

Given the presence of British diplomats in all ‘mediating’ combinations before and during the war in Bosnia, and given the fact that the concept of ethno-religious partition is a concept the British diplomacy had previously applied in the process of decolonization of India, with the consequent creation of India and Pakistan (including the secession of Bangladesh), and also in Palestine and Cyprus, one may only speculate why the British Foreign Office put the ethnic partition of Bosnia-Herzegovina among its geopolitical priorities.

In a broader perspective, it is certain that such partitions have never produced any degree of stability, as its advocates tend to claim; quite the contrary, all these parts of the world have become permanently unstable after application of the British ‘solution’ in the form of their ethnic or ethno-religious partition. Whether permanent instability along or around particular geopolitical points is one of the pillars of British geopolitics or not, remains to be more broadly explained by its historians; this is not a proper place for that. However, a more fundamental question is, why such a ‘solution’ applied to Bosnia has been acceptable to so many relevant global players, including the US, Germany and the entire EU? Probably we can never reach a clear and comprehensive answer to this question, either.

However, in this very context, a clear response is required to Chancellor Merkel’s recent claim that „Bosnia needs more empathy“: Bosnia does not need any degree of empathy – empathy is to be offered to the powerless. What Bosnia needs is that the global powers simply cease with application of double standards, and start applying to Bosnia the same principles, concepts and values they apply to themselves. Above all, that these powers give Bosnia back its innate right to sovereignty.    

About the author:

Dr. Zlatko Hadžidedić is the founder and director of the Center for Nationalism Studies, in Sarajevo, Bosnia-Herzegovina (www.nationalismstudies.org).

Where is a Will – there is Brazil Society 2020, despite the Pandemics

Photo by E. Dos Santos-Duisenberg : Labirinto de David, Búzios, Rio de Janeiro, Brazil

By Edna dos Santos-Duisenberg 

After a century, the world population faced a new pandemic that fast spread globally, affecting individuals both physically and mentally. Covid-19 started in late 2019 in Asia, spreading so fast that despite the global connectivity and highly sophisticated information technology and communication systems, the interconnected society of the 21st century was incapable to fast react in order to avoid contagion and prevent the worst. Gradually, the pandemic is making a tour around the globe contaminating citizens even in rural communities from all continents. Worldwide, there have been 32 million confirmed cases with over 1 million deaths during the first 9 months of this year[1]

From this universal pandemic we learned that the interdependent globalized world of 2020 is connected but not synchronized – or as earlier in crisis, prof. Anis H. Bajrektarevic well-noted ‘world on autopilot’[2]. All scientific, technological and digital knowledge accumulated over centuries remains inept to protect our civilization from an invisible virus that, ironically, can be eliminated with just soap and water.

Obviously, the magnitude and the economic, social and cultural impact of this pandemic took humanity by surprise. 

Society was already undergoing a deep process of transformation on all fronts. Debates were focused on the fragility of democracy, climate change and sustainability, inequality and inclusion, gender and race, social media and fake news, virtual payments and crypto currencies, artificial intelligence and blockchain. Science, knowledge and technology were advancing at a fast rate in all fields including genetics, neuroscience and biotechnology. Nevertheless, health-care was not a top priority for public investments or national budgets. Yet, with the eruption of the pandemic, priorities had to be immediately revisited.  A human-centred and inclusive approach became imperative in every corner of the planet. Incontestably, the 2020s is bringing irreversible disruptions.

Lockdown measures and social isolation deprived individuals of free movements, restricting social gatherings and citizen’s mobility. The home-office dismantled solid organizational structures of daily work conviviality. Closure of schools prevented children from accessing formal in-person education, creating a childcare crisis for working parents.  Crowded metropolis became empty urban centres, no shopping, no restaurants and no city life. Cultural festivities and spaces such as theatres, cinemas, and museums had their activities suspended leaving artists, cultural and creative professionals as well as street-vendors out of jobs. Parks and sportive centres became inactive and international tourism ceased. 

Conversely, family life became the heart of social order. Parents that were extremely busy with their jobs had to juggle between work and the education of their children. People became less egocentric and started showing more empathy with the needed ones. Solidarity has been manifested in donations and collective assistance by civil society. Companies engaged with social responsibility.  Artists, cultural and creative workers were defied to work even harder at home to find new niches in the virtual domain. The confined society had to rediscover its ethical values, principles and priorities. 

Free-time and leisure at present

Paradoxically, this shift in human behaviour brought us back to a theory of economics that emerged a century ago (Ruskin, 1900) “There is no wealth but life”. In this new-old context, free-time, leisure, well-being and culture are closely associated. Usually, we use our free-time to carry out activities that are not directly related to work, duties or domestic occupations.

May be free-time is an illusion because only in exceptional occasions our time is completely free.

Leisure, however, is a subjective concept which varies depending on the society which we belong. It is connected with our participation in cultural life, reflecting the values and characteristics of a nation. Thus, it can be considered a human right according to the UN Declaration of Human Rights (1948), and in particular the International Convention on the Economic, Social and Cultural rights (1967). 

Despite some divergent definitions of leisure there is convergence around three distinctions: (i) leisure as time; (ii) leisure as activity; and (iii) leisure as a state of mind. Firstly, it is defined as the constructive use of available time. Leisure as a variety of activities includes the practice of sports or actions related to intellectual and human development like reading, painting, gardening etc. and those can be leisure for ones and work for others.

Understanding leisure as a state of mind is complex since it depends on individual perceptions about concepts such as freedom, motivation, competency etc.

Certain skills can be considered leisure depending on the degree of satisfaction, emotion or happiness it causes. Yet, the most important is the possibility of free will. 

Time available for leisure also varies according to cultural, social and even climate considerations. The notion of time can be different in Africa, Asia, Latin America or Europe. Usually people who live in areas of hot climate enjoy outdoor activities and sports while Nordic people whose habitat is in cold weather prefer indoors socialization and hobbies like playing chess, classic music etc. Social leisure embraces communitarian happenings such as going to the beach, practicing sports in a club etc. Behavioural studies indicate the benefits of social leisure for the well-being of individuals, self-esteem and cultural identity[3]

Moments of leisure are essential in all phases of our life. During childhood and adolescence most of our time is devoted to study and sports while at adulthood our time is mostly consumed with work and family. Indeed, it is at senior age that retired people generally have extra free-time to enjoy cultural events, leisure and tourism.  Globally people are living longer and a new age structure is taking shape: the young senior (65-74 years), the middle senior (75-84 years) and the older senior as from 85 years old. According to the United Nations,[4] in 2018 for the first time in history, persons aged 65 years or over outnumbered children under age five. This partially explains the vast number of people in the group of risk requiring quarantine protection throughout the pandemic period.

Well-being and spirituality in pandemic times

Photo by E. Dos Santos-Duisenberg : Pirâmide Sinética, Búzios, Rio de Janeiro, Brazil

During the pandemic, reflections about well-being and spirituality gained space in our minds. It is undeniable that the constraints brought about by lock-down measures and social distancing, offered us more free-time but very limited leisure options. We gained additional time to be closer to loved ones and to do things we like most at home. Enjoying family life, including eating and even cooking together became a shared pleasure and a new leisure style. Individuals had to optimize the quality of their temporarily sedentary lives.   

Global pandemics affect our collective mental health. Given the prevailing health and economic insecurity, the focus of our attention has been on well-being, strengthening friendships, expanding social network, practicing solidarity, improving self-esteem as well as reflecting on spirituality and religion. Suddenly the exuberant society of 2020 is afraid of the unknown virus and its long-term harmful consequences on day-to-day life. Well-being and happiness became the essence of achievable goals.

People are emotionally fragile in this moment of anxiety. Individuals are suffering losses that will persist long after the pandemic will be over.  Some feel stressed or depressed while others react by searching for relief in exercising, relaxation, meditation, yoga or mindfulness training.  Individuals are finding new ways to overcome solitude and boost mental resilience. Current philosophical thinking (Harari, 2018) is reminding us that homo sapiens have bodies but technology is distancing us from our bodies[5]

Inspirational talks in likeminded groups have been helpful for reconnecting people dealing with an uncertain future. Social engagement and advocacy for health causes are used for promoting social change. Thus, besides upgrading healthcare systems and putting in place special measures for accelerating economic and cultural recovery, targeted governmental support will be needed to improve mental well-being and raise the overall level of satisfaction and happiness of citizens in the post-crisis.

Culture and e-learning nowadays

In a short period of time, many went from an exciting social and cultural lifestyle to a simple life. People had to assume the role of protagonists of their actions. Due to open-air limitations, free-time activities had to be less physically-intensive (no bike, tennis, jogging etc.), and more creative-oriented such as designing, playing music, writing. Much time has also been spent watching TV series, surfing the internet, viewing live music concerts, video-gaming, attending video-conferences as well as socializing in virtual chats. Equally, there are growing concerns about the ethics of consumer technology and internet addiction “time well spent” (Tristan, 2015)[6]

 A recent study[7] carried out in the UK to track digital cultural consumption during the pandemic, indicates that the median time spent daily watching TV are 4 hours, while listening to music, watching films and playing video games each day are 3 hours respectively. Understanding human behaviour, in particular youth habits can help to indicate new cultural trends and consolidate social cohesion in post-pandemic times. Moreover, policy-makers could consider engaging cultural institutions and employing artists and creatives to help facilitate a collective healing process and kick-start recovery.

It is widely recognized that the arts, culture and creative sectors were hit hard by the pandemic. Whist digital cultural and creative products for home consumption were in high demand, others tangible creative goods like arts, crafts, fashion and design products sharply contracted. Many artists and creatives had no option than to experiment on work in digital spaces, since they had to go global from home. 

Despite the fact that 4.5 billion people (60% the global population) use internet[8], the availability of affordable broadband access is a pre-condition to use and benefit from the opportunities provided by digital tools. This applies to both producers and consumers of cultural and creative digital content. Currently, videos account for 80-90% of global digital data circulation, but at the same time Latin America, the Middle East and Africa together represent only around 10% of world data traffic[9]. This evidence points to digital asymmetries that are being aggravated.

Creativity only is not enough to transform ideas into marketable creative goods or services if digital tools and infrastructure will not be available. 

The pandemic also had a strong impact on education and learning.  Re-thinking education was already a topic on the agenda of many countries in order to respond to the realities of the jobs market in the 2020s.  Besides the need to adapt methodology and pedagogical practices, many believe it is necessary to bring an interdisciplinary and applied approach to curricula with focus on science, technology, engineering and mathematics (STEM)[10], preferably also integrating arts (STEAM). In any case, the education system has been forced to quickly adjust to remote learning. Globally over 1.2 billion children are out of the classroom in 186 countries[11]. In Latin America schools are closed and around 154 million children between the ages of 5 and 18 are at home instead of in class[12]. Furthermore, access to school-related inputs is distributed in an unbalanced manner; wealthier students have access to internet and home-schooling while the poorer have not. Young people are losing months of learning and this will have long-lasting effects. The loss for human capital is enormous.

On the positive side, continuous e-learning became a trend and a necessity.  Innovation and digital adaption gave rise to a wide-range of on-line courses. Millions of learners are upgrading their knowledge and skills in different domains through distance learning, whether through language and music apps, video conferences or software learning.  Some are free others have to be paid for, but what is absolutely transformative is that access to knowledge became more democratic.  Independently of age or field of interest, learners from different parts of the world can have access to prestigious universities or practical training.  E-learning, where teaching is undertaken remotely and on digital platforms already existed, but demand has sharply increased during pandemic and this might be a point of no return. 

Over these critical 9 months, there are growing signs that the 2020s will face a new set of challenges and life will not be back as usual. The future will be very different when compared to the recent past.  Hope and fear are likely to co-exist for a certain time. There are new values, new lifestyles, new social behaviour, new consumption standards, and new ways of working and studying.  The pandemic has imposed a deep ethical and moral re-assessment on society. This turning point is leading to a deep socio-economic renovation and hopefully to a more inclusive and sustainable society.


About the author:

Edna dos Santos-Duisenberg

Edna dos Santos-Duisenberg is an economist renowned for her pioneering work in research and international policies on creative economy and its development dimension.  She set-up and leaded the UNCTAD Creative Economy Program launching the UN Creative Economy Reports (2008 and 2010). Advisor associated with the United Nations Institute for Training and Research (UNITAR). Member of the International Council of the Creative Industries Policy and Evidence Centre (PEC, London) led by NESTA (UK National Endowment for Science, Technology and Arts).  She also serves as Vice President of the International Federation of Internet and Multimedia (FIAM, Montreal). Advises governments and international institutions and collaborates with universities in Europe, Latin America, Asia and the United States.  

__________________________________________________________

[1] https://covid19.who.int/

[2] https://www.diplomatic-press.net/ueber-uns/geschichte.html

[3] E. Dos Santos-Duisenberg (2013) – Tempo livre, lazer e economia criativa, Revista Inteligência Empresarial (37), Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brazil http://www.epapers.com.br/produtos.asp?codigo_produto=2455

[4]  https://www.un.org/development/desa/publications/world-population-prospects-2019-highlights.html

[5] https://www.ynharari.com/book/21-lessons-book/

[6] https://en.wikipedia.org/wiki/Center_for_Humane_Technology

[7] https://pec.ac.uk/policy-briefings/digital-culture-consumer-panel

[8] https://internetworldstats.com/stats.htm

[9] https://unctad.org/en/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=2466

[10] https://www.livescience.com/43296-what-is-stem-education.html

[11] https://www.weforum.org/agenda/2020/04/coronavirus-education-global-covid19-online-digital-learning/

[12] https://blogs.iadb.org/ideas-matter/en/pandemic-and-inequality-how-much-human-capital-is-lost-when-schools-close/

Kenya: A Journey of Heroes

By Nur Hani Laily Ramli.   

Once upon a time, Kenya is a land of the bewildered, stories of legendary fables and myths engulfed the peoples with tales of spirituality and the divine. Most often, tales of heroes triumphant in battles riddled Kenyan kids’ bedtime stories. The heroes of old served as role model for the many warrior tribes in Kenya. But as the modern age emerge, and as the tribes of Kenya lead the modern living, the mystic tales of heroes of old and their adventures were quietly forgotten. But the heroes of Kenya lives on, their stories now told humbly still radiate inspiration and admiration, and this is their story. This is the side of Kenya which needs to be shared with the world.

The world was shocked when a rural Kenyan teacher won the Global Teacher Prize, beating all odds. The shockwave hit Kenyan newspapers like wildfire. In the streets, his name was the talk of town. Remarkably, Peter Tabichi came from a humble beginning, leading a very humble life in the countryside of Kenya. As he puts his heart out towards his passion for teaching, he puts duty over self, as he imparts knowledge in a difficult environment. And believe me, the trials he went through to be Kenya’s modern hero is indeed impressive. Teaching in a rural school in Kenya is a feat not meant for the weak heart. His duty as a teacher transcends teaching at school, as he also reached out to the local community, who were plagued with continuous famine and drought, and ultimately assisted in solving tribal violence afflicting the society. His story is worthy to be told like heroes of old, as a modern hero of Kenya. 

Women have always been the backbone of development in Kenya. Always at the forefront of entrepreneurship, Kenyan women lead their communities in private enterprises with the one aim to earn a living. Most of the time, single mothers work informal jobs to make ends meet, as living standards are at the bare minimum in Kenya. At times of hardships, creative solutions turn the very best mothers into business owners, turning raw materials into beautiful crafts which adds value not only to the business, but personally as well. The women heroes of Kenya set up small and medium enterprises, and in turn help other ladies in the community who share the same fate. There have been plenty of success stories in Kenya, and Kazuri Beads Factory in Nairobi is just one of them. Women in Kenya are indeed the deserved heroes the country needs. 

Ergo, these stories are two tiny illustrations in a sea of heroic stories in modern Kenya. Apropos the stories of heroes of old, these modern heroic stories needs to be told in repeat, so as the next generation knows that heroes are born, they are made, through hardships, through perseverance, and through sacrifices. Heroism is a state of mind, as everyone can be a hero.