Ongwen trial opens at International Criminal Court

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On 6 December, the trial in the case The Prosecutor v. Dominic Ongwen opened before Trial Chamber IX at the seat of the International Criminal Court (ICC) in The Hague, Netherlands. Dominic Ongwen is accused of 70 counts of war crimes and crimes against humanity allegedly committed in northern Uganda. Trial Chamber IX is composed of presiding Judge Bertram Schmitt, Judge Péter Kovács, and Judge Raul Cano Pangalangan. The trial’s opening started with the reading of the charges against Mr Ongwen. The Chamber was satisfied that the accused understood the nature of the charges. The accused pleaded not guilty to the charges. open-trial-dominic-ongwen The Court’s Prosecutor Fatou Bensouda and Senior Trial Lawyer Benjamin Gumpert took the floor for opening statements. The hearings will continue tomorrow, 7 December 2016, with the opening statements of the Legal Representatives of the 4,107 victims participating in the case: Joseph Akwenyu Manoba and Francisco Cox, representing a first group of victims; and Paolina Massidda and Jane Adong, representing a second group. The trial will resume on 16 January 2017, when the Prosecution will begin to present its evidence and call its witnesses before the judges. At its request, the Defence team, led by Counsel Krispus Ayena Odongo, will make its opening statements at the beginning of the presentation of its evidence, once the Prosecution has concluded the presentation of its case.

Bensouda déclare au procès Dominic Ongwen

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Déclaration de Mme Fatou Bensouda, Procureur de la Cour pénale internationale, à l’ouverture du procès dans l’affaire Dominic Ongwen. Diplomat Magazine a choisi de publier l’allocution du Procureur Mme Fatou Bensouda de manière intégrale a fin de permettre au lecteur d’avoir un aperçu juste de la situation. Messieurs les juges, Ce procès se rapporte à la violence et à la misère qui ont anéanti l’existence de millions d’habitants du nord de l’Ouganda. Des gens ordinaires, qui ne demandaient qu’à vivre en paix, ne pouvaient plus résider dans les villages où ils étaient nés et avaient été élevés. À cause de violentes attaques dirigées contre les civils par un groupe armé autoproclamé l’« Armée de résistance du Seigneur » ou la « LRA », ces gens ordinaires ont été contraints de se réfugier dans des camps de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et, bien souvent, de dépendre de l’aide alimentaire internationale. Ces camps étaient, eux aussi, régulièrement la cible d’attaques terrifiantes. Video:  https://youtu.be/n0nmvIn-94o D’après l’Organisation des Nations Unies, au milieu de l’année 2005, bien plus d’un million de personnes des districts de Gulu, Kitgum et Pader de la région acholi vivaient officiellement dans des camps de déplacés. Pendant ce temps, presque un demi-million de personnes se trouvaient dans les camps des districts d’Apac et Lira, dans le pays lango. Enfin, il y avait plus de 150 000 déplacés dans les districts de Katakwi, Soroti, Kumi et Kaberamaido, dans le pays teso. Quand ces camps ont été attaqués par la LRA, les assaillants ont massacré les résidents qui s’y trouvaient, brûlé leurs maisons et réduit les survivants à l’état d’esclaves, qui devaient transporter leurs animaux d’élevage, leur nourriture, leurs vêtements, leur argent et d’autres produits de première nécessité dont les habitants avaient besoin pour survivre. Les enfants étaient enlevés pour de plus longues périodes afin d’être incorporés comme soldats dans les rangs des assaillants et de servir d’esclaves sexuelles. Au cours de ce procès, la présentation devant la Cour portera en particulier sur quatre attaques, survenues entre octobre 2003 et juin 2004. Celles-ci ont eu lieu à Pajule, Odek, Lukodi et Abok. Au bas mot, ces villages comptaient alors 35 000 âmes. Environ 4 000 personnes ont demandé à participer à ce procès en tant que victimes de ces quatre attaques. Ces lieux forment en gros un triangle. Pajule se trouve dans le district de Pader, Odek et Lukodi dans le district de Gulu et Abok est juste après la frontière, dans le district d’Oyam, dans le pays lango. Ces attaques ont été sélectionnées parce que l’Accusation a été en mesure de recueillir un ensemble substantiel et cohérent d’éléments permettant d’établir ce qu’il s’est passé en détail et de faire le lien avec M. Dominic Ongwen, l’accusé en question. L’Accusation présentera, pour la plupart, trois types d’éléments de preuve. D’abord, elle s’appuiera sur les récits de victimes au sujet de ces attaques. Ensuite, elle appellera à la barre d’anciens combattants de la LRA pour qu’ils nous disent ce qu’ils ont fait et sur les ordres de qui ils agissaient. Enfin, ce qui est sans doute le plus révélateur, l’Accusation fera entendre à la Cour des enregistrements sonores des communications radio passées entre les chefs d’unité de la LRA au moment des attaques en question et d’autres documents fiables y afférents. Ces éléments démontreront clairement que ces quatre attaques à Pajule, Odek, Lukodi et Abok étaient terrifiantes. Les images qui s’affichent à présent sur l’écran montrent les effets physiques de l’une de ces attaques, au camp de Lukodi. Je dois vous avertir que certaines de ces images sont extrêmement choquantes. Un grand nombre de civils qui habitaient ces camps ont été tués ou blessés. Il s’agit d’innocents qui n’avaient rien à voir avec le violent conflit qui faisait rage dans le nord de l’Ouganda. Certains ont été brutalement torturés de diverses manières et avec cruauté. Des centaines d’entre eux ont été enlevés et forcés à porter le butin des pillages. Ceux qui ne marchaient pas assez vite étaient frappés et abattus. Des mères qui allaitaient, dont les bébés retardaient leur marche ou qui simplement pleuraient trop bruyamment, ont vu leurs bébés se faire tuer sans la moindre pitié ou jetés dans la brousse et abandonnés en chemin. Les pillages pourraient paraître moins graves par rapport aux autres crimes commis lors de ces attaques. Il n’en est rien. Les victimes de ces pillages vivaient sur le fil du rasoir. Seuls les animaux d’élevage, les casseroles, les vêtements et le peu de nourriture et d’argent qu’elles possédaient leur permettaient de survivre et de ne pas périr. Pour les soldats de la LRA, le calcul était simple : ils avaient les armes et pouvaient alors se livrer à ces pillages quelles qu’en soient les conséquences pour leurs victimes. Messieurs les juges, Au vu des éléments de preuve, à chaque occasion, Dominic Ongwen a joué un rôle important dans la planification et l’exécution des quatre attaques. Lors de toutes ces attaques, à l’exception de Pajule, il commandait l’une des quatre principales unités chargées des opérations de la LRA, la brigade Sinia. Outre sa responsabilité dans l’attaque des quatre camps, il doit répondre de crimes liés à l’enlèvement d’enfants et leur utilisation par la LRA comme soldats ou femmes mariées de force et esclaves sexuelles. Ce procès a pour finalité d’établir s’il peut être prouvé au-delà de tout doute raisonnable que Dominic Ongwen est pénalement responsable de ces crimes. Au cours du procès, il y aura inévitablement une présentation générale de la situation qui prévalait dans le nord de l’Ouganda il y a dix ans et demi. Toutefois, de nombreux événements, de nombreux crimes, de nombreux auteurs de crimes et de nombreuses victimes seront à peine évoqués dans les débats voire pas du tout. L’Accusation a dû faire des choix en fonction des preuves dont elle disposait et limiter l’étendue des affaires qu’elle présente. Nous nous efforcerons de veiller à ce que de ce procès jaillisse la vérité et rien que la vérité pour ce qui est des crimes reprochés. Nous ne saurions retracer, au cours de ce procès, toute l’histoire du conflit qui a ravagé le nord de l’Ouganda. Messieurs les juges, Pendant la période en cause dans cette affaire, Dominic Ongwen est devenu l’un des principaux commandants de la LRA. Entre 2002 et 2005, il a d’abord été chef de bataillon, puis a été rapidement promu, en raison de sa loyauté indéfectible et de sa férocité, à la tête de l’une des quatre brigades de combat de la LRA. Au vu de certains éléments de preuve, au second semestre 2005, M. Ongwen était le commandant le plus haut placé de la LRA en Ouganda. Quelle était donc la nature de la LRA, cette organisation au sein de laquelle Dominic Ongwen a joué un rôle si important et qui a semé la destruction et apporté la misère aux gens du nord de l’Ouganda ? La LRA a été fondée et dirigée par un certain Joseph Kony. Il est l’un des cinq individus tombant sous le coup d’un mandat d’arrêt délivré par la Cour en 2005. Il est toujours en fuite. Nous avons de bonnes raisons de penser que trois des autres individus faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour, à savoir Messieurs Vincent Otti, Raska Lukwiya et Okot Odhiambo, sont décédés. Dominic Ongwen, le cinquième, comparaît aujourd’hui dans le cadre de son procès. Il suffit de dire, pour le moment, que la LRA est un groupe armé qui prend forme dans le nord de l’Ouganda à la fin des années 1980. Son objectif est alors de renverser le gouvernement de Yoweri Museveni, Président de l’Ouganda. Il ne s’agit, au début, que d’un groupe parmi d’autres, mais en 1990, les forces de Kony constituent le seul mouvement armé de grande ampleur luttant encore contre le gouvernement dans le pays acholi. La LRA était un groupe armé discipliné et hiérarchisé disposant d’une structure formelle calquée sur celle d’une armée conventionnelle. Son quartier général était appelé « Control Altar ». Ses principales unités en service actif étaient les quatre brigades appelées « Sinia », « Gilva », « Trinkle » et « Stockree ». Les ordres étaient transmis via la chaîne de commandement et il était rendu compte des opérations jusqu’en haut de celle-ci. En mars 2004, Dominic Ongwen commandait la brigade Sinia. La discipline dans les rangs de la LRA était stricte et toute entorse au règlement était brutalement sanctionnée. Ceux qui tentaient de déserter s’exposaient à un châtiment particulièrement sévère : ceux qui se faisaient prendre étaient soit mis à mort soit bastonnés si durement qu’ils en conservaient, bien souvent, les blessures à vie. Malgré tout, la majorité des personnes enlevées sont finalement parvenues à se tirer des griffes de la LRA. De nombreux témoins à charge expliqueront devant la Cour comment ils ont pu s’échapper. Au milieu des années 1990, la LRA et le Gouvernement ougandais entament des pourparlers de paix. Lorsque ces pourparlers échouent, le Gouvernement soudanais commence à fournir un appui à la LRA. Ce mouvement installe alors des bases semi-permanentes dans le sud du Soudan, d’où il peut lancer ses attaques contre des cibles ougandaises. Cette situation perdure jusqu’en 2002, lorsque les autorités soudanaises permettent aux Ougandais de pénétrer sur le territoire soudanais pour lancer une nouvelle opération militaire contre la LRA baptisée « main de fer ». Kony et son haut commandement échappent à la mort ou à la capture, mais la majorité des forces du mouvement quittent le Soudan et étendent leurs opérations dans de nouvelles régions du nord de l’Ouganda, dont les districts de Lira, Soroti, Apac et Katakwi. S’ensuivent alors plusieurs attaques et atrocités aux conséquences désastreuses commises par les soldats de la LRA, dont les quatre qui feront l’objet de ce procès. Messieurs les juges, Selon l’Accusation, les camps de déplacés ont été pris pour cible parce que la LRA considérait les réfugiés de ces camps protégés par le gouvernement, dans le nord de l’Ouganda, comme ses ennemis, malgré les revendications de son chef selon lesquelles elle combattait pour la liberté et la démocratie. La logique de la LRA était simple et consistait en ceci : « si vous n’êtes pas avec nous, alors vous êtes contre nous ». Tout civil qui n’était pas disposé à soutenir sa lutte contre le gouvernement était considéré comme un ennemi, ce qui s’est traduit par des persécutions pour des motifs politiques, qui constituent un crime contre l’humanité. C’est précisément cette politique de persécution qu’appliquaient Dominic Ongwen et les combattants qu’il commandait. Les crimes commis à Pajule, Odek, Lukodi et Abok s’inscrivaient tout simplement dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique lancée contre la population civile. Entre juillet 2002 et décembre 2005, il y a eu littéralement des centaines d’attaques contre des cibles civiles. Il ne s’agissait pas seulement d’attaques à grande échelle soigneusement orchestrées contre des camps de déplacés. Des personnes qui circulaient à bord de minibus sur les routes du pays sont tombées dans des embuscades. Des véhicules utilitaires ont été arrêtés et pillés. Des enfants ont été enlevés sur le chemin de l’école. Ces attaques ont eu un effet dévastateur sur la population du nord de l’Ouganda. Les preuves à charge en l’espèce démontreront que Dominic Ongwen était directement impliqué dans nombre de ces attaques lancées par la LRA sur des civils dans le nord de l’Ouganda. Une partie du dossier à charge montre qu’il savait que les crimes qu’il commettait à Pajule, Odek, Lukodi et Abok s’inscrivaient dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique. Permettez-moi de vous donner quelques exemples: a) Des combattants de la LRA ont attaqué des civils à Ojwii en 2002 sur ordre de Dominic Ongwen; b) Un adolescent de 14 ans, enlevé à Palabek Gem en septembre 2002, se souvient que M. Ongwen avait ordonné à de jeunes enfants de tuer des civils kidnappés. À un moment bien déterminé, Dominic Ongwen a donné l’ordre à ce garçon, et à d’autres, de tuer un vieil homme en le mordant et en le lapidant jusqu’à ce que mort s’ensuive; c) En outre, en 2002, des attaques dirigées ou orchestrées par Dominic Ongwen ont été perpétrées à Atiak et à Pader contre des civils; d) En avril 2003, Joseph Kony s’était plaint lors d’échanges radiophoniques avec ses commandants supérieurs que les résidents du camp de Lagile étaient devenus un « problème ». Dominic Ongwen a apporté la solution à ce problème : il a attaqué le camp, incendié des foyers, tué 20 civils et en a enlevé beaucoup d’autres; e) En septembre 2003, peu de temps avant l’attaque contre Pajule, Dominic Ongwen a signalé à la radio qu’il avait attaqué une mission ecclésiastique à Opit; f) En octobre 2003, Dominic Ongwen a joué un rôle important dans l’attaque contre Pajule qui lui est reprochée; g) En novembre 2003, selon des communications radio de la LRA, Dominic Ongwen aurait mené une attaque à Labwor Omor où ses combattants se sont fait passer pour des soldats de l’armée ougandaise avant d’ouvrir le feu sur des clients dans un bar. Des civils auraient été tués, d’autres auraient été enlevés et des maisons incendiées; h) En février 2004, Dominic Ongwen a rapporté à ses supérieurs hiérarchiques qu’il avait conduit une attaque à Koc Ongako, au cours de laquelle il avait mis le feu à toutes les maisons; i) En avril, mai et juin 2004, Dominic Ongwen a perpétré les attaques qui lui sont reprochées à Odek, Lukodi et Abok; j) En août de la même année, Dominic Ongwen a rendu compte du succès d’une embuscade qu’il avait tendue sur la route d’Awach. Il a rapporté que plusieurs personnes avaient été tuées, dont le conducteur d’un « boda-boda » ou moto taxi; k) À Acet, en 2004, des garçons et des filles âgés de 13 à 15 ans ont été enlevés sur ordre de Dominic Ongwen. Outre ces attaques, l’Accusation reproche à Dominic Ongwen d’avoir joué un rôle essentiel dans deux activités menées à long terme, cruciales pour la pérennisation de la LRA. Toutes deux se rapportaient à l’enlèvement d’enfants, certains âgés de six ans seulement, arrachés de leur maison familiale. Afin de maintenir les capacités de combat de la LRA, des enfants ont été kidnappés et recrutés pour devenir des enfants soldats. D’après un témoin de l’Accusation, lui-même enlevé par la LRA, la majorité des soldats du groupe de Dominic Ongwen en 2003 et en 2004 étaient des enfants âgés de moins de 18 ans, et 70 à 80% d’entre eux avaient entre 13 et 15 ans. Les enfants soldats suivaient un entraînement militaire rudimentaire et enduraient des mesures disciplinaires barbares. Il leur était régulièrement demandé de participer non seulement à des attaques meurtrières lancées contre des camps de civils, mais aussi à des actes individuels de torture et de meurtre élaborés pour les convaincre que la société civile n’accepterait jamais leur réinsertion. Au vu des dispositions du Statut de Rome, les crimes de conscription et d’utilisation d’enfants soldats sont constitués lorsque ces derniers ont moins de 15 ans, mais les éléments en l’espèce démontrent sans équivoque que la responsabilité de Dominic Ongwen est engagée pour des crimes commis contre des enfants bien plus jeunes. Un des témoins sur lequel l’Accusation s’appuie, lui-même tout juste âgé de neuf ans au moment de son enlèvement au cours de l’attaque du camp de déplacés d’Odek par les troupes de Dominic Ongwen, a indiqué que des enfants qui n’avaient pas plus de six ans avaient suivi une formation militaire dans la brigade de ce dernier. Il a fait remarquer qu’ils étaient si petits que le bout du canon de leur fusil AK47 traînait sur le sol quand ils le portaient à l’épaule. Des photographies de certains des témoins à charge ont été prises peu de temps après leur désertion de la brigade Sinia de Dominic Ongwen. L’identité de ces témoins ne sera pas révélée au public pour les protéger mais, pour ceux qui se trouvent dans le prétoire, leur très jeune âge manifeste, à une époque où nombre d’entre eux se trouvaient déjà au sein de la LRA depuis un certain nombre d’années, est tout à fait choquant. Le chef de la LRA, Joseph Kony, considérait qu’il était très facile de manipuler ces enfants pour en faire les combattants sans pitié dont il avait besoin pour continuer à mener sa politique de meurtres et de persécutions. Par conséquent, Kony et d’autres commandants de haut rang de la LRA, dont Dominic Ongwen, ont orchestré l’horrible mise en scène de ces crimes abominables très souvent perpétrés par des enfants qui étaient eux-mêmes des victimes quelques années voire quelques mois plus tôt. Dans ce qui semble être la marque d’une étonnante assurance, Joseph Kony et son bras droit Vincent Otti, ont participé, en décembre 2002, à une émission recevant des appels d’auditeurs, diffusée sur la station de radio Mega FM, basée à Gulu. Kony a parlé de sa politique d’enlèvements d’enfants pour grossir les rangs de ses combattants. Il savait qu’il s’agissait là d’une question sensible : en dépit de ses grandes revendications à propos de la lutte pour la liberté et la démocratie, il était manifestement embarrassé. Il savait qu’il était impossible de justifier l’utilisation de jeunes garçons comme soldats. Au début, il a fait mine de nier les enlèvements d’enfants par la LRA puis il a concédé : « [c]’est comme ça que nous recrutons. » Il a poursuivi, comme pour se justifier, en déclarant : « [c]’est comme ça que Museveni procédait quand il était dans la brousse, par des enlèvements. » Voilà la politique que Dominic Ongwen appliquait quand il enrôlait des enfants de moins de 15 ans dans sa brigade et quand il les utilisait pour les faire participer à des hostilités. Les enlèvements perpétrés par la LRA servaient également un autre but, qui consistait à enlever des filles et des jeunes femmes dans l’intention de les contraindre à servir d’épouses ou d’esclaves sexuelles pour les commandants et les combattants de la LRA. Là encore, les activités de la LRA à cet égard n’étaient un secret pour personne. Les paroles de Vincent Otti, qui s’est exprimé dans l’émission de radio diffusée en décembre 2002 et à laquelle j’ai fait référence plus tôt, étaient sans équivoque. Il a déclaré : « [j]e souhaite vous assurer que les filles que nous prenons et que nous envoyons dans la brousse sont nos mères. » Il a continué en ces termes : « […] nous prenons toujours les jeunes qui ne sont pas infectées par le VIH. » La seule interprétation raisonnable de ces paroles est que la politique appliquée par la LRA consistait à enlever des jeunes filles pour avoir des rapports sexuels. Ces épouses contraintes et forcées n’avaient pas le choix. Elles étaient traitées comme un butin de guerre, étaient attribuées à titre de récompense, sans avoir leur mot à dire, comme s’il s’agissait d’objets inanimés. Lorsqu’elles hésitaient à accepter les avances sexuelles des hommes auxquels elles avaient été attribuées ou qu’elles se refusaient à eux, elles étaient sauvagement battues à plusieurs reprises. Si elles étaient soupçonnées de vouloir s’échapper, elles étaient matraquées ou tuées. Elles étaient détenues pendant des mois et, dans bien des cas, pendant des années, pour servir d’esclaves sexuelles et de domestiques, et étaient soumises à des viols répétés. Nombre d’entre elles sont tombées enceintes, sans avoir leur mot à dire sur la question, et certaines ont donné naissance à de nombreux enfants, eux-mêmes intégrés dans les rangs de la LRA par la suite. En qualité de haut commandant de la LRA, Dominic Ongwen a grandement bénéficié de la détresse des femmes et des filles enlevées. Parmi ses très nombreuses épouses contraintes et forcées, sept ont déjà témoigné à propos de leur expérience personnelle. Par exemple, le témoin à charge dont le pseudonyme est P 0227 a fait le récit de son enlèvement. Cette femme a déclaré à la Cour qu’un peu plus d’un mois après avoir été enlevée, Ongwen l’avait convoquée chez lui. Elle tremblait de peur. Il a exigé d’avoir un rapport sexuel qu’elle n’était pas en mesure de lui refuser. Elle a eu l’impression que « sa vie toute entière était entre ses mains ». Il l’a pénétrée de force dans le vagin et l’anus avec son pénis. Il l’a menacée avec sa baïonnette pour la faire taire lorsque qu’elle s’est mise à pleurer et à crier. Après le viol, Ongwen et tous les membres de son entourage ont considéré ce témoin comme étant son épouse. Elle ne pouvait pas s’échapper. Lorsqu’elle a été soupçonnée d’avoir tenté de prendre la fuite, elle a été passée à tabac. Une autre fois, Dominic Ongwen a ordonné qu’elle soit battue pour avoir passé un moment dans la maison d’un autre combattant de la LRA. Elle a pu constater ce à quoi pouvaient mener les soupçons d’Ongwen au sujet d’une autre femme qu’il avait prise comme épouse dans le cadre d’un mariage forcé. Pensant que cette dernière avait manifesté de l’intérêt pour un autre homme, il avait ordonné aux enfants soldats qui lui servaient de gardes du corps de la punir en lui administrant une centaine de coups de bâtons. Suite à son viol par Dominic Ongwen, le témoin a donné naissance à un fils. Elle n’avait pas eu le choix. Elle ne se sentait pas encore prête à devenir mère à ce moment-là. Un autre témoin à charge, P 0101, qui avait 14 ans à l’époque des faits, a fourni des informations accablantes au sujet du comportement de Dominic Ongwen à l’égard des jeunes filles qui étaient livrées à sa merci. Cette femme a parlé de sa propre expérience, ayant été elle-même violée par l’intéressé, et nous a également fait part de ce qu’elle a pu observer pendant plusieurs années. Elle a déclaré à la Cour : « […] vous êtes violée alors que vous êtes encore jeune […] Dominic était le pire d’entre eux à l’égard des jeunes […] filles […] [I]l […] avait des relations sexuelles avec de très jeunes filles ». Toutefois, il est évident que la responsabilité de Dominic Ongwen va bien au-delà des crimes qu’il a lui-même perpétrés. Au sein de la brigade Sinia, Ongwen a commandé des structures au travers desquelles des pratiques telles que l’enlèvement, le mariage forcé, le viol, la torture, l’esclavage et l’esclavage sexuel étaient institutionnalisées. Des centaines de filles ont été victimes de ces crimes alors qu’elles se trouvaient sous l’emprise des combattants de la LRA auxquels Dominic Ongwen livrait ces filles. Les répercussions pour ces filles et ces femmes étaient dramatiques sur le plan physique mais elles s’accompagnaient également de séquelles durables sur le plan mental. Pour celles qui ont survécu, après avoir pris la fuite ou avoir été libérées, il a fallu vivre tant bien que mal, et encore aujourd’hui, affronter la stigmatisation liée à leur statut d’« épouse » de la LRA, une perversion du véritable sens de ce mot. L’espoir qu’elles ont pu avoir de se réinsérer dans la société et de tisser de nouvelles relations conjugales, malgré les efforts déployés par plusieurs organisations qui s’emploient à leur apporter un soutien et à les aider à s’assumer, est anéanti. Il ne faut pas non plus oublier une autre catégorie de victimes : les enfants de ces mariages forcés nés en captivité, qui doivent parfois affronter hostilité et sarcasmes liés à leurs origines. Je souhaite enfin évoquer le parcours de Dominic Ongwen. Un aspect de cette affaire est lié au fait qu’Ongwen est certes soupçonné d’avoir commis ces crimes mais qu’il a lui-même été une victime. Il a déclaré devant les juges avoir été lui-même enlevé à son domicile par des combattants appartenant à la génération précédente de la LRA, lorsqu’il était âgé de quatorze ans. Il a donc vraisemblablement subi lui-même un traumatisme lorsqu’il a été séparé de sa famille puis subi les violences de ses ravisseurs et été initié à la violence du mode de vie des soldats de la LRA. Il a été présenté comme une victime et non pas comme un criminel. Les personnes qui suivent avec intérêt l’affaire portée à l’encontre de Dominic Ongwen éprouveront peut-être des sentiments partagés. Elles seront horrifiées et révoltées par ses actes mais ressentiront également de la compassion. Les témoignages de nombreux enfants victimes dans cette affaire pourraient, dans d’autres circonstances, s’appliquer à l’histoire de l’accusé lui-même. Les éléments de preuve font clairement apparaître qu’il faisait, parfois aussi, preuve de gentillesse. L’un des témoins à charge a déclaré que Dominic Ongwen était en règle générale un homme bon, qui jouait et plaisantait avec les garçons placés sous son commandement et qui était apprécié de tous. Toutefois, le même témoin, une femme, a également déclaré que, alors qu’elle pensait être encore trop jeune pour tomber enceinte, Ongwen l’avait forcée à avoir des relations sexuelles avec lui et elle savait qu’elle serait passée à tabac si elle s’y opposait. Elle a également déclaré qu’elle avait encore des cicatrices sur les seins après avoir été battue par Ongwen qui l’avait punie car elle n’avait pas fait son lit. La réalité, c’est que les hommes cruels peuvent parfois avoir bon cœur et que les hommes bons peuvent parfois faire preuve de cruauté. Il est rare qu’une personne se comporte toujours de la même façon. Et la figure de la victime qui devient à son tour bourreau n’est pas l’apanage des tribunaux internationaux : on la retrouve dans toutes les juridictions pénales. Des enfants livrés à eux-mêmes dans certains quartiers délaissés et sinistres sont initiés, malgré eux, à la brutalité de la vie des gangs, avant de tomber à leur tour dans la criminalité. Il appert invariablement que ceux qui maltraitent les enfants ont eux mêmes été maltraités dans leur enfance. Le fait d’avoir été soi-même victime dans le passé ne peut ni justifier ni excuser la persécution d’autrui. Chaque être humain doit assumer la responsabilité morale de ses actes. Et la finalité des procédures pénales portées devant la CPI ne consiste pas à définir les qualités morales de la personne accusée, mais à juger les actes criminels qu’elle a commis. Nous n’avons pas l’intention de nier que M. Ongwen a été une victime pendant son enfance mais de prouver ce qu’il a fait, ce qu’il a dit et les répercussions de ces actes sur ses nombreuses victimes. Cette Cour ne se prononcera pas sur sa bonté ou sa méchanceté ni sur la question de savoir s’il mérite de la compassion mais sur sa culpabilité pour ce qui est des graves crimes qu’il a commis à l’âge adulte et dont il est accusé. Dominic Ongwen est devenu l’un des commandants les plus hauts gradés de la LRA en adoptant, sans se faire prier, les méthodes violentes de ce mouvement et en démontrant qu’il n’hésiterait pas à s’investir davantage et à faire preuve d’encore plus de brutalité que d’autres officiers du groupe armé à l’égard de la population du nord de l’Ouganda. Joseph Kony l’a félicité pour les attaques lancées par ses hommes contre des civils. Il était présenté aux autres commandants moins zélés de la LRA comme un exemple à suivre. En tant que haut commandant, Dominic Ongwen exerçait lors des opérations un contrôle total sur les soldats qu’il avait sous ses ordres. Il aurait pu, à tout moment, ordonner à ces derniers de se rendre à la caserne la plus proche de l’armée ougandaise, afin de se livrer et de déposer les armes. Il aurait également pu adopter la démarche que tant d’autres hommes placés sous son commandement ont suivie et retrouver sa liberté individuelle en désertant tout simplement. Après tout, en qualité de commandant, il n’avait à craindre ni les bastonnades ni les exécutions sommaires qu’il infligeait lui-même aux déserteurs dont la fuite avait tourné court. Il se trouvait souvent à une distance de plusieurs jours ou plusieurs semaines de marche de ses supérieurs hiérarchiques de la LRA. Or, des chefs de bataillon qui appartenaient à la brigade Sinia, qu’il commandait, ont déserté pendant cette période. Entre juillet 2002 et décembre 2005, les archives de la Commission d’amnistie révèlent que plus de 9 000 membres de la LRA se sont rendus et ont été amnistiés. Dominic Ongwen, quant à lui, n’a pas suivi cette voie. Il a au contraire accepté le pouvoir et l’autorité que lui conféraient son grade et ses fonctions. Il planifiait et exécutait des opérations qui ont plongé dans la misère ou causé la mort de centaines de gens ordinaires et il en faisait le récit par radio avec enthousiasme et sans regrets. L’un des carnets utilisés par l’armée ougandaise (UPDF) pour consigner les communications radio entre les commandants de la LRA contient une description de l’annonce, par Dominic Ongwen, de son intention en août 2004, et je cite, de : « […] commencer sérieusement à tuer des civils. Il vient de déclarer qu’il avait déployé des groupes de soldats chargés de commettre des atrocités et que la population allait bientôt en entendre parler à la radio ». Si vous me le permettez, je souhaite vous faire entendre de courts extraits d’un enregistrement sonore d’une communication radio interceptée entre Vincent Otti, alors numéro 2 de la LRA, et Dominic Ongwen. Otti demande à Ongwen d’achever son rapport sur Odek, qu’il avait commencé plus tôt. Malgré la médiocre qualité sonore de l’enregistrement, ce que vous venez d’entendre est important pour deux raisons. D’abord, il s’agit d’un aveu direct, de première main, de Dominic Ongwen, puisqu’il admet avoir tué de nombreux civils. Ensuite, cet enregistrement démontre que, bien qu’Ongwen n’hésite pas à avouer qu’il a tué des gens, il semble mal à l’aise par rapport au fait qu’il s’agisse de civils, même lorsqu’il s’adresse à d’autres membres de la LRA. Il est conscient d’avoir mal agi. Il éprouve des difficultés à employer le terme ouvertement. Aussi évite-t-il de le prononcer à deux reprises, la première fois en appelant les civils qu’il a tués « nos collègues » et, la seconde fois, en employant le terme « waya », qui est d’usage courant dans le jargon de la LRA. Ce mot signifie « tante » en acholi mais il désignait les civils dans le jargon de la LRA. Je vais vous laisser écouter ces extraits sonores une nouvelle fois, en marquant une pause après chacun d’eux. Ongwen dit à Otti qu’il a « juste abattu [leurs] collègues ». Otti l’entend mal car la qualité du son est mauvaise. Il dit : « Juste quoi ». Ongwen répète : « Je viens juste d’abattre des gens ». Un peu plus tard au cours de la même conversation, ils parlent à nouveau de ces gens qui ont été tués. Ces gens que Dominic Ongwen a tués étaient-ils des soldats ? Non. Ongwen se vante auprès d’Otti : « Attend un peu que les gens entendent parler de ces « waya » [civils] ; on les a tous tués ».

Ladislav Hamran re-elected Vice-President of Eurojust

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Mr Ladislav Hamran, National Member for the Slovak Republic, was re-elected for a second three-year term as Vice-President. According to Article 28(2) of the Council Decision on Eurojust, and Article 3(1) of the Rules of Procedure of Eurojust, the result of the election will be submitted to the Council for its approval, acting by qualified majority. Mr Hamran’s career as a prosecutor began in 1997as a trainee at the Regional Prosecutor’s Office in Nitra. In 2000, he was appointed Prosecutor at the District Prosecutor’s Office. He then joined the Office of the General Prosecutor in 2003, first with the Special Prosecutor’s Office and then in the Economic and Financial Crime Section of the Penal Department in 2004, where he worked until his appointment to Eurojust as National Member for the Slovak Republic in September 2007. He was elected Vice-President of Eurojust for the first time in December 2013. As a specialist in asset recovery and confiscation, Mr Hamran has been a member of the UN group of experts in a comparative study on fraud. He was also the contact point for the Slovak Republic for the CARIN network from 2005 to 2007, and has been Eurojust contact point for CARIN since 2008. Ms Michèle Coninsx, President of Eurojust, said: ‘I am very pleased that the College gave a renewed vote of confidence to Mr Hamran. This confirms his vital role and valuable work as a Presidency Member.’ Mr Hamran said: ‘I am delighted by the opportunity to serve on the Presidency Team for a second mandate. I am grateful and honoured by this renewed vote of confidence from my colleagues, and I will work hard to deserve their trust. Eurojust is on the brink of an internal reorganisation and a move to new premises, so this is an exciting and challenging time for all of us, and I look forward to putting my experience to good use.’    

Trendafilova new President of Kosovo Chambers

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Dr Ekaterina Trendafilova appointed President of the Kosovo Specialist Chambers On 14 December 2016 Dr Ekaterina Trendafilova was appointed President of the Specialist Chambers. After the independent Selection Panel submitted its recommendation, the Appointing Authority, Ms. Alexandra Papadopoulou, Head of the EULEX Mission in Kosovo, formally appointed the President. President Trendafilova (1953) is a distinguished judge, lawyer and academic from Bulgaria with extensive experience in international criminal law, criminal law, criminal procedural law and human rights law. She served as a Judge of the International Criminal Court (ICC) from 2006 to 2015. Prior to the appointment to the ICC she was a professor of criminal justice at the Sofia University, Deputy District Attorney at the Sofia District Court and provided expert opinion in criminal law and human rights standards to the Bulgarian Parliament, Supreme Court and number of Bulgarian ministries. For a short biography of President Trendafilova please consult the website of the Kosovo Specialist Chambers (www.scp-ks.org). Upon her appointment, President Trendafilova stated: “I am truly honoured to have been appointed as the first President of the Kosovo Specialist Chambers. At this decisive moment in the early existence of the Specialist Chambers, I feel privileged to have been entrusted with the leadership task. I recognize the immense responsibility to ensure that the Specialist Chambers apply the best judicial practices and deliver fair and impartial justice for those brought to account, as well as the victims of the crimes allegedly committed. I intend to accomplish this mission independently, with determination, vigour and to the very best of my abilities. It is vital that we implement our mandate in an efficient, professional and secure manner.” The President of the Specialist Chambers is responsible for the judicial administration of the Specialist Chambers and other functions conferred upon her by the Law. The President also serves as presiding judge on Supreme Court Panel of the Specialist Chambers. President Trendafilova has been appointed for a term of four years and is to be deployed as of January 2017.

Colombia elected member of the OPCW’s Executive Council

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The 21st session of the Conference of the States Parties to the Organization for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) ended on 2 December 2016 at the World Forum in The Hague. During its deliberations, Colombia was elected as member of the Executive Council. The country will be part of this policy-making organ of the OPCW from 12 May 2017. Statement addressed to the Conference during the general debate by the Permanent Representative of Colombia to the OPCW, His Excellency Ambassador Juan José Quintana:   ———- Photography by Graduate Institute of International and Development Studies.  

CPI au Sénégal

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 Les représentants de la CPI participent à une Assemblée consultative de haut niveau de parlementaires sur la CPI au Senegal. On the picture: S.E. Ousseini Tinni, Président de l’Assemblée Nationale du Niger ; S.E. Mamadou Lamine Thiam, membre de l’Assemblée nationale de la République du Sénégal et Président du Comité d’organisation ; S.E. Mohamed Dionne, Premier Ministre du Sénégal ; Mme Fatou Bensouda, Procureur de la CPI ; Mme Margarita Stolbizer, Présidente de l’Action mondiale des parlementaires ; Mme la juge Silvia Fernández de Gurmendi, Présidente de la CPI ; S.E. Moustapha Niasse, Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal ; S.E. Claude Kory Kondiano, Président de l’Assemblée nationale de la Guinée ; M. David Donat Cattin, Secrétaire général de PGA ; et S.E. Issaka Sidibé, Président de l’Assemblée nationale du Mali. © ICC-CPI Les 9 et 10 décembre 2016, Mme la juge Silvia Fernández de Gurmendi, Présidente de la Cour pénale internationale (CPI) et Mme Fatou Bensouda, Procureur de la CPI, ont participé à la 9ème Assemblée consultative des parlementaires sur la Cour pénale internationale et l’Etat de droit (CAP-ICC) qui a eu lieu à Dakar (Sénégal) à l’occasion du 38ème Forum Annuel de l’Action mondiale des parlementaires (PGA) accueillie par l’Assemblée nationale de la République du Sénégal. S.E. Sidiki Kaba, Ministre de la justice du Sénégal et Président de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome y a également participé. L’événement a rassemblé plus de 100 parlementaires de 50 pays du monde entier et a été l’occasion pour la Cour de poursuivre son engagement auprès de ses partenaires et d’informer les participants des activités de la Cour. L’Assemblée a également bénéficié de l’engagement fort du Sénégal, en tant qu’État hôte de l’événement, notamment par la participation de S.E. Moustapha Niasse, Premier Président de l’Assemblée nationale du Sénégal, de S.E. Mohammed Dionne, Premier ministre du Sénégal, ainsi que de M. le juge Mamadou Badio Camara, Président de la Cour suprême du Sénégal. Les représentants de la CPI ont rencontré les Présidents de l’Assemblée nationale de la Guinée, du Mali et du Niger, ainsi que Mme Margarita Stolbizer, Présidente de l’Action mondiale des parlementaires, en marge de l’Assemblée. La Présidente et le Procureur de la CPI ont exprimé leur gratitude pour les efforts cruciaux déployés par l’Action mondiale des parlementaires en vue de promouvoir la justice pénale internationale ainsi que leur gratitude à l’Assemblée nationale du Sénégal d’avoir accueilli l’Assemblée consultative. « En tant que législateurs, en tant que représentants élus du peuple, vous avez le pouvoir de soutenir et de renforcer la justice pénale internationale de façon très concrète », a déclaré la Présidente de la CPI, Mme la juge Fernández, s’adressant aux parlementaires. « Il est important que tous les États intègrent les crimes du Statut de Rome dans leurs code pénaux nationaux et abordent d’autres questions telles que les immunités et autres principes généraux du droit pénal. Les législateurs ont un rôle crucial à jouer pour veiller à ce que les tribunaux nationaux de leurs pays aient une base juridique adéquate pour poursuivre eux-mêmes les crimes internationaux fondamentaux », a-t-elle ajouté. Mme la Présidente Fernández a également souligné l’importance de poursuivre les efforts en vue de la ratification universelle du Statut de Rome : «La décision de joindre le Statut de Rome signale un engagement fort d’un pays envers le droit international et la justice. Cela envoie également un message de solidarité avec toutes les victimes des crimes commis dans le monde. Encore et surtout, il s’agit d’un pas en avant pour un avenir plus juste ».
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Le Procureur de la cour, Mme. Fatou Bensouda. © ICC-CPI
Dans son allocution, le Procureur de la CPI, Mme Fatou Bensouda, a informé les participants des activités de son Bureau au cours de l’année écoulée, soulignant sept condamnations, des progrès importants réalisés concernant les activités d’examen préliminaire de son Bureau et l’adoption de deux nouvelles politiques générales, relatifs à la sélection et à la hiérarchisation des affaires, et aux enfants. Le Procureur a également souligné l’importance du rôle des États parties et de la communauté internationale dans le renforcement du mouvement mondial pour une plus grande responsabilité concernant les crimes du Statut de Rome par le renforcement du dialogue et de la coopération. Elle a souligné: « nous devons tous travailler ensemble pour créer un monde plus juste. » Le Plan d’action de Dakar sur la prévention des atrocités de masse, le renforcement de l’état de droit et le soutien à la Cour pénale internationale a été adopté à la fin de l’événement, le 10 décembre 2016, marquant la Journée internationale des droits de l’homme. Dans ce document, les parlementaires ont exprimé leur ferme engagement à œuvrer en faveur de la ratification universelle du Statut de Rome, de la pleine coopération avec la CPI, de poursuites internes efficaces et de la prévention des crimes les plus graves.  

Revision on EU legislation

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The European Commission presented yesterday a revision of the EU legislation on social security coordination.
This is part of the 2016 Commission Work Programme and the Commission’s efforts to facilitate labour mobility, ensure fairness for those who move and for taxpayers, and provide better tools for cooperation between Member State authorities. Free movement of people would not be possible without EU rules on coordination of social security. These rules guarantee that you do not lose your social security protection when moving to another Member State. They exist since 1959 and are regularly modernised to ensure that they are fit-for-purpose and respond to the social and economic reality in the EU. It is a balanced proposal that facilitates free movement of workers and protects their rights, while reinforcing the tools for national authorities to fight risks of abuse or fraud. It makes a closer link between the place where contributions are paid and where benefits are claimed, ensuring a fair financial distribution of burden between Member States. Commissioner for Employment, Social Affairs, Skills and Labour Mobility, Marianne Thyssen, said: “Free movement is a fundamental right of our Union cherished by its citizens. It brings benefits to workers, employers and the economy at large, helping tackling labour shortages and skills gaps. We need labour mobility to help restore economic growth and competitiveness. But mobility needs to be based on clear, fair and enforceable rules. This is what our proposal to update the EU rules on social security is about: it safeguards free movement and protects citizens’ rights, while strengthening the tools to address possible abuse”. The proposal updates the EU rules in the following four areas: 1. Unemployment benefits:
  • Jobseekers may export their unemployment benefits from the current minimum period of 3 months to at least 6 months. This will give them a better chance to find work, and help tackle EU-wide unemployment and skill mismatches.
  • For frontier workers (who live in one country, work in another country, and go home at least once a week), the Member State where they worked for the last 12 months would become responsible for paying unemployment benefits. This reflects the principle that the Member State which has received contributions should pay benefits.
  • Member States may require that someone has worked for at least 3 months on its territory before a person who becomes unemployed can rely on previous experience in another Member State to claim unemployment benefits.
2. Long term care benefits: This proposal clarifies what long-term care benefits are and where mobile citizens can claim such benefits. This will provide more legal certainty to a growing group of citizens in our aging societies relying on long term care. 3. Access of economically inactive citizens to social benefits: Based on case law of the European Court of Justice, the proposal clarifies that Member States may decide not to grant social benefits to mobile citizens which are economically inactive citizens – this means those who are not working nor actively looking for a job, and do not have the legal right of residence on their territory. Economically inactive citizens have a legal right of residence only when they have means of subsistence and comprehensive health coverage. 4. Social security coordination for posted workers: The Commission proposes to strengthen the administrative rules on social security coordination for posted workers. It wants to make sure national authorities have the right tools to verify the social security status of such workers and sets clearer procedures for cooperation between Member State authorities to address potentially unfair practices or abuse. Finally, the proposal does not modify the existing rules on export of child benefits. No indexation of child benefits is foreseen: the country of work of the parent(s) remains responsible for paying the child allowances, and that amount cannot be adjusted if the child resides elsewhere. Less than 1% of child benefits in the EU are exported from one Member State to another. Overall, the proposed changes will provide more transparency, legal certainty and fairness for the benefit of mobile citizens, public authorities, employers and taxpayers. They facilitate free movement whilst giving Member States better tools to avoid abuses.

Ambassador Busaya Mathelin to lead Thai MOFA

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HM Queen Mother Sangay Choden Wangchuck, HE Ambassador Busaya Mathelin and HRH Princess Eeuphelma of Bhutan – Picture by Office of HM Gyalyum Ashi Sangay Choden Wangchuck. Thailand’s hitherto diplomatic head of mission to the EU, Belgium and Luxembourg, HE Ambassador Busaya Mathelin became as per 1 October 2016 Permanent Secretary of Thailand’s Ministry of Foreign Affairs. First woman ever appointed to this post. She is expected to complete a three-year term before hitting mandatory retirement age.  Permanent Secretary Busaya Mathelin served in the past as ambassador to Spain and Senegal, and was Director-General of the European Affairs Department at Thailand’s Ministry of Foreign Affairs. Mrs Mathelin holds master degrees in political science and Asian studies, both from the University of Michigan. Busaya will likely focus on reinvigorating Thailand’s free trade negotiations with the European Union. Her maiden voyage took her to the neighbouring Kingdom of Bhutan for ritual Bhuddist ceremonies following the demise of King Rama IX (Bhumibol Adulyadej). Bhutan’s monarch, HM Dragon King Jigme Khesar Namgyel Wangchuck was the first foreign head of state to pay his respects in Bangkok following the passing of King Rama IX.  For further information: Thai Foreign Ministry: http://www.mfa.go.th/main/en/organize/21985-Permanent-Secretary.html    

The Future of Migration Governance

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By H.E. Shahidul Haque, Foreign Secretary of Bangladesh and Chair-in-Office of the GFMD 2016. DHAKA – We live in a rapidly evolving, hyper-connected world, where goods, capital, and people are more mobile than ever before. But, whereas countries have shown a willingness to cooperate on exchanging goods and capital, the international community has shown little appetite for improving how it governs human mobility. After the wide-scale persecution and displacement of people in World War II, world leaders took the bold step of crafting the 1951 Refugee Convention. In doing so, they relinquished a measure of national sovereignty – by accepting the principle of non-refoulement – in order to promote global solidarity toward refugees. On the other hand, country leaders saw migration as something temporary that could be managed ad hoc, through unilateral or bilateral agreements primarily designed to fill specific labor-market needs in developed economies. In hindsight, it is now clear that this approach was inadequate for dealing with the upsurge in human mobility that came with global and regional economic integration. When writing about guest workers in Switzerland, Swiss playwright Max Frisch once observed that, “We asked for workers. We got people instead.” He meant that migrants are not goods that can be exported or imported, and they should not be exploited as if they were. Migrants are human beings with rights, and they are motivated by a complex combination of personal desires, fears, and familial obligations. Many migrants are searching for jobs because they have missed out on globalization’s unequally distributed gains, and they see no future for themselves if they remain where they are; countless others have been displaced by conflicts or natural disasters. Today, ungoverned migration is threatening geopolitical stability, burdening border controls, and creating chaos around the world. The current mechanisms for managing migration have clearly failed to meet existing needs. The world needs a new, comprehensive global-governance framework to address all issues relating to human mobility. Achieving such an outcome is Bangladesh’s primary objective as Chair of the 2016 Global Forum on Migration and Development (GFMD), which culminates with the Ninth Annual Forum Meeting in Dhaka on December 10-12. In 2015, as part of the United Nations Sustainable Development Goals for 2030, world leaders pledged to cooperate on migration issues and to “facilitate orderly, safe, regular and responsible migration.” The SDGs acknowledge migrants’ positive contribution to inclusive growth and sustainable development, and it is high time that our leaders follow through on their promises. Sadly, governments worldwide have become preoccupied with deterring migration and restricting people’s movement, rather than creating safe, dignified channels for human mobility. Unsurprisingly, this obsession with control has had little impact on irregular migration flows, because it runs counter to the pull of market forces and the push of personal aspirations. Populist politicians have taken advantage of the current situation by politicizing migration and scapegoating migrants for socioeconomic problems such as unemployment, welfare-system strains, and deteriorating social cohesion. But there is still room for hope. When world leaders gathered at the UN Summit for Refugees and Migrants on September 19, they reaffirmed migrants’ human rights and committed to strengthening global governance on this issue. At the center of the summit’s unanimously adopted New York Declaration is a commitment to develop two global compacts: to share responsibility for taking in refugees, and to ensure orderly, safe, regular, and responsible migration. The government of Bangladesh proposed the second compact in April 2016. That compact, which will be adopted at an inter-governmental conference in 2018, offers an historic opportunity to improve the way governments and other stakeholders cooperate on migration. Building walls and discriminating against migrants or refugees on the basis of ethnicity or religion is antithetical to the 2030 SDG agenda, which aims to free people from the shackles of poverty, reduce inequality, and promote shared prosperity. The international community must now ensure that the new global compacts promote these broad ambitions. This will require national governments and global-governance institutions to implement bold policies that make migration both easier and more orderly. It will also require them to protect migrants and refugees’ rights, prevent ethnic or religious discrimination, and provide emergency assistance when needed. And it will encourage them to maximize migrants’ positive economic impact on both their new countries and their countries of origin, by reducing financial and human costs and integrating newcomers into the labor market. To achieve the best outcome, the two global compacts will need to be pursued in a coordinated fashion, and treated as two parts of a single framework for governing migration. In 2017, governments will begin to negotiate the details of this future framework. This may include a legally binding convention; a political declaration of principles to guide conduct; or operational commitments with goals, targets, and indicators of success, combined with a robust monitoring mechanism. These options should not be seen as mutually exclusive. If diplomacy prevails, and international arrangements are crafted carefully, one could imagine an outcome similar to the 2015 Paris climate agreement: binding commitments in some areas, non-binding guiding principles in others, and a shared promise by member states to take concrete action and to report their progress regularly. Such an approach would help to guarantee effectiveness. As the Chair of the GFMD, Bangladesh will communicate the Dhaka summit’s recommendations to countries’ negotiators. We will push for an agreement among political leaders at the inter-governmental conference in 2018 that vastly improves how migration is managed. With international cooperation, we can unleash the full social and economic potential of migration. And, in doing so, we will make migrants safer, societies more harmonious, and economies more prosperous.   ————————- This article has been published on December 7, 2016 in Project Sindicate/ wwwproject-syndicate.org In Diplomat Magazine by the Embassy Bangladesh, in The Hague.

UAE 45th National Day Celebrations at the Marriott

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On the picture H.E. Mr Saeed Ali Yousef Alnowais. By Roy Lie A Tjam.
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H.E. Mr Saeed Ali Yousef Alnowais and the Ambassador of India, J.S. Mukul.
The National Day of The United Arab Emirates UAE was celebrated on December 12016 at the Marriott Hotel The Hague in the presence of H.E. Mr Saeed Ali Yousef Alnowais Ambassador to the Netherlands. The reception was also attended by members of the Dutch government, Ambassadors , representatives of the business community and numerous other persons including the members of the UAE diaspora.
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With Judge Walid Akoum, from the Special Tribunal for Lebanon.
Speaking at the reception Ambassador H.E. Mr. Saeed Ali Yousef Alnowais cordially welcomed his guests and explained: ” the UAE celebrates on December 2, 2016, the 45th National Day anniversary. On this day in 1971, we witnessed the unification of the Emirates that brought with it prosperity, stability, and security to the Emirati people.” “UAE National Day is a day of great pride. National Day marks not only an occasion where the successes achieved over the last 45 years by our nation are celebrated but also provides a time to reflect on the legacy left by the founding father of the UAE, the late Sheikh Zayed Bin Sultan Al Nahyan. The incredible achievements of the UAE, borne out of the foresight and vision of His Highness Sheikh Zayed, and his fellow leaders of the UAE’s constituent Emirates, are a testament to what can be achieved through dedication, toil, unity, and commitment.” “This vision of the UAE’s forefathers is something that is respected and strongly adhered to by the UAE’s current leadership. Under President, His Highness Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, and his brothers Their Highnesses members of the Supreme Council and Rulers of the Emirates the UAE Government has remained dedicated to ensuring the ongoing advancement, prosperity, and happiness of the Emirati people.” “The political, economic, and social development of the UAE is an achievement that has been made possible due to a gradual and balanced approach, whereby UAE decision makers have consistently taken into consideration the international and regional environment and the unique nature of the country, and it’s historical, cultural, and religious conditions when embarking upon political change. ” _dsc0678-3Ambassador Saeed Ali Yousef Alnowais continued, “in spite of all the dramatic changes that have engulfed the Middle East and the world over recent years, the country’s foreign policy has remained faithful to the principles laid down by the late Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. These principles are based upon the country’s commitment to the rules, charters, and laws of international human rights, as well as moderation, and non-interference in the internal affairs of other countries.”
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H.E. Mr Saeed Ali Yousef Alnowais with the Ambassador of Egypt H.E. H.E. Mr. Taher Farahat and spouse.
“Critical to the UAE’s international approach has been a focus upon humanitarianism and assistance to those in need. The development, humanitarian, and charitable assistance provided by the United Arab Emirates over the last 45 years has covered more than 21 sectors, spanning 178 countries. This aid has been extended with the explicit aim of improving the lives of human beings, no matter their location, race, or creed, and is a policy that made the UAE one of the world’s most generous aid donors.” “Strengthening the UAE’s regional and international role has been our country’s continued economic growth. The UAE was able to absorb and overcome the negative effects of the global financial crisis, which continues to plague many of the world’s economies. The UAE economy continues its march towards growth and comprehensive development, with a considerable focus on the industrial and manufacturing sectors. Most importantly, the UAE economy has become increasingly more diversified and sustainable. Gross domestic product (GDP) has reached around AED 1.58 trillion (USD 430.517 billion) in 2015, compared with AED 1.47 trillion in 2014, and the contribution of non-oil sectors to the UAE’s GDP has risen significantly, accounting for more than 76% in 2015.”_dsc0288-8 “On this historical occasion, I would like to express my sincere congratulations to His Highness Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, President of the UAE, and his brothers Their Highnesses members of the Supreme Council and Rulers of the Emirates and to the Government and people of the UAE on the occasion of the National Day.” “On this occasion I would like to thank our national carrier Emirates airlines and Etihad airways for their excellent role to boost and develop the tourism industry and trade activities between the two countries.” Ambassador Saeed Ali Yousef Alnowais concluded his remarks by stating, ” I would like to express my appreciation for the strong bilateral ties that bring together our two countries, the ties that are based on the principles of cooperation and mutual respect, and developed in recent years to the level of strategic partnership between the two friendly countries. The mutual visits of the leaders of our two countries, the growing levels of trade and economic and cultural exchanges, are standing witnesses on the strength of the relationships that bind our countries in all fields.” ——– Photography by the Embassy of the UAE in The Hague.