Thursday, March 28, 2024

Rentrée 2020 : vers plus de résilience

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DIPLOMAT MAGAZINE “For diplomats, by diplomats” Reaching out the world from the European Union First diplomatic publication based in The Netherlands Founded by members of the diplomatic corps on June 19th, 2013. Diplomat Magazine is inspiring diplomats, civil servants and academics to contribute to a free flow of ideas through an extremely rich diplomatic life, full of exclusive events and cultural exchanges, as well as by exposing profound ideas and political debates in our printed and online editions.

Par S. E. Mme Esther Rabasa Grau, Ambassadeur de la Principauté d’Andorre auprès de l’Union Européenne, au Royaume de Belgique, au Grand Duché de Luxembourg, et au Royaume des Pays-Bas.

L’Andorre, pays pyrénéen, enclavé, loin des principaux axes de communication et des grandes métropoles est une société multiculturelle, où cohabitent une multitude de cultures venues des quatre coins du monde. En effet, parmi les 76 177 habitants d’Andorre, on compte 50% d’andorrans, 25% d’espagnols, 12% de portugais, 4% de français et 105 autres nationalités. Cette idée selon laquelle l’Andorre serait un pays isolé est d’autant plus paradoxale au vu de l’attrait touristique de notre pays : en 2018, plus de 8 millions de personnes ont visité l’Andorre. 

C’est parce que l’Andorre n’est pas aussi isolée que certains le croiraient et parce que nous recevons des millions de touristes, que nous subissons de plein fouet, comme la plupart des pays du monde, la pandémie du covid-19 et ses conséquences. En effet, après une période de confinement, la situation épidémiologique a été stabilisée et notre pays s’est adapté à la nouvelle normalité.  

En juin, une campagne volontaire de tests d’anticorps a remporté l’engouement de la part de la population, et de nouvelles mesures ont été prises pour déconfiner : port du masque obligatoire, distanciation physique, limitation des regroupements, etc… Cette normalité est aussi arrivée aux écoles, et par conséquent, la rentrée scolaire s’est adaptée à ces exigences. « Je suis tranquille quoiqu’un peu effrayé », estimait un papa à la Télévision Publique le 9 septembre, jour de la rentrée ; alors qu’une élève, pour sa part, disait : « Le jour de la rentrée est enfin arrivé ! J’étais impatiente de retourner à l’école ». 

L’Andorre dispose de trois systèmes éducatifs publics et gratuits : andorran, français et espagnol, ainsi que des écoles privées. Le gouvernement a travaillé de concert avec eux pour réaffirmer l’importance d’un retour présentiel à l’école, tant pour le bien-être des élèves et de leur apprentissage que pour celui des familles. En ce sens, et afin de réduire le risque de transmission du coronavirus, le gouvernement a mené une campagne de dépistage avant la rentrée scolaire :  97% des élèves et des professeurs ont été testés, soit plus de 10 000 tests effectués, malgré le caractère volontaire du dépistage. Ce succès reflète non seulement l’adhésion des habitants d’Andorre aux mesures gouvernementales, mais encore la responsabilité de nos concitoyens.

Face à l’éventualité de l’apparition de nouveaux cas pendant l’année scolaire, chaque école peut s’organiser pour répondre aux besoins des élèves selon la situation épidémiologique du moment, en assurant la présence d’un maximum d’élèves en cours. Cette flexibilité permet aux écoles d’offrir plus de sécurité et de prévisibilité aux enfants et à leurs familles. 

Pour plus de clarté, le gouvernement a mis en place un site web qui regroupe tous les renseignements liés à la rentrée, afin que les familles soient mieux informées. Dans la lignée de l’action gouvernementale de lutte contre la fracture numérique, des outils pédagogiques sont aussi proposés aux enseignants et aux parents au cas où des cours en ligne devraient être mis en place. Dans ce cas-là, la scolarité virtuelle devrait être aussi inclusive et faire autant de sens pour les élèves que lorsqu’elle est présentielle. 

En somme, cette crise montre le chemin vers lequel nous devons orienter nos politiques publiques, qui sont essentielles pour le bien-être de nos concitoyens et fondamentales pour la croissance et la productivité de l’économie. En ce sens, le 17 septembre la Ministre de l’Education et de l’Enseignement Supérieur s’est réunie avec tous ses prédécesseurs depuis 1993, année de l’approbation de notre Constitution, pour débattre des atouts et des faiblesses de notre système éducatif et pour échanger des propositions visant à l’améliorer. 

Les mesures adoptées dans le cadre de la rentrée ne visent pas seulement à réduire le risque de nouvelles infections, mais ont un effet sur le long terme, car elles contribuent à assurer les meilleures conditions pour l’apprentissage et pour le bien-être des élèves, ainsi que celui de leur famille. Par des politiques publiques actives, transparentes, efficientes et égalitaires, à l’image de celles prises lors de la rentrée scolaire, nous préparons nos concitoyens, et notamment nos enfants, à rendre l’Andorre plus résiliente face aux défis du futur. 

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