Le Burundi, Mandats pour la Presidence
From the Embassy of Burundi in The Hague.
Les Mandats prƩsidentiels: que dit la constitution du Burundi?
Avant-proposĀ :
Ā
DiffĆ©rentes analyses ont Ć©tĆ© menĆ©es en rapport avec les prochaines Ć©lections de 2015 au Burundi et lāĆ©ventuelle candidature aux Ć©lections prĆ©sidentielles de 2015 par son Excellence Pierre NKURUNZIZA, PrĆ©sident de la RĆ©publique du Burundi en exercice.
En rĆ©ponse Ć cette question de savoir lire l’ esprit de la loi constitutionnelle burundaise en liaison avec les Ć©lections de 2015, la maitrise de certainesĀ normes et techniques, connaissances juridiques et philosophiques est une exigence d’ intĆ©rĆŖt capital.
Tout le monde est dāaccord avec la norme constitutionnelle consacrant le principe de la limitation du nombre de mandats que peut exercer le PrĆ©sident de la RĆ©publique. Cāest un principe dĆ©mocratique.
Qui ditĀ dĆ©mocratie signifie Ā«Ā souverainetĆ© du peupleĀ Ā»,Ā le rĆ©gime politiqueĀ dans lequel le peuple est souverain.
Il est vrai que jusquāaujourdāhui, des divergences existent encore sur la dĆ©finition communĆ©ment admise de ce quāest ou doit ĆŖtre la dĆ©mocratie. Certains, comme Jean-Jacques Rousseau, considĆØrent que la dĆ©mocratie ne peut-ĆŖtre que directeĀ : Ā«Ā La souverainetĆ© ne peut ĆŖtre reprĆ©sentĆ©e, par la mĆŖme raison quāelle ne peut ĆŖtre aliĆ©nĆ©eĀ ; elle consiste dans la volontĆ© gĆ©nĆ©rale et la volontĆ© gĆ©nĆ©rale ne se reprĆ©sente point.Ā Ā»
La dĆ©finition la plus proche du sens Ć©tymologique du terme dĆ©mocratie est celle dāAbraham Lincoln (16eĀ prĆ©sident des Ćtats-Unis de 1860 Ć 1865), qui disait que la dĆ©mocratie est Ā«Ā le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peupleĀ Ā» ainsi qu’en tĆ©moigne l’introduction de la Constitution de 1958 de la CinquiĆØme RĆ©publique franƧaise.
Ceci nous amĆØnera Ć lire la pensĆ©e de lāAccord dāArusha et la Constitution du Burundi en son article 302 de la Constitution pourquoi la Constitution a prĆ©vu un cas exceptionnel pour le premier PrĆ©sident de la RĆ©publique de la pĆ©riode appelĆ©e Ā«Ā post-transition.Ā Ā»
Dans mon analyse sur les mandats prĆ©sidentiels au Burundi, je parlerai Ć©videment de lāarticle 96 de la constitution parce que lāarticle 302 de la Constitution ne fait pas exception de lāarticle 96 comme certains le pensent mais il donnait un choix Ć faire en 2005 pour les personnes avisĆ©es. L’article 96 de la Constitution sera toujours dāusage dans les cas normaux et en temps de paix mais l’article 302 de la Constitution donne beaucoup de confusion si une personne ne donne pas une attention suffisante Ć son interprĆ©tation juridique[1] .
Je parlerai aussi de lāarticle 301 de la Constitution qui fait rĆ©fĆ©rence Ć la pĆ©riode qui prĆ©cĆØde la post-transition. Je ne māen passerai pas de lāarticle 115 de la Constitution dont son dernier alinĆ©a montre la diffĆ©rence des pouvoirs du PrĆ©sident de la RĆ©publique pendant un mandat dāexception Ā«Ā transitionĀ Ā» et les pouvoir de son Excellence Pierre NKURUNZIZA , PrĆ©sidentĀ de la RĆ©publique de Burundi pendant son premier mandat prĆ©sidentiel, ceci veut dire 2010-2015 et 2015-2020.
Dans ma conclusion, je reviendrai sur lāarticle 79 de la Constitution qui dit que les partis politiques et les coalitions politiques doivent promouvoir la libre expression du suffrage et participent Ć la vie politique par des moyens pacifiques.
PrĆ©ambuleĀ :
Avant de commencer mon analyse, jāaimerais remercier Monsieur Stef Vandeginste, le chargĆ© de cours Ć lāUniversitĆ© dāEnvers, qui a commencĆ© ce sujet en donnant Ā la lumiĆØre au problĆØme auquel la classe politique, le peuple burundais et les amis du Burundi peuvent se heurter dans prochains jours si la question nāest pas bien Ć©clairĆ©e et bien expliquĆ©e.
Certaines personnes se permettent de publier leurs opinons sur la limitation constitutionnelle du nombre de mandats prĆ©sidentiels sans aucun fondement juridique et dāautres ont fait de diffĆ©rentes analyses juridiques ou chacun des auteurs a tirĆ© une conclusion personnelle selon les diffĆ©rentesĀ mĆ©thodes dāinterprĆ©tation juridique utilisĆ©es. Mon analyse va mettre un accent particulier sur la mĆ©thode de l’histoire lĆ©gislative, laquelle nous donne une lectureĀ dĆ©taillĆ©e, un raisonnement progressif des faitsĀ qui nous amĆØne Ć la dĆ©finition d’ un mandat prĆ©sidentiel, Ć la dĆ©limitation du dĆ©but et de la fin de la pĆ©riode de transition, Ć la pensĆ©e pour laquelle le statuant a prĆ©vu cette disposition dāexceptionnelle pĆ©riode similaire Ć la Ā«Ā transitionĀ Ā» dans l’ article 302 de la constitution de 2005 en se rĆ©fĆ©rant aux diffĆ©rentes dispositions de lāAccord dāArusha[2] et enfin Ć une conclusion selon laquelle son Excellence Pierre NKURUNZIZA, PrĆ©sident de la RĆ©publique du Burundi est constitutionnellement lĆ©gitime et autorisĆ© Ć se faire Ć©lire pour le mandat prĆ©sidentiel et dĆ©mocratique de 2015 Ć 2020.
Le fond de mon interprĆ©tation est appuyĆ© par les documents qui ont servi depuis la prĆ©paration jusqu’Ć l’ aboutissement de l’ Accord d’ Arusha[3], des rapports des experts et de littĆ©rature, l’ Accord d’ Arusha et la Constitution du Burundi. Ces documents[4] qui ont Ć©tĆ© Ć la base des dĆ©bats et nĆ©gociations de lāAccord dāArusha ont acquis une force juridique parce que l’Accord d’Arusha stipule que la commission avait pour mission d’ Ć©crire un projet de protocole dans un cadre institutionnel et des valeurs fondamentales devant figurer dans une constitution dĆ©finitive qui serait Ć©laborĆ©e par la future AssemblĆ©e nationale.[5] Lāaccord dāArusha prĆ©cise trĆØs clairement comment sa force de lois est supĆ©rieur Ć celle de la Constitution burundaise en son article 15 Chapitre IIĀ ; arrangements de transition, Accord dāArusha oĆ¹ lāAccord prĆ©cise que Ā«Ā En cas de divergence entre cette Constitution et lāAccord dāArusha, ce sont les dispositions de lāAccord dāArusha qui prĆ©valent.Ā Pour donner effet Ć la prĆ©sente disposition, les termes de lāAccord sont adoptĆ©s et promulguĆ©s au Burundi comme il convient, dans les quatre semaines suivant sa signature.Ā Ā»[6] et dans son article 22, chapitre IIĀ ; pĆ©riode intĆ©rimaire qui stipule que Ā«Ā Par sa signature, l’AssemblĆ©e nationale convient, dans un dĆ©lai de quatre semainesĀ : d’adopter le prĆ©sent Protocole en tant que loi suprĆŖme sans aucun amendement de fond Ć l’Accord[7].
InterprƩtation Juridique.
Lorsque certaines lĆ©gislations contiennent des ambiguĆÆtĆ©s ou ne correspondent pas Ć Ā un cas donnĆ©, Ƨa rentre dans les devoirs du juge dāexpliquer ces rĆØgles. Ce type dāexplication est appelĆ© interprĆ©tation juridique. Cāest en utilisant ces mĆ©thodes et techniques que le juge parvienne par voie dāinterprĆ©tation juridique de rĆ©soudre le cas qui lui est soumis etĀ trouver une solution adĆ©quate au problĆØme en prĆ©sence.
Dans mon analyse, non seulement que jāutiliserai lāinterprĆ©tation littĆ©rale, interprĆ©tation systĆ©matique, interprĆ©tation tĆ©lĆ©ologique, lāinterprĆ©tation juridique anticipative mais aussi histoire lĆ©gislative (tels que l’exposĆ© des motifs ou remarque en rĆ©ponse au rapport), afin de faire comprendre ce que la constitution veut dire par fin de pĆ©riode de transition, dĆ©but d’ un mandat prĆ©sidentiel et les raisons qui Ć©taient derriĆØre la pensĆ©e dāun mandat prĆ©sidentiel dāexception.
-Avec lāinterprĆ©tation littĆ©rale ou grammaticale, le juge regarde la signification gĆ©nĆ©rale des mots dans un texte lĆ©gislatif, selon un dictionnaire commun. On regarde souvent Ć l’usage normal d’un mot. Il ne considĆØre pas tout le texte juridique en entier, mais plutĆ“t, un mot particulier dans le texte lui-mĆŖme. Ainsi, le juge cherchera Ć comprendre la signification du mot et expliquer le texte lĆ©gal. Ainsi, ce texte de la loi devient compris littĆ©ralement que possible. Strictement parlant, il s’agit d’une interprĆ©tation linguistique plus que l’interprĆ©tation grammaticale. Cette faƧon d’interprĆ©ter nāexclut pas en fait que certains mots soient compris dans un sens juridique prĆ©cis, qui est diffĆ©rent de celui du langage.
-Le pouvoir lĆ©gislatif est celui qui fait des textes juridiques. Souvent, ces textes ont une longue histoire et un processus d’Ć©volution difficile. Au cours de la rĆ©alisation d’une telle loi, il est souventĀ expliquĆ© pourquoi la loi a Ć©tĆ© crĆ©Ć©e, et Ć quoi elle va servir. Ceci est aussi connu sous le nom de l’historique lĆ©gislatif ou l’histoire parlementaire. Cette genĆØse d’une loi joue souvent un rĆ“le important dans l’interprĆ©tation des lois oĆ¹ l’on regarde surtout Ć l’intention du lĆ©gislateur, avec la lĆ©gislation en prĆ©sence.
-Pourquoi lāinterprĆ©tation systĆ©matiqueĀ ?
Toutes les lois forment un ensemble et sont souvent inexplicablement liĆ©es les unes aux autres. Les lois s’appliquent souvent au sein d’un chapitre, section ou une partie d’un code lĆ©gislatif, donc, dans l’interprĆ©tation d’une loi il faut regarder Ć l’ensemble de toutes les lois. Si le juge comprend l’ensemble des rĆØgles, la rĆØgle juridique en question lui devient aussi claire. Le sens exact d’une disposition particuliĆØre peut ĆŖtre mieux obtenu par le fait de voir le texte en question dans la cohĆ©rence avec d’autres dispositions de la loi mĆŖme, que seulement par la recherche dans le chapitre oĆ¹ se trouve cette disposition. Raison pour laquelle le juge peut aussi mieux expliquer cette lĆ©gislation en question en utilisant la mĆ©thode dāinterprĆ©tation systĆ©matique.
-Une mĆ©thode d’interprĆ©tation trĆØs moderne est la mĆ©thode tĆ©lĆ©ologique. Dans cette mĆ©thode, on regarde Ć l’objet d’une loi dans un contexte bien prĆ©cis dans la sociĆ©tĆ©. A quoi va servir cette loi exactement, ce que cette loi doit empĆŖcher ou bien ce que cette loi doit plutĆ“t promouvoir. En d’autres termes, quel est le but de cette loi ? En fait, le juge regarde par cette mĆ©thode Ć quoi une loi peut signifier dans une sociĆ©tĆ© et comment il peut expliquer cette loi dāune faƧon sensĆ©e.
-Enfin, avec la mĆ©thode d’interprĆ©tation anticipĆ©e, il s’agit d’une mĆ©thode dĆ©licate, par laquelle le juge va prendre une dĆ©cision fondĆ©e sur l’explication des lois non encore existantes mais en cours ou en avenir. Il Ć©tablit son opinion sur une loi non encore officiellement en vigueur. Il est vrai que le juge ne fait pas recours Ć cette mĆ©thode rapidement, mais si la situation le demande, il ne manquera pas Ć le faire Ć©galement.
Jāinsisterai Ć dĆ©montrer tout ceci sur base de cette citationĀ de ces motsĀ : Ā«Ā Ć titre exceptionnelĀ Ā» que lāinstitution du Premier PrĆ©sident post-transition est unique dans sa nature et son fonds et fait une exception Ć un mandat prĆ©sidentiel dĆ©volu Ć un PrĆ©sident de la RĆ©publique dans les circonstances normales prĆ©conisĆ©es par lāarticle 96 de la constitution et par lāAccord dāArusha en son art.7 alinĆ©a 1, paragraphe a.
Je ne donnerai aucune importance Ć lāinterprĆ©tation analogique parce que le Burundi nāavait jamais connu aucun cas similaire dans le passĆ©. Lāhistorique de ces articles nāexiste pas. Cāest un cas unique au Burundi.
Enfin dans ma conclusion, je mettrai lāaccent sur la philosophie de John Rawls en relation avec la pensĆ©e derriĆØre cet article 302 de la Constitution en liaison avec les intĆ©rĆŖts[8] des diffĆ©rentes parties contractantes: dans notre cas, son Excellence lāactuel PrĆ©sident de la RĆ©publique qui reprĆ©sente le peuple actuellement et lāopposition qui cherche Ć reprĆ©senter le mĆŖme peuple.
Une loi qui est en vigueur prend sa vie propre[9]Ā : article 302 de la constitution de 2005Ā . Raison pour laquelle lāhistoire lĆ©gislative est souventĀ invoquĆ©e Ć plusieurs reprises dans la rĆ©cente jurisprudence.
Quelle pensĆ©e se trouverait derriĆØre cet article 302 dāexception dans la constitutionĀ ?
La paix et la dĆ©mocratie que le Burundi connait actuellement a Ć©tĆ© acquise aprĆØs de longues annĆ©es de guerre civile, sa transition du conflit armĆ©e Ć la paix a Ć©tĆ© longue, complexe et sāest rĆ©alisĆ©e pas Ć pas jusquāaujourdāhui aprĆØs beaucoup de sacrifices en vies humaines.
Dans le discours du 15 juin 1998, le PrĆ©sident de la RĆ©publique de Tanzanie, son Excellence Benjamin William Mkapa a utilisĆ© les mots suivants pour qualifier la situation qui prĆ©valait au Burundi pendant cette pĆ©riode prĆ©paratoire de lāAccord dāArusha, lequel est devenu source de lāactuelle constitution , je cite Ā«Ā ā¦, nous endossons la responsabilitĆ© collective dāaider nos frĆØres et sÅurs Ć sortir du prĆ©cipice des attitudes auto-dĆ©structives de lāintolĆ©rance, de la suspicion mutuelle et de la peur mutuelle profondĆ©ment enracinĆ©es.Ā Ā»
Ā«Ā ā¦A la faveur de la rĆ©trospection, je considĆØre Ć prĆ©sent chaque initiative prise comme une pierre angulaire dans lāĆ©vĆ©nement historique de ce jour.Ā Ā»
Ā«Ā ā¦Nous, responsables de la rĆ©gion, nous ne nous attendons pas Ć ce quāil sāagisse dāune occasion de plus ou un palabre ordinaire dont nous avons Ć©tĆ© toujours les tĆ©moins pendant Ā longtempsĀ .Ā»
Ā«Ā ā¦Je comprends parfaitement bien la nĆ©cessitĆ© pour chaque partie de chercher certaines garanties Ć chaque Ć©tape des nĆ©gociations afin de rendre le processus durable, il doit sāagir de garanties et exigences raisonnables et non de simples excuses pour bloquer tout le processus. Tous les facteurs nĆ©cessaires au succĆØs sont mis en place.Ā Ā»
Ā«Ā ā¦Nous sommes ici pour affirmer notre volontĆ© et notre dĆ©termination Ć contribuer par tous nos moyens Ć une solution durable aux problĆØmes politiques et sĆ©curitairesĀ qui se posent Ć nos voisins du Burundi.Ā Ā»
Ā«Ā ā¦Je leur lance un appel sincĆØre pour quāils fassent taire leurs intĆ©rĆŖts de clocher et se focalisent plutĆ“t sur lāavenir de la nation burundaise.Ā Ā»
A travers ce discours, nous comprenons que la situation pendant les nĆ©gociations Ć©tait intensive, exhaustive, fragile, trĆØs soucieuse, avec un manque de confiance mutuelle, etc. Ceci est Ć lire en ce dĆ©but de la prĆ©ambule, second alinĆ©a[10]Ā ; mais heureusement que les mĆ©diateurs avaient mis en place tous les facteurs nĆ©cessaires pour trouver une solution durable aux problĆØmes politiques et sĆ©curitaires qui se posaient au Burundi depuis des dĆ©cennies.
A la lumiĆØre de ces citations, je saisi une occasion pour faire une interprĆ©tation grammaticale de certains mots utilisĆ©s dans cet article 302 de la constitution, etĀ lāarticle 7 alinĆ©a 1 paragraphe a et article 20 paragraphe 10 de lāAccord dāArushaĀ : ( Ć titre exceptionnel et le premier PrĆ©sident de la RĆ©publique).
Dans le cas prĆ©sent, Ā«Ā Ć titre exceptionnel utilisĆ©sĀ Ā» dans cet article 302 de la Constitution ne signifie pas une dĆ©rogation Ć lāarticle 96 de la Constitution consacrant un principe limitant les deux mandats prĆ©sidentiels comme certains le pensent, mais compte tenu de la nature de la situation que traversait le Burundi,Ā le constituant a voulu Ć©laborer une disposition spĆ©cifique et exceptionnelle Ć cĆ“tĆ©, relative Ć une pĆ©riode, Ć des circonstances que le Burundi nāavait jamais connu depuis son existence. Je prĆ©cise encore une fois que ce nāest pas une dĆ©rogation parce quāil sāagit dā une pĆ©riode Ć part similaire Ć une pĆ©riode de transition. Il y avait toujours une possibilitĆ© dāutiliser lāarticle 96 de la Constitution parce quāelle Ć©tait toujours en vigueur.
Grammaticalement, une dĆ©rogation signifie une rĆ©vocation partielle dāune loi, par opposition Ć lāabrogation ou abolition totale dāune loi. En effet, lāAccord dāArusha avait mis lāarticle 7 paragraphe 1 juncto article 20 paragraphe 10 de lāAccord dāArusha Ć la disposition du Constituant comme alternatif en ce moment. Que Ƨa soit Ć©lections au suffrage universel direct ou indirect,Ā le rĆ©sultat devrait ĆŖtre le mĆŖme, sāil nāy aurait pas eu des membres du corps lĆ©gislatif cooptĆ©s.
Premier PrĆ©sident de la RĆ©publique de la pĆ©riode post-transitionĀ : cet adjectif premier voudrait mettre lāaccent sur la diffĆ©rence entre cette pĆ©riode exceptionnelle Ā PrĆ©sidentielleĀ et le reste des mandatsĀ pour des PrĆ©sidents qui vont suivre, ce que le monde attend de cette pĆ©riode exceptionnelle, sa mission, etc.
Ici aussi, je prĆ©cise quāil ne sāagit pas de dĆ©rogation aux deux mandats prĆ©sidentiels mais cāest un cas unique tout comme Ā le PrĆ©sident de transition, mais seulement compte tenu de ce caractĆØre exceptionnel en cette pĆ©riode,Ā lāactuel PrĆ©sident, son Excellence Pierre NKURUNZIZA a Ć©tĆ© appelĆ© premier PrĆ©sident Ā de Ā post-transition. Ces PrĆ©sidents pendant ces moments exceptionnels avaient des missions spĆ©cifiques compte tenu de la crise socio-politique qui prĆ©valait au Burundi. En fait, il nāexiste pas de consensus concernant les dates prĆ©cises de la pĆ©riode Ā la transition, raison pour laquelle lāAccord dāArusha nāa jamais prĆ©cisĆ© quand va commencer le premier PrĆ©sident Ć exercer ses fonctions, mais lāAccord dāArusha a pris soins de donner les critĆØres pour la premiĆØre alternance de lāĆØre dĆ©mocratique. Jāaimerais attirer lāattention du lecteur que lāaccord dāArusha sāest penchĆ© beaucoup sur les projets dāinstitutions et de la Constitution pendant la pĆ©riode de transition seulement pour donner plus de dĆ©tails et enlever tout Ć©quivoque afin de les prĆ©parer Ć rĆ©diger une Constitution dĆ©finitive en bonne et due forme. Ceci peut se lire dans les paragraphes suivants lāaccord dāArushaĀ : Ā« Le projet initial tout comme le prĆ©sent Protocole, comprenait deux chapitres. Le premier traitait du cadre institutionnel et des valeurs fondamentales devant figurer dans une constitution dĆ©finitive qui serait Ć©laborĆ©e par future AssemblĆ©e nationale de transition. Le deuxiĆØme portait sur les questions relatives Ć la transition[11]Ā Ā»
Future AssemblĆ©e nationale signifiait lāAssemblĆ©e qui Ć©tait jusquāau moment de la Constitution 2005. Selon ces termes utilisĆ©s par lāAccord dāArusha est une AssemblĆ©e nationale de la pĆ©riode de transition qui avait Ć©laborĆ© et promulguĆ© cette Constitution de 2005. Tout Ā lecteur bien avisĆ© peut voir que la constitution a Ć©tĆ© signĆ©e le 18 mars 2005.
Ceci peut se lire dans le paragraphe suivantĀ : Ā Ā«Ā Ā Il y a parfois eu confusion sur le mandat exact de la Commission II. Certains ont pensĆ© que la Commission avait pour tĆ¢che de rĆ©diger une nouvelle Constitution de RĆ©publique de Burundi. En effet, notre mandat consistait uniquement Ć dĆ©finir les principes que les Barundi jugeaient nĆ©cessaire pour le rĆ©tablissement dāun rĆ©gime dĆ©mocratique dans leur pays. Cāest aux Barundi eux-mĆŖmes que revient la tĆ¢che de rĆ©diger, le moment venu, leur propre Constitution et de donner corps Ć cette Ć©bauche de Constitution.[12]Ā Ā». Les mots Ā«Ā rĆ©gime dĆ©mocratiqueĀ Ā» utilisĆ©s dans ce paragraphe Ā«Ā En fait, notre mandat consistait uniquement Ć dĆ©finir les principes que les Barundi jugeaient nĆ©cessaires pour le rĆ©tablissement dāun rĆ©gime dĆ©mocratique dans leur paysĀ Ā» nous aidentĀ Ć la dĆ©termination du dĆ©but la pĆ©riode post-transition. Tout lecteur attentif sait bien que le rĆ©gime dĆ©mocratiquement Ć©lu a eu lieu depuis 2010. Comme vous le lirez dans mon analyse, il y a eu des dĆ©bats et des nĆ©gociations entre toutes les Parties prenantes et essentiellement les Partis qui forment lāopposition aujourdāhui. Ils ont pu tout suivre pendant le nĆ©gociations et ils ont posĆ© mĆŖme des questions parce le Accord dāArusha nous dit que les dĆ©bats Ć©taient intenses. Surement quāils ont eu Ć entendre ce que signifie et les consĆ©quences de lāapplication de lāarticle 6 alinĆ©a 1 et 2 juncto 7 alinĆ©a 1 paragraphe a et c, chapitre I juncto article 20 paragraphe 10 chapitre IIĀ , Protocole II. Ces articles Ć©taient dāintĆ©rĆŖt capital et surtout lāalinĆ©a 2 de lāarticle 6 et lāalinĆ©a 10 de lāarticle 20Ā pour lāĆ©lection du PrĆ©sident de la RĆ©publique conformĆ©ment Ć lāarticle 302 de Constitution Burundaise.Ā De plus forte raison, la Commission leur avaient mis en garde de soumettre le projet de Constitution aux juristes avant de lāadopter par voie de referendum. En lisant les mots Ā«Ā rĆ©gime dĆ©mocratiqueĀ Ā» utilisĆ©s en haut en liaison avec le mode dāĆ©lection prĆ©sidentielle en juillet 2005, il est Ć©vident quāils nāont pas compris peut-ĆŖtre et respectĆ© les injonctions de lāAccord dāArusha en incluant les cooptĆ©s dans le corps lĆ©gislatif ou bien ils Ć©taient tous conscients mais ils avaient agi conformĆ©ment la philosophie de John Rawls Ā«Ā difference principleĀ Ā» oĆ¹ chacun nĆ©gocie ne sachant ni sa future positionĀ ni son statut dans lāavenir mais toute fois avec envie de maximiser les intĆ©rĆŖts de son groupe.
Toutefois, une fois que Ƨa serait le cas, je trouverais que lāopposition nāa ni lāhonnĆŖte intellectuelle ni lāhonnĆŖte politique, parce que son Excellence Pierre NKURUNZIZA, PrĆ©sident de la RĆ©publique exercice nāĆ©tait pas lĆ depuis le dĆ©but de ces nĆ©gociations sur lāAccord dāArusha. Il nāa signĆ© ces Accords quāen novembre 2003 tandis que lāopposition Ć©tait lĆ prĆ©sente depuis le dĆ©but.Ā Ceci causera sans doute la disparition totale de confiance du peuple dans ces hommes dāopposition qui cherchent Ć reprĆ©senter le peuple et diriger le pays avec un tel esprit.
Vous trouverez les dƩtails de cette philosophie plus loin dans mon analyse.
DĆ©limitation de la fin de la pĆ©riode de transition et le dĆ©but du mandat PrĆ©sidentielĀ :
Lāarticle 13 de lāAccord dāArusha prĆ©cise que lāĆ©lection du nouveau PrĆ©sident marque fin de la pĆ©riode de transition. Et puis lāĆ©lection prĆ©sidentielle doit avoir lieu aprĆØs la premiĆØre Ć©lection dĆ©mocratique des membres de lāAssemblĆ©e nationale. Par ailleurs pendant cette pĆ©riode exceptionnelle de transition, les membres du Parlement en 2005-2010 nāĆ©taient pas tous Ć©lus dĆ©mocratiquement au suffrage universel mais certains membres ont Ć©tĆ© cooptĆ©s comme on le lit dans cet article 129 du CNI en dans le Rapport deĀ la Mission dāObservation Electorale de Union EuropĆ©enne au Burundi pour les Ć©lections lĆ©gislatives 2005[13]. Cette Commission prĆ©cise dans ses remarques, je citeĀ Ā«Ā lāattribution dāun nombre Ć©gal de siĆØges supplĆ©mentaires aux partis concernĆ©s, et non de faƧon proportionnelle aux suffrages obtenus, peut modifierĀ de faƧon significative les rapports de force politiques au sein de lānouvelle AssemblĆ©e. Ce mĆ©canisme de reprĆ©sentativitĆ© dĆ©mocratique selon lequel, conformĆ©ment Ć lāAccord dāArusha, la mise en place des Ć©quilibres ethniques et de genre nāintervient pas sur les Ć©quilibres politiques. Enfin, les critĆØres mentionnĆ©s laissent une grande part de choix dans les dĆ©signations possibles. De faƧon similaire, le code Ć©lectoral nāapporte aucune prĆ©cision sur les modalitĆ©s de dĆ©signation permettant dāassurer la lĆ©gitimitĆ© reprĆ©sentative des trois dĆ©putĆ©s Twa cooptĆ©s. Dans son paragraphe 10.3Ā : validation par la Cour Constitutionnelle, je cite les remarques de cette CourĀ : Ā«Ā la somme de leurs effets ne pas conduire Ć lāattribution dāun siĆØge quelconque Ć une liste concurrente ni mĆŖme susciter un doute sur le bĆ©nĆ©ficiaire des siĆØges. Ā» ConformĆ©ment aux dispositions de lāAccord dāArusha[14], ces membres du parlement issus de la cooptation nāavaient pas la qualitĆ© de reprĆ©senter le peuple indirectement comme le stipule la loi suprĆŖme ( la constitution nationale ) et lāAccord dāArusha qui donne la souverainetĆ© au peuple et dans la dĆ©finition mĆŖme de la dĆ©mocratie. Donc, ici se pose alors la question suivanteĀ :
Quand est-ce que le PrĆ©sident de la RĆ©publique a Ć©tĆ© dĆ©mocratiquement Ć©luĀ ? A-t-il assumĆ© dans cette pĆ©riode exceptionnelle un mandat prĆ©sidentiel comme certains prĆ©tendent le qualifierĀ ?
Lāarticle 7 du premier chapitre dans les principes constitutionnels de la pĆ©riode post-transition dit que Ā«Ā Pour la premiĆØre Ć©lection, qui doit ĆŖtre tenue durant la pĆ©riode de transition, le PrĆ©sident est Ć©lu indirectement ainsi quāil est indiquĆ© plus loin, au paragraphe 10 de lāArticle 20[15]Ā de lāAccord dāArushaĀ». Donc, cette pĆ©riode exceptionnelle Ć©tait assimilĆ©e Ć la pĆ©riode de transition elle-mĆŖme parce lāarticle 20 alinĆ©as 9 et 10 chapitre II, Protocole II de lāAccord dāArusha nous dit que lāĆ©lection du PrĆ©sident de la RĆ©publique a lieu aprĆØs les Ć©lections lĆ©gislatives et avant la fin de la pĆ©riode de transition et que le premier PrĆ©sident de la pĆ©riode post-transition est Ć©lu par lāAssemblĆ©e nationale et le SĆ©nat rĆ©unis, Ć la majoritĆ© des deux tiers. Dans le Rapport de la Commission EuropĆ©enne, section IIĀ : Contexte politique, en sa section II, paragraphe 2Ā : Accord de paix et de rĆ©conciliation dāArusha, la deuxiĆØme ligne nous dit lāAccord dāArusha prĆ©voit de principe des Ć©quilibres ethniques mais sans introduire des quotas, mĆŖme si celle-ci est apparue dans les nĆ©gociations. Le paragraphe quatre du mĆŖme RapportĀ : lāAccord de partage du pouvoir de PrĆ©toria dāaoĆ»t 2004 en sa deuxiĆØme derniĆØre ligne, il est que les Parties prenantes dans le nĆ©gociations ont dit queĀ : je cite Ā«Ā ces derniers estiment que si lāAccord tient compte des Ć©quilibres ethniques, il met de cĆ“tĆ©s les Ć©quilibres politiques entre les partis Hutu et Tutsi puisque les Tutsi peuvent ne pas ĆŖtre reprĆ©sentĆ©s par des partis Tutsi. Elles rĆ©clament lāinscription dans la nouvelle constitution post-transition des Ć©quilibres ethniques entre les deux familles politico-ethniques. La section IIIĀ : cadre Juridique et Institutionnelle. Paragraphe 3 alinĆ©a 3 subdivision 2 nous dit que je citeĀ Ā«Ā la complexitĆ© des nĆ©gociations politiques retardant la mise en place du nouveau cadre juridique, et lāimpossibilitĆ© de dĆ©gager un consensus sur certaines questions clĆ©s avant lāadoption des textes se traduisent par un nombre significatif dāomissions, de contradictions et dāimprĆ©cisions parfois voulues, de nature Ć compliquer lāadministration du processus Ć©lectoral. De faƧon gĆ©nĆ©ral, les insuffisances du cadre juridique ont contribuĆ© Ć Ć©tendre de fait le domaine dāintervention de la CENI dāune interprĆ©tation technique du texte de loi Ć des dĆ©cisions de nature plus politique qui ont sans doute encouragĆ© lāexercice de pressions Ć son Ć©gard.Ā Ā»Ā Ā Ā Ceci a fini malheureusement par ce systĆØme de cooptation donnant un caractĆØre de non lĆ©gitimitĆ© au corps lĆ©gislatif ayant la mission de donner un mandat dĆ©mocratique au PrĆ©sident de la RĆ©publique. Ce qui est grave et peut ĆŖtre mĆŖme pĆ©nale, ce sont ces expression que le Rapport utilisent Ā«Ā omissions, contradictions etĀ imprĆ©cisions parfois vouluesĀ Ā», ceci montre quāil y avait la prĆ©mĆ©ditation et la volontĆ©, la conscience sur les effets nĆ©fastes ultĆ©rieurs, sur lāaction de faire du mal, etc. Cāest Ƨa qui est en train de se dĆ©rouler actuellement. Cāest une malhonnĆŖtetĆ© intellectuelle et politique.Ā LāAccord dāArusha ne voudrait pas toucher les quotas pour ne pas influencer Ć©quilibres politiques, je cite encore une fois la phrase du Rapport de la commission en sa section 4 paragraphe un et trois en sa troisiĆØme ligne Ā«Ā En respect du principe retenu par lāAccord dāArusha, cet Ć©quilibre est Ć©tabli sur base uniquement ethnique, sans rĆ©fĆ©rence au critĆØre partisan, lāĆ©quilibre politique rĆ©sultant quant Ć lui de suffrage universelĀ Ā», afin dāĆ©viter le problĆØme ultĆ©rieur rĆ©sultant de cette cooptation et la consĆ©quence de illĆ©galitĆ© parlementaire causĆ©e par les cooptĆ©s. Ceci est Ć lire dansĀ le Rapport de la commission en sa section III,Ā paragraphe quatre, troisiĆØme alinĆ©a 2 en ces deux derniĆØres lignes, je citeĀ« afin de ne pas nuire Ć la reprĆ©sentativitĆ© du de lāAssemblĆ©e Nationale, le mĆ©canisme de cooptation ne devrait cependant pas modifier les rapports de force politiques issus du suffrage universel, ni entrainer un accroissement excessif du nombre de dĆ©putĆ©s. Non seulement que le choix des cooptĆ©s avait touchĆ© les bases ethniques mais ce choix a touchĆ© aussi lāĆ©quilibre politique rĆ©sultant du suffrage universel. Ceci est Ć lire dans le Rapport de la mĆŖme Commission, le mĆŖme paragraphe que le prĆ©cĆ©dent, alinĆ©a 3 les cinq derniĆØres lignes, je cite Ā«Ā lāattribution dāun nombre Ć©gal de siĆØges supplĆ©mentaires aux partis concernĆ©s, et non de faƧon proportionnelle aux suffrages obtenus, peut modifier de faƧon significative les rapports de force politiques au sein de nouvelle AssemblĆ©e. Ce mĆ©canisme porte atteinte au principe de reprĆ©sentativitĆ© dĆ©mocratique selon lequel, conformĆ©ment Ć lāAccord dāArusha, la mise en place des Ć©quilibres ethniques et de genre nāintervient pas sur les Ć©quilibres politiquesĀ Ā». En dāautre mots, les cooptĆ©s devraient aussi passer devant le peuple pour ĆŖtre Ć©lus universellement et bĆ©nĆ©ficier un mandat populaire comme les autres ReprĆ©sentants du peuple. Ceci montre encore une fois que le systĆØme de cooptation a Ć©tĆ© exĆ©cutĆ© contrairement aux prescriptions de loi supĆ©rieureĀ : lāAccord dāArusha. Donc, il y avait deux choix Ć faireĀ : ou bien satisfaire les ambitions dāalternance dĆ©mocratique le plus rapidement possible en Ć©lisant le PrĆ©sident de la RĆ©publique par les 100 membres du Parlement Ć©lus universellement par le peuple et lui donner son premier mandat PrĆ©sidentiel qui devrait directement commencer en 2005 et se terminer en 2010 ou bien satisfaire les ambitions des quotas ethniques et autres intĆ©rĆŖts personnels en faisant des cooptations en laissant de cĆ“tĆ© cette envie rapide de changement dĆ©mocratique et en ignorant le caractĆØre universel et dĆ©mocratique Ć©lectoral. Plus clairement, le choix Ć©tait de donner au premier jadis PrĆ©sident inconnu Ć ce moment des nĆ©gociations 5 ans de pouvoir sans mandat prĆ©sidentiel et Ć©ventuellement 10 ans de pouvoir avec mandats prĆ©sidentiels.
Historiquement, il semble que la notion de mandat provienne du droit privĆ©, matiĆØre au sein de laquelle le mandat est un contrat synallagmatique par lequel une personne ( le mandant ) donne a une autre ( le mandataire ) le pouvoir de faire quelque chose pour elle et en son nom. Cependant, en passant de la sphĆØre privĆ©e Ć la sphĆØre publique, le mandat subit plus qu’ une adaptation ou une Ć©volution. C’ est d’ une vĆ©ritable transmutation dont il conviendrait de parler. En effet, alors que le mandat de droit civil ou commercial relĆØve, comme je l’ ai dit de la catĆ©gorie des actes contractuels supposant l’ accord de volontĆ© entre deux ou plusieurs personnes, le mandat de droit public confĆØre au mandat un statut public de droit objectif dont les modalitĆ©s sont prĆ©Ć©tablies et ne dĆ©coulent aucunement de la volontĆ© des acteurs. L ‘ Ć©lection est un acte-condition attributif d’ un statut qui s’ applique Ć l’ ensemble des titulaires d’ une mĆŖme charge Ć©lective. Ainsi, par exemple, peut-on parler des mandats de conseiller municipal, dont les attributs, fixĆ©s par les lois et rĆØglements sont identiques quels que soient les communes et les individus concernĆ©s.
Donc, les faits mentionnĆ©s ici en hautĀ : appliquer la cooptation en violation des principes dĆ©mocratiques et juridiques ont Ć©tĆ© fait surement en Ć¢me et consciemment par deux motifsĀ : les ambitions politiques que jāexplique ultĆ©rieurement par la philosophie de justice sociale et de maximisation des avantages ou intĆ©rĆŖts de John Rawls ( difference principle) et la malhonnĆŖte intellectuelle et politique des politiciens burundais. Ceci est confirmĆ© mĆŖme dans le rapport de la Commission EuropĆ©enne dans sa section IIIĀ : cadre Juridique et Institutionnelle. Paragraphe 3 alinĆ©a 3 subdivision 4, troisiĆØme point, je cite Ā«Ā lāabsence de prĆ©cision sur les modalitĆ©s de la cooptation constitue une source de diffĆ©rend post Ć©lectoral sĆ©rieux, tout en donnant Ć la CENI une lourde responsabilitĆ© politique quant au choix des dĆ©putĆ©s cooptĆ©sĀ Ā». Raison pour laquelle la Commission dans lāAccord dāArusha avait demandĆ© aux Constituants de consulter les juristes afin dāen savoir les consĆ©quences juridiques y relatif avant de soumettre la Constitution au rĆ©fĆ©rendum. LāAccord dāArusha prĆ©cise que chaque fois quāune loi de la Constitution sera contraire dans son fond de ce que lāAccord dāArusha stipule, cāest la disposition de lāAccord dāArusha qui prĆ©vale comme loi supĆ©rieure. Vu quāils nāont pas voulu suivre les dispositions de lāAccord dāArusha, loi suprĆŖme, le rĆ©sultat de lāĆ©lection du PrĆ©sident de la RĆ©publique en 2005 devient nul parce quāil Ć©tait exĆ©cutĆ© contrairement aux dispositions de la loi suprĆŖme, lāAccord dāArusha. En dāautres mots, son Excellence Pierre NKURUNZIZA a dirigĆ© sans mandat prĆ©sidentiel Ć©manant du corps lĆ©gislatif de 2005 Ć 2010.
Ce nāest quāen 2010 que le suffrage universel direct, les Ć©lections dĆ©mocratiques du Parlement en du PrĆ©sident de la RĆ©publique ont eu lieuĀ ! Par analogie et conformĆ©mentĀ Ć la formule donnĆ©e par lāAccord dāArusha, la fin de la pĆ©riode de transition correspondait avec la fin de 2010 et le premier mandat du PrĆ©sident de la RĆ©publique a commencĆ© en 2011 se termina en 2015[16]. Les faits et les circonstances ci-dessus dĆ©montrent que le PrĆ©sident de la RĆ©publique de 2005 Ć 2010 nāĆ©tait pas mĆŖme Ć©lu ni au suffrage direct comme lāarticle 96 de la Constitution du Burundi le stipule ni au suffrage indirect comme prĆ©conisent lāAccord dāArusha en son articles 7 chapitre I et article 20 paragraphe 10 chapitreĀ Ā et lāarticle 302 de la Constitution de Burundi ainsi que les principes dĆ©mocratiques parce que tous les membres du parlement et les membres du Senat Ć ce moment nāĆ©taient pas Ć©lus au suffrage universel conformĆ©ment lāarticle180 alinĆ©a un junctoĀ 164 de la Constitution du Burundi en sa premiĆØre partie de lāalinĆ©a un et en aucun cas ils pouvaient reprĆ©senter le peuple au sens lĆ©gal, juridique et dĆ©mocratique du terme, mais ce sont justes des arrangements comme il est stipulĆ© dans lāAccord dāArusha[17] malheureusement mis en application dāune faƧon malhonnĆŖtement intellectuel et politique. Sur ce, tout mandat impĆ©ratif est nul parce que les Ć©lecteurs sāestiment en droit de se prononcer non seulement sur la personnalitĆ© des candidats mais aussi en fonction de leurs convictions. Lāarticle 7 de la Constitution le prĆ©cise que Ā«Ā la souverainetĆ© nationale appartient au Peuple qui lāexerce, soit directement par la voie du rĆ©fĆ©rendum, soit par ses reprĆ©sentants. Aucune partie du Peuple, aucun individu ne peut sāen attribuer lāexercice.Ā Ā»Ā En dāautres mots compte du caractĆØre de listes bloquĆ©es, ceci a fait que tous les membres du Parlement initialement Ć©lus ont perdu le mandat en tant que dĆ©putĆ©s et sĆ©nateurs de l’ Ć©poque en 2005-2010 par ce mĆ©lange ou inclusion dans leurs listes bloquĆ©es parce que non seulement que la force politique issue des Ć©lections Ć©tait modifiĆ©e mais aussi, rien ne dit que s’ils allaient retourner aux urnes le peuple allait donner le mĆŖme mandat Ć ces nouvelles listes bloquĆ©es. En bref ce corps lĆ©gislatif en 2005 nāavait pas le droit et le pouvoir dāagir au nom du peuple souverain pour pouvoir Ć©lire dĆ©mocratiquement le PrĆ©sident de la RĆ©publique. Seulement compte tenu du caractĆØre unique du moment concernant le Burundi, lāAccord dāArusha a jugĆ© bon de proposer ainsi une telle disposition afin que le Burundi puisse sortir de la terrible crise meurtriĆØre tout en tenant compte du caractĆØre de reprĆ©sentativitĆ© des membres du Parlement.
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La pĆ©riode exceptionnelle de transition comme prolongation de transition normaleĀ :
Un fait de plus qui dĆ©montre que cette premiĆØre pĆ©riode prĆ©sidentielle Ć©tait unique, exceptionnel et constituait toujours la mĆŖmeĀ pĆ©riode de transition.
LāAccord dāArusha prĆ©cise bien que le dĆ©but de la pĆ©riode de transition prend effet Ć partir du moment oĆ¹ les conditions nĆ©cessaires Ć la mise en place du Gouvernement de transition, conformĆ©ment aux instruments applicables, ont Ć©tĆ© remplies, Ć savoir aussitĆ“t que possible dans un dĆ©lai de trois Ć six mois au maximum Ć compter de la date de la signature de lāAccord dāArusha.
La fin de la pĆ©riode de transition est marquĆ©e par lāĆ©lection du nouveau PrĆ©sident de la RĆ©publique. LāĆ©lection prĆ©sidentielle a lieu aprĆØs la premiĆØre Ć©lection dĆ©mocratique des membres de lāAssemblĆ©e nationale[18] . LāAccord dāArusha nāa pas dit que la durĆ©e de transition est de 5 ans ou dix ans ou plus mais lāAccord dāArusha a donnĆ© les faits qui dĆ©terminent le dĆ©but et la fin de la pĆ©riode de transition.
LāAccord dāArusha a utilisĆ© les mots Ā«Ā la premiĆØre Ć©lection dĆ©mocratique des membres de lāAssemblĆ©e nationale pour mettre lāaccent Ć la diffĆ©rence entre lāAssemblĆ©e nationale de la pĆ©riode de transition de 2005 Ć 2010 et lāAssemblĆ©e nationale de transition de 2010 Ć 2015, encore une fois pour donner signal au lecteur attentif comment dĆ©terminer le dĆ©but et la fin de la pĆ©riode de transition. LāAccord dāArusha a toujours utilisĆ© dans son texte ces motsĀ Ā«Ā le parlement de transition et nāa nulle part utilisĆ© ces mots comme parlement dĆ©mocratiquement Ć©lu de transitionĀ ou lāAssemblĆ©e nationale dĆ©finitive[19]Ā»Ā pour dĆ©signer la pĆ©riode de 2005 Ć 2010.Ā Ā Je le rĆ©pĆØteĀ : lāAssemblĆ©e nationale jusquāen 2010 nāĆ©tait pas entiĆØrement Ć©lue[20] mais partiellement nommĆ©e selon les arrangements de CNI. Et lāinterprĆ©tations juridique des mots Ć©lection dĆ©mocratique signifie dĆ©claration de la dĆ©lĆ©gation de l’ exercice du pouvoir du peuple souverain [21] et leur droit de l’ exercer directement ou indirectement pour Ć©lire les institutions du pays[22]. Ce qui nāĆ©tait pas le cas pendant cette pĆ©riode de transition exceptionnelle entre 2005 et 2010. Donc, lāarticle 13 alinĆ©a 2 de lāAccord dāArusha prouve que la pĆ©riode de transition se prolongeait jusque fin 2010 et le premier mandat prĆ©sidentielle a commencĆ© depuis 2011. En effet, les parlementaires Ć©lus par le suffrage universel direct reƧoivent du peuple un mandat reprĆ©sentatif qui a un caractĆØre national avec tous les pouvoirs politiques pour reprĆ©senter ce peuple dans les dĆ©cisions qui exigent leur souverainetĆ© du peuple. Quant aux membres dĆ©signĆ©s par un organe non Ć©lu dĆ©mocratiquement comme cela a Ć©tĆ© le cas du CENI en 2005, ces gens reƧoivent un mandat impĆ©ratif quāincarne cet organe mĆŖme et non un mandat du peuple souverain. Avec un tel mandat, quelquāun peut exercer certaines fonctions seulement mais cela ne peut jamais ĆŖtre utilisĆ© pour Ć©lire le PrĆ©sident de la RĆ©publique mĆŖme au suffrage indirect parce quāencore une fois ce pouvoir nāĆ©manait pas du peuple souverain mais dāune institution administrative. LāAssemblĆ©e Nationale doit ĆŖtre homogĆØne, Ć©lue dans les mĆŖmes conditions, au mĆŖme moment, avec le mĆŖme peuple souverain et ayant un mĆŖme mandat reprĆ©sentatif national. Donc, Ć©tant donnĆ© quāau moment de ces Ć©lections prĆ©sidentielles en 2005, son Excellence Pierre NKURUNZIZA, PrĆ©sident de la RĆ©publique du Burundi Ć©tait Ć©lu suffrage indirect[23] par le SĆ©nat et le Parlement rĆ©unis en congrĆØs oĆ¹ certains nāavaient pas le mandat reprĆ©sentatif du peuple souverain et par consĆ©quent tout le corps lĆ©gislatif avait perdu le pouvoir et lāautorisation du peuple souverain de procĆ©der au scrutin indirect, la seule procĆ©dure qui pouvaitĀ donnerĀ un premier mandat politique et prĆ©sidentiel au chef d’Etat,Ā la seule conclusion est que son excellence Pierre NKURUNZIZA nāavait pas eu un mandant prĆ©sidentiel dĆ©volu au PrĆ©sident consacrant le dĆ©but de post-transition mais il a eu des fonctions exceptionnelles prĆ©sidentielles presque similaires aux autres PrĆ©sidents de transition. Cela se justifie encore une fois de plus parce que lāarticle 302 de la Constitution en son dernier alinĆ©a dit queĀ : Ā«Ā le PrĆ©sident Ć©lu pour la premiĆØre pĆ©riode post-transition ne peut pas dissoudre le Parlement et article 115 de la Constitution en son dernier alinĆ©a qui dit que le Parlement ne peut ĆŖtre dissout pendant lāexercice des pouvoirs exceptionnelsĀ». En dāautres termes, ces pouvoirs Ć©taient exceptionnels et limitĆ©s par rapport Ć un PrĆ©sident exerƧantĀ un mandat prĆ©sidentiel qui vient du peuple et qui est libre dans ses actions.
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Pourquoi une pĆ©riode exceptionnelle de transitionĀ ?
L’ expression aux fins utilisĆ©s dans lāAccord dāArusha comme dans la constitution veut prescrire tout simplement les circonstances exceptionnelles qui prĆ©valaient Ć ce moment prĆ©cis jusqu’en 2005, pourquoi Ć tout prix on devrait avoir une institution exceptionnelle, la raison d’ĆŖtre de cette pĆ©riode supplĆ©mentaire de transition, la mission exceptionnelle, les besoins impĆ©rieux et les rĆ©sultats de cette pĆ©riode spĆ©ciale quāon attendait de lui et qui sont diffĆ©rents des rĆ©sultats attendus du reste des mandats prĆ©sidentiels ordinaires Ć suivre aprĆØs la transition[24]. Cette disposition dĆ©montre encore une fois que la pĆ©riode jusqu’en 2010 Ć©tait la pĆ©riode similaire Ć la transition dans sa nature, dans ses rĆØgles, ses institutions et ses fins Ć©taient diffĆ©rents des mandats prĆ©sidentiels Ć suivre Ć partir de 2010[25].
Les alinĆ©a 9 et 10 de l’ article 20Ā de lāAccord dāArusha, ElectionsĀ : ces dispositions montrent encore une fois qu’ il y a une diffĆ©rence entre le PrĆ©sident de la RĆ©publique dĆ©mocratiquement Ć©lu et le premier PrĆ©sident de la pĆ©riode transition exceptionnelle mentionnĆ© dans lāarticle 302 de la Constitution. L’ alinĆ©a 9 dit que l’ Ć©lection du PrĆ©sident de la RĆ©publique a lieu aprĆØs les Ć©lections lĆ©gislatives et avant la fin de la pĆ©riode de transition et tout lecteur attentif sait que les Ć©lections lĆ©gislatives en 2005 ont Ć©tĆ© torpillĆ©es par les membres cooptĆ©s comme je lāai expliquĆ© dĆ©jĆ en haut dans mon analyse parce que les pouvoirs parlementaires et prĆ©sidentiels jusqu’en 2010 Ć©taient basĆ©s sur des arrangements en non sur la volontĆ© du peuple souverain. C’est Ć dire que ce sont les Ć©lectionsĀ universelles et directes de 2010 qui ont mis fin Ć la pĆ©riode de transition et ont marquĆ© le commencement de la pĆ©riode post-transition[26]. En d’ autres mots l’ article 20 alinĆ©a 10, chapitre II, Protocole II,Ā utilise les mots Ā«Ā le premier PrĆ©sidentĀ Ā» parce que dans cette pĆ©riode de transition prolongĆ©e, il y a eu deux PrĆ©sidents diffĆ©rents qui n’ Ć©taient pas autorisĆ©s par les arrangements de l’ Accord d’ Arusha de se faire Ć©lire dans la pĆ©riode exceptionnelle de transition[27], . Le PrĆ©sident exceptionnel de transition comme les deux PrĆ©sidents prĆ©cĆ©dentsĀ durant pĆ©riode normale de transition Ć©taient tous autorisĆ©sĀ par les arrangements de l’Accord d’Arusha de se faire Ć©lire dĆ©mocratiquement en 2010. Donc, les trois PrĆ©sidents dans la pĆ©riode allant jusquāen 2010 Ć©taient des PrĆ©sidents pour Ā des pĆ©riodes issues du concept dāarrangements de lāAccord dāArusha avant lāexercice des pouvoirs rĆ©els et prĆ©sidentiels dāun PrĆ©sident dĆ©mocratiquement Ć©lu.
Lāarticle 7, paragraphe 1 alinĆ©a 2 de lāappendice I, section IIĀ : commentaires sur des points particuliers dans lāAccord dāArusha nous dit queĀ : Ā«Ā en raison du contexte politique actuel au Burundi, le Bureau propose Ć titre de compromis lāadoption dāune exception initiale qui reflĆØte lāimportance dāun large soutien pour le premier PrĆ©sident, et qui contribue Ć stabiliser les institutions politiques en Ć©vitant de nouvelles prĆ©sidentielles Ć la fin de la transition ( laĀ pĆ©riode de transition normale). A la fin du paragraphe, il est bien Ć©crit clairement, je citeĀ : Le Bureau suggĆØrerait que ce cas soit un cas unique, les PrĆ©sidents suivants Ć©tant Ć©lus au suffrage universel direct.Ā Ā» Donc, ceci montre quāil y a eu des dĆ©bats trĆØs lourds avec des spĆ©culations diffĆ©rentes pour des intĆ©rĆŖts divergents et personnels aboutissant sur un dĆ©saccord total. Toutefois, il est clair que toutes les Parties prĆ©sentes Ć la signature de lāAccord ont Ć©tĆ© dāaccord avec la conclusion du Bureau Ć titre de compromis lāadoption dāune exception initiale des mandats de pouvoir politique avec une mission prĆ©cise de stabiliser les institutions politiques.[28] Au moment venu, les Parties prenantes qui Ć©taient prĆ©sentes en cette pĆ©riode dans les nĆ©gociations sur lāAccord sont passĆ©es Ć la dĆ©signation ou nomination dāun certain nombre deĀ membres non Ć©lus par le peuple (les cooptĆ©s)Ā pour prendre part Ć cĆ“tĆ© des parlementaires Ć©lus dĆ©mocratiquement, ce qui a dĆ©formĆ© les rĆ©sultats des Ć©lections[29] comme le confirme les commentaires dans lāAccord dāArusha en son article 21 paragraphe 7 alinĆ©a 3. LāalinĆ©a 2 de ce mĆŖme article prĆ©cise que ce genre de chose nāest pas censĆ© sāappliquer aprĆØs les premiĆØres Ć©lections ou en cas de rĆ©partition Ć©quilibrĆ©e des partis.Ā Ceci est justifiĆ© par le Rapport de lāexpert indĆ©pendant oĆ¹ il dit que le Gouvernement de transition a Ć©tĆ© confrontĆ© une multitude de problĆØmes de gouvernance dans une situation dāaprĆØs-conflit, cāest-Ć -dire juste avant le dĆ©but de la phase exceptionnelle de transition[30]. En dāautre mots, il y a eu deuxĀ pĆ©riodes consĆ©cutives non dĆ©mocratiques mais sur base des arrangements ou compromis. Donc, les parlementaires nāavaient pas le pouvoir dāutiliser le droit du peuple pour le suffrage indirect[31] afin dāĆ©lire dĆ©mocratiquement le PrĆ©sident de la RĆ©publique en 2005 comme ils ne pouvaient le faire aussi pour les PrĆ©sidents de la pĆ©riode normale de transition avant 2005[32]. Ce nāest quāĆ partir des Ć©lections de 2010 que les membres du parlement ont eu le caractĆØre dĆ©mocratique et pouvaient user le droit dĆ©mocratique qui leur Ć©tait donnĆ© par le peuple pour exercer les pouvoirs politiques. Tout ce qui sāest passĆ© avant les Ć©lections de 2010, Ć©tait basĆ© sur des arrangements rĆ©gissant la pĆ©riode de transition normale et la pĆ©riode exceptionnelle de transition. Ceci dĆ©montre encore une fois que le premier mandat prĆ©sidentiel de son Excellence Pierre NKURUNZIZA, PrĆ©sident de la RĆ©publique du Burundi a commencĆ© en 2011 et se terminera en 2015. Dans lāappendice I, section IĀ : RĆ©sume des propositions sur la constitution et la pĆ©riode de transition du Burundi en son point C, paragraphe premier en ses deux premiĆØres lignes; il est bien Ć©crit clairement ce qui suitĀ :Ā Ā«Ā On trouvera dans le chapitre II ci-dessous des explications dĆ©taillĆ©es sur les arrangements de transition et sur la base des propositions de compromis sāy rapportant.Ā Ā» Ce paragraphe montre encore une fois que tout ce qui sāest passĆ© sous les arrangements se trouve dans la pĆ©riode de transition et la pĆ©riode exceptionnelle de transition et non pas dans la pĆ©riode dĆ©mocratique post-transition[33]. Vu que le corps lĆ©gislatif et les rĆ©sultats de lāĆ©lection du chef de lāEtat Ć©taient basĆ©s sur des formules dāarrangements et non sur la volontĆ© du peuple en 2005, cette pĆ©riode exceptionnelle est classĆ©e dans la pĆ©riode de transition. Un lecteur attentif le remarque parce queĀ lāAccord dāArusha ne mentionne nulle part combien dāannĆ©e devrait durer la pĆ©riode nĆ©cessaire pour Ć©lire dĆ©mocratiquement les trois institutions politiques Ć savoirĀ : le PrĆ©sident de la RĆ©publique, le Parlement National et le Senat. LāAccord dāArusha prĆ©voit seulement que les Ć©lections PrĆ©sidentielles marqueront la fin de la pĆ©riode deĀ transition et quāelles auront lieu aprĆØs les Ć©lections dĆ©mocratiques parlementaires. Par analogie, qui dit Ć©lections dĆ©mocratiques des Parlementaires signifie Parlement issu du suffrage universel direct et non pas la dĆ©signation des membres du Parlement par un organe administratif comme la CENI. Par consĆ©quent, Ć©tant donnĆ© que certains nāavaient pas la qualitĆ© de ReprĆ©sentants du peuple et que la cooptation sāest faite aprĆØs que les listes bloquĆ©es des parlementaires Ć©lus Ć©taient dĆ©jĆ passĆ©es devant le peuple pour suffrage universel direct, en ce moment leur mandat politique, appelĆ© aussi contrat politique qui est le rĆ©sultat de la volontĆ© et la dĆ©claration du peuple exprimĆ©es par les urnes change ou devient modifiĆ© etĀ le mandat politique quāils avaient reƧu du peuple devient nul. La seule solution qui Ć©tait possible pour rendre les listes bloquĆ©es de ces ReprĆ©sentants du peuple encore une fois valide et lĆ©gitime Ć©tait de retourner au peuple pour demander encore une fois un contrat politique oĆ¹ leur volontĆ© devrait ĆŖtre exprimĆ©e par la dĆ©claration en allant aux urnes et voter pour ces nouvelles listes bloquĆ©es des Parlementaires[34]. Sinon c’Ć©tait contraire Ć la loi, article 169 de la constitution du Burundi. Rien ne dit que les mĆŖmes candidats reprĆ©sentatifs pouvaient ĆŖtre Ć©lus, afin de pouvoir enfin Ć©lire le Chef de lāEtat par le suffrage universel indirectement. Raison pour laquelle en matiĆØre de droit contractuel, il y a toujours un mandataire et le mandant. Dans le cas du Burundi, on nāa manquĆ© le mandataire lĆ©gal parce que le peuple devrait choisir le mandataire en qui le peuple a confiance qui pouvait remplir la mission lui confiĆ©e. Ceci prouve encore une fois que son Excellence Pierre NKURUNZIZAĀ nāa jamais reƧu son premier mandat prĆ©sidentiel dĆ©mocratique de 2005 jusquāen 2010 mĆŖme indirectement. En matiĆØre de mandat public, la loi et la jurisprudence sont sĆ©vĆØres et strictes parce la confiance du peuple dans les institutions publiques doit ĆŖtre sauvegardĆ©e de plus que toute autre chose[35].Ā On trouve aussi une autre justification Ć ceciĀ : le respect des termes juridiques et dĆ©mocratiques afin de protĆ©ger cette confiance du peuple dans les observations de la Rapporteuse des Nations Unies Ć qui on a fait rĆ©fĆ©rence dans l’ Appendice I de lāAccord dāArusha oĆ¹ elle formule dans ses observations la dĆ©limitation de la transition comme Ć©tant une pĆ©riode oĆ¹ on ne peut pas en effet envisager la mise en Åuvre des dispositions liĆ©es au processus Ć©lectoral et quand elle dit que les Ć©lections vont marquer la fin de la transition dans ces termes[36]. Je citeĀ : Ā«Ā il est en effet difficile, en cette pĆ©riode de guerre et dāinsĆ©curitĆ©, dāenvisager la mise en Åuvre des dispositions liĆ©es au processus Ć©lectoral et donc de penser Ć lāaprĆØs-transitionĀ Ā». On trouve les mĆŖmes mots/mĆŖme observation dans le Rapport du Conseil Economique et Social, Rapport sur la situation des droits de lāhomme au Burundi soumis par la Rapporteuse spĆ©ciale, Mme Marie-ThĆ©rĆØse A. Keita Bocoum, conformĆ©ment Ć la rĆ©solution 2003/16 de la commissionĀ : RĆ©sumĆ©, paragraphe 3[37]. En dāautres termes, lāexpression aprĆØs-transition ou post-transition signifie pĆ©riode aprĆØs pĆ©riode exceptionnelle de transition dans le langage de lāAccord dāArusha[38] et de la Constitution de la RĆ©publique du Burundi puisque le mode dāĆ©lection de son Excellence Pierre NKURIRUNZIZA et le corps lĆ©gislatif Ć©tait basĆ© sur ces arrangements spĆ©ciaux. Ceci est appuyĆ© par la Commission mĆŖme de lāAccord d’Arusha[39] qui dit que je cite Ā«Ā … Sa tache consistait Ć Ć©noncer les arrangements spĆ©ciaux devant s’appliquer pendant la pĆ©riode de transition…Ā Ā»
Ce passage suivant est une autre confirmation de plus que la pĆ©riode de transition allait jusquāen 2010 : les mots utilisĆ©s dans le Rapport de l’ Expert indĆ©pendant chargĆ© d’ examiner la situation des droits de l’ homme au Burundi, Akich Okola, Rapport au Conseil des Droits de lāHomme, Evaluation des progrĆØs effectuĆ©s par le Gouvernement pour crĆ©er les conditions nĆ©cessaires pour lāexercice des droits de lāhomme portant sur les neuviĆØme et dixiĆØme visites effectuĆ©es du 2 au 8 dĆ©cembre 2007 et du 29 juin au 12 juillet 2008 respectivement. Pour ĆŖtre prĆ©cis, ces derniĆØres visites ont Ć©tĆ© effectuĆ©es sous le Gouvernement de son Excellence Pierre NKURUNZIZA ,Ā PrĆ©sident en exercice de la RĆ©publique du Burundi. Dans sa section III, paragraphe B, point 37 de ce Rapport, oĆ¹ on parle de la justice transitionnelle et non post-transition en 2008, je citeĀ Ā«Ā Lāexpert indĆ©pendant a notĆ© quāil y avait eu certains progrĆØs en vue de la mise en place des mĆ©canismes de justice transitionnelle au Burundi. Lāexpert indĆ©pendant prĆ©cise quāil s’ est vu confier son mandat en avril 2004 pendant la transition et que le Gouvernement de transition a Ć©tĆ© confrontĆ© Ć une multitude de problĆØmes de gouvernance dans une situation d’ aprĆØs-conflit. Cāest ainsi que le Gouvernement et lāOrganisation des Nations Unies ont signĆ© le 2 novembre 2007 un accord en vue de la crĆ©ation dāun comitĆ© directeur tripartite composĆ© de reprĆ©sentants du Gouvernement, de la sociĆ©tĆ© civile et de lāOrganisation des Nations Unies[40].Ā Son rĆ“le est dāorganiser des consultations nationales sur les mĆ©canismes de justice transitionnelle.Ā» Ce passage nous montre que les travaux des projets transitionnels avaient commencĆ© en 2004 et quāils continuaient dans la pĆ©riode exceptionnelle de transition, inclusif ce projet mĆŖme de justice transitionnelle commencĆ© en 2007 conjointement avec les Nations Unies. Chacun comprendra que cette pĆ©riode exceptionnelle de transition Ć©tait une prolongation de la pĆ©riode normale de transition et que le premier mandat prĆ©sidentiel nāavait pas encore commencĆ© selon la dĆ©finition de la pĆ©riode post-transition.
En plus de cela, lāAccord dāArusha a bien pris soins de dĆ©terminer les tĆ¢ches des institutions de transition mais nāa jamais prĆ©cisĆ© ce que feront les autres PrĆ©sidents qui se suivront successivement et comment ils vont se suivre dans la pĆ©riode post-transition. Ceci est confirmĆ© par lāextrait du Rapport de lāExpert IndĆ©pendant des Nations Unies dans son Rapport sur la situation gĆ©nĆ©rale du Burundi en visite au Burundi du 8 au 17 novembre 2010 qui ont constituĆ© les travaux prĆ©paratoires de lāAccord dāArusha oĆ¹ il dit que la mise en place des mĆ©canismes de la justice de transition fait partie intĆ©grante de lāAccord dāArusha pour la paix et la rĆ©conciliation au Burundi, signĆ© le 28 aoĆ»t 2000. Ceci dĆ©montre encore une fois que cette pĆ©riode dāexception prĆ©sidentielle avait une mission cruciale et spĆ©cifique prĆ©parĆ©e dans lāAccord dāArusha pour la pĆ©riode de transition[41] et non la pĆ©riode post-transition.
Quel effet des membres parlementaires cooptĆ©s sur le mandat prĆ©sidentielĀ ?
Ā
Je rappelle ici Ć tout lecteur que lāAccord dāArusha nāa jamais dit que les institutions dĆ©mocratiquement Ć©lues contiendraient les membres cooptĆ©s. En son article 6 alinĆ©a 2 de lāaccord dāArusha, il est dit que le nombre des membres de lāAssemblĆ©e nationale est fixĆ© par la Constitution et est initialement fixĆ© Ć 100. La Constitution peut fixer ce nombre en fonction d’un certain nombre d’habitants ou sur la base d’un nombre absolu[42]. Lāarticle 20 paragraphe 10 Protocole II chapitre deux dans les arrangements dit que le premier PrĆ©sident de la pĆ©riode post-transition est Ć©lu par lāAssemblĆ©e nationale et le SĆ©nat, Ć la majoritĆ© des deux tiers [43].Ā Raison pour laquelle lāAccord dāArusha avait mis en garde le Parlement de la transition normale de consulter les juristes spĆ©cialement en cas prĆ©cis pour les articles 6 alinĆ©a 2, chapitre I, Protocole II avant de soumettre la constitution au rĆ©fĆ©rendum. Je citeĀ : Ā«Ā cette disposition est nĆ©cessaire pour garantir les principes Ć©noncĆ©s dans le chapitre premier du Protocole II. Soumettre le projet de Constitution Ć un contrĆ“le judiciaire nāaffecte pas la souverainetĆ© du peuple. LāAssemblĆ©e nationale de transition nāest pas un organe Ć©lu. La Constitution qui doit ĆŖtre approuvĆ©e par le peuple ne fera plus lāobjet dāun examen une fois adoptĆ©e par voie de rĆ©fĆ©rendum.[44]Ā Ā»Ā Ceci veut dire quāune fois le Parlement et le SĆ©nat de transition voudraient utiliser cette disposition prĆ©vue par lāarticle 20 alinĆ©a 10 chapitre II, Protocole II, pour Ć©lire le PrĆ©sident de la RĆ©publique avec un mandat politique qui met fin Ć la transition normale et qui commencerait la pĆ©riode rĆ©elle post-transition, il fallait veiller Ć ce que ce corps lĆ©gislatif garde le caractĆØre dāinstitutions dĆ©mocratiquement Ć©lues sans les membres parlementaires cooptĆ©s.Ā Cāest pour cette raison que lāAccord dāArusha nāa pas voulu prĆ©ciser les dĆ©lais de transition ou bien quand va commencer le dĆ©but de la pĆ©riode post-transition, mais lāAccord dāArusha a donnĆ© seulement les critĆØres et les paramĆØtres de ces deux pĆ©riodes. Il a laissĆ© le choix aux institutions dĆ©mocratiquement Ć©lues dāy rĆ©flĆ©chir, de penser aux consĆ©quences juridiques dans le choix dāune ou dāune autre disposition.
LāAccord dāArusha dans les gĆ©nĆ©ralitĆ©s, Appendice I, notes explicatives sur le protocole II, rĆ©sumĆ©s des propositions sur la Constitution et la pĆ©riode de transition du Burundi a donnĆ© un avertissement disant que je citeĀ : Ā«Ā les propositions contenues dans le Protocole II constituent un ensemble de suggestions plus complexe et plus interdĆ©pendant quāil ne peut paraĆ®tre lorsquāelles sont examinĆ©es individuellement[45]Ā Ā»
En lisant toutes ces littĆ©ratures, ces dĆ©finitions donnĆ©es dans ces diffĆ©rentes dispositions, les caractĆ©ristiques de la pĆ©riode de transition en liaison avec lāidĆ©e derriĆØre cette disposition de lāarticle 13 alinĆ©a 2 de lāAccord dāArusha stipulant que les Ć©lections du nouveau PrĆ©sident marquent la fin de la transition et que le PrĆ©sident est Ć©lu au suffrage universel direct selon lāarticle 96 de la Constitution, cette analyse nous donne la lumiĆØre sur lāidĆ©e derriĆØre laquelleĀ lāAccord dāArusha et la Constitution du Burundi ont prĆ©vus cet article 302 de la Constitution, rĆ©ciproquement lāarticle 20 paragraphe 10 de lāAccord dāArushaĀ pour une pĆ©riode exceptionnelle de transition comme je lāai dĆ©jĆ dĆ©taillĆ© dans mon analyse. La conclusion est quāil nāexistait pas dāinstitution dĆ©mocratiquement Ć©lue en ce moment prĆ©cisĀ : 2005-2010, capable dāĆ©lire aux suffrage universel indirect le Chef de lāEtat avec un mandat politique et reprĆ©sentatif venu du peuple. Le premier mandat prĆ©sidentiel post-transition a dĆ©butĆ© aprĆØs les Ć©lections de 2010 et son Excellence Pierre NKURUNZIZA , actuel PrĆ©sident de la RĆ©publique a droit Ć un deuxiĆØme mandat prĆ©sidentiel conformĆ©ment Ć lāarticle 96 de la Constitution de la RĆ©publique du Burundi.
Pourquoi une telle situationĀ ?
Certains pourraient se poser la question pourquoi lāAccord dāArusha nāa pas prĆ©vu une clause pour interdire un PrĆ©sident de la pĆ©riode exceptionnelle de transition de se faire voter pour les Ć©ventuels deux mandats dĆ©mocratiques suivants conformĆ©ment Ć lāarticle 96 de la Constitution, puisquāaprĆØs tout si on fait les calculs simples, il aurait totalisĆ© 15 ans au sommet des institutions. Au contraire, il leur a laissĆ© le choix entre les deux articlesĀ : art. 6 alinĆ©a 2 ou article 20 alinĆ©a 10 du Protocole II, parce quāils faisaient des nĆ©gociations avec des ambitions pour lāavenir mais tout en Ć©tant dans lāignorance de leurs statuts et leurs positions dans lāavenir. Chacun croyait ĆŖtre le gagnant dāune position plus confortable, le plus meilleur statut dans la sociĆ©tĆ©Ā : principe de maximisation des chances.Ā Ils pouvaient choisir article 6 alinĆ©a 2 et de commencer le mandat dĆ©mocratique et prĆ©sidentiel en 2005 et le terminer en 2010, mais chacun croyait pouvoir diriger pendant cette pĆ©riode exceptionnelle de transition et chacun voudrait maximiser ses rĆ©sultats jusquāĆ 15 ans (total maximum). Raison pour laquelle tout le monde a ignorĆ© consciemment cette disposition de lāarticle 15 paragraphe 5 de lāAppendice I, section IIĀ : commentaires sur les points des propositions, Accord dāArusha. Toute lāopposition avait participĆ© aux nĆ©gociations et avait suivi les dĆ©bats aboutissant Ć ces deux articles. Tout le monde avait lu ces rapports des Experts et tout le monde avait fait son mieux pour ĆŖtre le meilleur et maximiser ses chances, mais le gagnant doit ĆŖtre unique. Leurs spĆ©culations nāont pas Ć©tĆ© correctes. Donc, personne dans lāopposition nāa le droit de se plaindre parce que cāest une Constitution Ć©manant dāun Accord dā Arusha quāils ont signĆ© en Ć¢me et conscience et qui doit ĆŖtre appliquĆ©e intĆ©gralement comme loi suprĆŖme.
Serait-il un avantage ou injuste par rapport aux autresĀ ?
La rƩponse est non.
Je vais vous le dƩmontrer avec la philosophie de John Rawls.
Premier principe de John RawlsĀ : contrat social ou droit social. Il insiste sur la justice sociale basĆ©e sur un contrat social entre les reprĆ©sentants dāune communautĆ© oĆ¹ chaque reprĆ©sentant ne sait rien Ć propos de son statut, sa position dans lāavenir, etc., seulement, ils savent ce quāils cherchent comme intĆ©rĆŖts primaires quāil faut partager Ć tout prix. Donc, ils font des nĆ©gociations Ć©tant dans les mĆŖmes conditions de bases avec un perceptif de maximiser les intĆ©rĆŖts personnels dans lāavenir en fonctions de ce que chacun dĆ©sire atteindre ou devenir selon des dĆ©cisions personnelles Ć prendre dans lāavenir.
DeuxiĆØme principeĀ : principe de diffĆ©rence (the difference principle).Ā A travers le contrat social toutes les parties prenantes ont eu la mĆŖme base des chances pour sāĆ©panouir, tout ce que quelquāun peut obtenir aprĆØs avoir conclu le contrat, Ć cause de ces talents personnels, de la chance dans sa vie, des dĆ©cisions dāorienter sa vie vers ses ambitions, etc. est pour lui et personne ne peut lui en vouloir. Lāessentiel est que le plus faible de la communautĆ© puisse en profiter, dans notre cas, le plus faible est le peuple burundais.
Dans mon analyse, jāai dĆ©montrĆ© comment et pourquoi, Son Excellence Pierre NKURUNZIZAĀ nāavait jamais commencĆ© son premier mandat prĆ©sidentiel,Ā dĆ©mocratique et politique en 2005. Tout comme lāAccord dāArusha, les rapports des experts et autres documents ont montrĆ© les missions, les circonstances et les difficultĆ©s qui prĆ©valaient Ć cette Ć©poque [46], les angoisses, les frustrations, les dĆ©ceptions, comment les pourparlers et nĆ©gociations Ć©taient difficiles, comment la Commission avait peine de rapprocher les parties prenantes les unes aux autres, comment la Commission Ć travers lāAccord dāArusha a mis garde le corps lĆ©gislatifĀ sur la complexitĆ© de ce document, comment ce document Ć une force supĆ©rieur Ć la loi constitutionnelle mĆŖme, comment toutes les parties prenantes ont Ć©tĆ© dāaccord et ont donnĆ© mĆŖme les garanties dāapplication de lāAccord. Tout le monde a participĆ© aux nĆ©gociations et a donnĆ© son accord avec Ć¢me et conscience sans force et ils ont signĆ© tous lāAccord dāArusha, prĆ©misses de la loi constitutionnelle du Burundi.
Les parties prenantes qui Ć©taient prĆ©sentes aux cours des nĆ©gociations jusquāau 28 Aout Ā2000 ont suivi avec attention et intĆ©rĆŖts tous les dĆ©bats et nĆ©gociations et chacun a essayĆ© de nĆ©gocier de faƧon Ć gagner le plus maximum possible dāintĆ©rĆŖts dans lāavenir sans toutefois connaĆ®tre la position dans laquelle il se trouvera Ć un certain moment dans lāavenir.
Ce qui est sĆ»r, tout le monde Ć©tait parti sur les mĆŖmes pieds dāĆ©galitĆ©, le reste dans lāavenir, les circonstances de succĆØs devrait ĆŖtre dĆ©terminĆ©es par les dĆ©cisions personnelles, la faƧon dāagir de chacun, son intellect, etc. Les rĆ©sultats qui viennent des efforts de chacun ayant participĆ© dans les nĆ©gociations doivent ĆŖtre acceptĆ©s par tout le monde parce quāils sont issus dāun contrat social de base conclu par les membres.
Revenons sur notre question de dĆ©part pour voir si son Excellence Pierre NKURUNZIZAĀ aurait un profit quelconque avec cette pĆ©riode exceptionnelle de transitionĀ en appliquant les deux principes de John Rawls:
Premier principeĀ : contrat social.
Tous les Partis dāopposition au Burundi ont pris part Ć des nĆ©gociations et dĆ©bats qui ont conduit Ć lāĆ©laboration de lāAccord dāArusha et la constitution du Burundi.
TousĀ les Partis dāopposition au Burundi ont signĆ© les accords et ont donnĆ© garantie pour lāapplication de lāAccord dāArusha. En dāautres termes, tous les Partis politiques au Burundi ont signĆ© un contrat social et politique leur donnant les mĆŖmes chances de dĆ©part parce que personne ne savait qui va diriger la pĆ©riode exceptionnelle de transition, comment cette pĆ©riode va se dĆ©rouler, sa rĆ©ussite ou son Ć©chec ni qui va gagner les Ć©lections de 2010, au moment de commencer Ć compter les mandats prĆ©sidentiels. Donc, cāĆ©tait question de chance, des talents personnels, de visions et ambitions personnelles, etc.
Dans le cas du Burundi, le grand souci Ć©tait de pouvoir rĆ©aliser toutes ces missions que la communautĆ© nationale etĀ internationale attendait du PrĆ©sident de la pĆ©riode exceptionnelle de transition afin de convaincre le peuple en 2010 de lui donner cette fois-ci le mandat politique et PrĆ©sidentiel par le suffrage universel direct. Son Excellence Pierre NKURUNZIZAĀ a rempli toutes les conditions du principe de (Justice sociale ) contrat social, a appliquĆ© ses talents, a pris des mesures efficaces et efficientes, a maximisĆ© sa vision et a pu convaincre le peuple de lui donner confiance avec un dĆ©but de son premier mandat prĆ©sidentiel en 2010. Son rĆ©sultat est gĆ©nial et enviable par tout le monde.
DeuxiĆØme principeĀ : principe de diffĆ©rence ( difference principle)Ā : aprĆØs avoir conclu un contrat social et politique avec les autres partis politique, son Excellence Pierre NKURUNZIZA a eu les mĆŖmes chances de dĆ©part que les autres et devrait user ses talents, son intelligence, son travail pour pouvoir ĆŖtre Ć la tĆŖte de la pĆ©riode exceptionnelle de transition. Le peuple et la communautĆ© internationale ont Ć©tĆ© satisfaits et le peuple lui a donnĆ© confiance cette fois-ci pour son premier mandat dĆ©mocratique etĀ prĆ©sidentiel en 2010.Ā Pour question du nombre total de 15 ans, non seulement que cāest justifiĆ© par la loi dans les articles que jāai expliquĆ©s dans mon analyse ici en haut mais aussi cāest justifiĆ© Ć partir du contrat social que chacun avait signĆ© sans toutefois connaĆ®tre ce que deviendra son statut et sa position dans lāavenir. En plus, le deuxiĆØme principe de la philosophie de John Rawls le justifie en disant que tous les rĆ©sultats ou fruits Ć©manant de la chance ou talents personnels nāest pas Ć considĆ©rer comme injustice sociale pourvu que le plus faible de la sociĆ©tĆ© en bĆ©nĆ©ficie. Vu les Rapports des Experts des Nations Unis Ć propos des attentes de la communautĆ© internationale et du peuple burundais et les progrĆØs rĆ©alisĆ©s pour le peuple, Son Excellence Pierre NKURUNZIZA a eu des prestations excellentes et tout le monde en bĆ©nĆ©ficie et en particulier le peuple burundais. Donc, le deuxiĆØme principe de John Rawls est justifiĆ©.
Par contre, je dĆ©plore les partis dāopposition qui ont participĆ© Ć tous ces dĆ©bats et nĆ©gociations, qui ont signĆ© en Ć¢me et conscience et qui ont refusĆ© de soumettre le projet de Constitution Ć un contrĆ“le judiciaire ayant Ć©tĆ© avertie que les propositions contenues dans le Protocole II constituent un ensemble de suggestions plus complexe et plus interdĆ©pendantes quāil ne peut paraĆ®tre lorsquāelles sont examinĆ©es individuellement, croyant pouvoir en profiter dans lāavenir. Toutefois, cela peut sāexpliquer aussi par le contrat social de base de John Rawls, puisque personne ne savait pas celui qui serait et le PrĆ©sident de cette pĆ©riode de transition exceptionnelle et celui qui va gagner le premier mandat dĆ©mocratique et prĆ©sidentiel en 2010. Chacun voudrait maximiser ses rĆ©sultats et cāest son Excellence Pierre NKURUNZIZAĀ qui a gagnĆ©. Une fois quāils auraient refusĆ© de soumettre le projet de Constitution avec Ć¢me et conscience sachant les consĆ©quences juridiques et politiques qui en rĆ©sulteraient dans le futur et quā aujourdāhui ils font semblant de ne pas connaitre, semblant de ne jamais lu ou entendu Ć propos de ces textes, je trouverai cette attitude de malhonnĆŖtetĆ© politique, irresponsable, sans maturitĆ© politique et dangereuse parce que cette opposition conduit dans les erreurs le peuple, la communautĆ© internationale et toute personne qui nāa pas pu lire profondĆ©ment toute cette littĆ©rature. Les consĆ©quences dĆ©vastatrices qui peuvent en rĆ©sulter, seront les responsabilitĆ©s de ces personnes qui devraient respecter et exĆ©cuter ce contrat social et politique scrupuleusement conformĆ©ment Ć lāarticle 79 de la Constitution du Burundi.
La philosophe Cynthia Fleury fait le constat que notre Ć©poque est celle de lāinstrumentalisation et de la disparition du courage en politique. Le courage Ć©tant dĆ©fini selon le PĆØre Mathieu RougĆ©, directeur du service pastoral dāĆ©tude politiques Ć Paris, commeĀ : Je citeĀ : Ā«Ā le courage en politique, cāest la capacitĆ© de persĆ©vĆ©rer dans la dĆ©fense et le service de ce que lāon a intimement reconnu comme justeĀ Ā».
En fin de compte, son Excellence Pierre NKURUNZIZA a bel et bien droit Ć son deuxiĆØme mandat dĆ©mocratique et prĆ©sidentiel en 2015 conformĆ©ment Ć la loi constitutionnelle du Burundi.
AuteurĀ :
Aloys Nduwimana,
FacultĆ© de droit Ć lāUniversitĆ© de Leiden
Pays-Bas, Nederland
[1]Ā Ā Notes explicatives sur le Protocole II, RĆ©sumĆ© des propositions sur la Constitution et la pĆ©riode de transition du Burundi. A. GĆ©nĆ©ralitĆ©s, paragraphe 1.
[2]Ā Ā Appendice I, section I, paragraphe I, A: gĆ©nĆ©ralitĆ©s, Art.6 alinĆ©a 2 chap.I, Protocole II, Accord dāArusha et art.15 paragraphe 5 Appendice I, section IIĀ : commentaires sur les points particuliers des propositions, Art.7 alinĆ©a 1 sub c, Protocole II, chap IĀ : le pouvoir exĆ©cutif, art.20 paragraphe 10 chapII, Protocole II
[3]Ā Ā Appendice, notes explicatives sur le Protocole II. A. GĆ©nĆ©ralitĆ©s, paragraphes 4,5&6
[4]Ā Ā Appendice, notes explicatives sur le protocole II.C. Arrangements de transition, paragraphe 4.
[5]Ā Ā RĆ©sume des propositions sur la constitution du Burundi.
[6]Ā Ā Art. 15 alinĆ©a 2,Ā Chap.II; Institutions de transition
[7]Ā Ā Art.22 alinĆ©a 1, Chap.II; PĆ©riode intĆ©rimaire
[8]Ā Ā Art. 4, Appendice I, II. Commentaires sur les points particuliers des propositions.
[9]Ā Ā Accord dāArusha et art.15 paragraphe 5 Appendice I, section IIĀ : commentaires sur les points particuliers des propositions
[10] Protocole I: nature du conflit burundais, problĆØmes de gĆ©nocide et dāexclusion et leurs solutions
[11] Appendice I, section A
[12] Appendice I, notes explicatives sur le protocole II, RƩsumƩ des propositions sur la constitution et pƩriode de transition du Burundi, gƩnƩralitƩs, dernier paragraphe
[13] Art.129 Titre IV: Dispositions particuliĆØre aux Ć©lections des DĆ©putĆ©s, Mission d’ observation de l’ Union EuropĆ©enne au Burundi, Ć©lections lĆ©gislatives 2005; section I:Ā Contexte politique, paragraphe 1, Cadre juridique en ses paragraphes 2 et 3.
[14] Protocole II; institution de transition, art.15 alinƩa 3 sub d
[15] Art.7 chapitre I principes constitutionnels de la pƩriode post-transition
[16] Protocole II; durĆ©e de transition,Ā art.13 sub. 2
[17] Art.12 Chapitre II; Arrangements de transition
[18] Art. 13 alinƩa 2 Chapitre II; durƩe de la transition
[19] Art. 6 paragraphe 10Ā ; commentaires sur des points particuliers des propositions
[20] Appendice I, notes explicatives sur le protocole II; rƩsumƩ des propositions sur la constitution et la pƩriode de transition du Burundi. B. paragraphe 1&2.
[21] Art. 1Sub 2, Protocole III; Chap.I Principes de la paix et sƩcuritƩ pour tous
[22] Annexe IV, Rapport de la commission IV; Chap.IIĀ ; point 2.5.4.1 La notion de la dĆ©mocratie
[23] La proclamation des rƩsultats dƩfinitifs par la cour constitutionnelle
[24] Art.20, alinĆ©a 7; chap.II ; Elections, Accord dāArusha
[25] Appendice I , notes explicatives sur la constitution et la pĆ©riode de transition du Burundi. B. paragraphesĀ ; Ć©lection du PrĆ©sident au suffrage indirect
[26] Art.2 alinĆ©a 3, Protocole V; garanties pour lāapplication de lāAccord( institutions de la transition
[27] Art.20, alinĆ©a 11; chap.II; Elections, Accord dāArusha
[28] Ā Ā Arti.7, paragraphe 1 sub 2 ; Appendice I, section II: commentaires sur des points particuliers des propositions
[29] Ā Ā Arti.21 paragraphe 7 alinĆ©a 2 et 3 , paragraphe 1 sub 2 ; Appendice I, section II: commentaires sur des points particuliers des propositions
[30] Conseil des droits de lāhomme, Rapport de lāexpert indĆ©pendant chargĆ© dāexaminerĀ la situation des de lāhomme au Burundi du 15 aout 2008Ā par Akich Okola, section II. Point 7.
[31] Ā Ā Art. 7 alinĆ©a 2Ā : La Constitution de la RĆ©publique de Burundi, Titre I, de lāEtat et de la SouverainetĆ© de Peuple, Principes GĆ©nĆ©raux
[32] Ā Ā Art.15 paragraphe 3, appendice I, section II: commentaires sur des points particuliers des propositions et Art.15 paragraphe 5 juncto paragraphe 6, appendice I, section II: commentaires sur des points particuliers des propositions.
[33] Appendice I, section I: RƩsumƩ des propositions sur la Constitution et la pƩriode de transition du Burundi; point C, paragraphe premier.
[34] Art.169 constitution du Burundi
[35] Uitspraak 201201983/1/R/2 du 27 maart 2013 ( arrĆŖt no 201201883/1/R2 du 27 mars 2013Ā ; P. NicolaĆÆ (1990), p.361, H.D van Wijk, W. Konijnenbelt en R. van Male ( 2005 ), p. 306 en 310-311; G.. H. Addink ( 1999), p. 137-139
[36] Rapport du 20 octobre 2003,A/58/448, situation des droits de lāhomme au BurundiĀ : Note du SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral, IVĀ : Observations, premier paragraphe
[37] Rapport du Conseil Economique et Social, Rapport sur la situation des droits de lāhomme au Burundi du 19 mars 2004, rĆ©sumĆ©, paragraphe 3.
[38] Art.7 paragraphe 1 section2, appendice I, section II: commentaires sur des points particuliers des propositionsĀ juncto art.18 paragraphe 10,Ā appendice I, section II: commentaires sur des points particuliers des propositions
[39] Appendice I, section I: RƩsumƩ des propositions sur la Constitution et la pƩriode de transition du Burundi; paragraphe C.
[40] Conseil des Droits de lāHomme, section III. Contexte politique et Institutionnel, paragraphe B, point 37, paragraphe E, point79 & section V, paragraphe 82
[41] Conseil des Droits de lāHomme, Rapport de lāexpert indĆ©pendant sur la situation des droits de lāhomme au Burundi du 31 mai 2011, section II, paragraphe D, point 1 sub 25.
[42] Art. 6 alinĆ©a 2, protocole II chap. I, Accord dāArusha
[43] Art. 20 alinĆ©a 10, Protocole II, chap.2, Accord dāArusha
[44] Art.6 alinĆ©a 2 chap.I, Protocole II, Accord dāArusha et art.15 paragraphe 5 Appendice I, section IIĀ : commentaires sur les points particuliers des propositions
[45] Appendice I, section I, paragraphe I, A: gƩnƩralitƩs
[46] Discours de bienvenue du PrĆ©sident de la RĆ©publique de Tanzanie, son Excellence Benjamin William Mkapa, Ć la cĆ©rĆ©monie dāouverture des nĆ©gociations de paix sur le Burundi Ć Arusha, le 15 juin 1998.
Prosecutor issues annual Report
The Prosecutor of the International Criminal Court, Fatou Bensouda, issues her annual Report on Preliminary Examination Activities (2014).
Today, 2 December 2014, the Prosecutor of the International Criminal Court (āICCā), Mrs. Fatou Bensouda, published her annual Report on Preliminary Examination Activities. The report provides an overview of her Officeās analysis and activities conducted between 1 November 2013 and 31 October 2014 in relation to eleven situations that were under consideration for possible investigation. Of these eleven situations, one proceeded to investigation (the Central African Republic), two were closed after the Prosecutor determined that the legal criteria for opening an investigation were not met (Republic of Korea; Registered Vessels of Comoros, Greece and Cambodia), and eight situations remain under on-going examination (Afghanistan, Colombia, Georgia, Guinea, Honduras, Iraq, Nigeria and Ukraine). Of these eight, two new preliminary examinations were opened during the reporting period in relation to the situation in Ukraine and the situation in Iraq.
The report provides a summary of the current status of each situation under preliminary examination, including the Office of the Prosecutorās (āOTPā or āOfficeā) current analysis with regard to issues of jurisdiction and admissibility, as well as the activities carried out by the Office in 2014 in order to further this analysis. The report aims to help promote better public understanding and transparency regarding the Officeās preliminary examination process, which is the first step required to undertake prior to initiating an investigation.
The ICC Appeals Chamber confirms verdict
Mr Lubanga in ICC CourtroomThe ICC Appeals Chamber confirms the verdict and the sentence against Thomas Lubanga Dyilo.
The Appeals Chamber of the International Criminal Court (ICC) delivered in open session on December 1,Ā Ā its judgments on Mr Lubangaās appeal against the verdict issued by ICC Trial Chamber I, that Mr Lubanga was guilty of the enlistment, conscription and use in hostilities of children under the age of fifteen. The Appeals Chamber issued simultaneously its judgment on the appeals of the Prosecutor and Mr Lubanga against the sentence imposed by the Trial Chamber. The Appeals Chamber confirmed, by majority, the verdict declaring Mr Lubanga guilty and the decision sentencing him to 14 years of imprisonment.
During the open session, Judge Erkki Kourula, Presiding Judge in this appeal, read a summary of the Appeals Chamber judgments.
The Appeals Chamber rejected Mr Lubangaās allegations that the proceedings were unfair and found that Mr Lubanga did not substantiate several grounds of appeal he raised. The Appeals Chamber established, with respect to factual errors, that it would not assess the evidence anew, but would intervene only if the Trial Chamberās assessment of fact was found to be unreasonable. In applying this standard, the Appeals Chamber rejected, among others, the alleged errors in the Trial Chamberās findings relevant to the age of the child soldiers.
With respect to the alleged legal errors regarding Mr Lubangaās individual criminal responsibility, the Appeals Chamber confirmed the Trial Chamberās approach that a co-perpetrator must make an essential contribution and does not need to personally and directly commit the crime.
With respect to the Prosecutorās and Mr Lubangaās appeals against the Sentencing Decision, the Appeals Chamber held that a Trial Chamber enjoys broad discretion in determining a sentence. The Appeals Chamber rejected all the grounds of appeal raised by the Prosecutor and Mr Lubanga, finding that the sentence was not disproportionate to the gravity of the crimes and reflected Mr Lubangaās culpability for the crimes for which he was convicted. Accordingly, the Appeals Chamber confirmed the total sentence of 14 years.
Judge Sang-Hyun Song adopted a partly dissenting opinion in relation to the appeals against the verdict and the sentence. While agreeing with the majorityās decisions to reject the appeals, he disagreed with the Trial Chamberās holding that the āenlistmentā, āconscriptionā and āuse to actively participate of in hostilitiesā of individuals under the age of fifteen are three separate crimes. Regarding sentencing, he found that the Trial Chamber should not have imposed three separate sentences for three crimes, but only one sentence for one crime.
Judge Anita UÅ”acka adopted a dissenting opinion with regard to Mr Lubangaās appeal against the verdict. She respectfully disagreed with the decision of the majority of the Appeals Chamber to confirm the Conviction Decision, which she would have reversed on the grounds that (i) the charges of which Mr Lubanga was ultimately convicted were not sufficiently detailed, and (ii) it was not established beyond reasonable doubt that the children conscripted, enlisted or used in hostilities by the UPC/FPLC were under the age of fifteen. Accordingly, she also disagreed with the conclusions of the majority withĀ respect to sentencing.
Both judges read summaries of their opinions during todayās open session.
Appeals Chamber judgments against
a)Ā Ā Ā Ā Ā The Conviction Decision and dissenting opinions;
b)Ā Ā Ā Ā The Sentencing Decision and dissenting opinion
ICC Permanent Premises celebrates reaching its highest point
The International Criminal Court (ICC) Permanent Premises Project recentlyĀ celebrated the important milestone of the highest point of the construction of the new building.
This achievement was celebrated during a ceremony at the construction site, attended by representatives of all the parties involved in the construction activities of the new ICC premises, including the ICC Project Team, Courtysā construction and design teams, and all of the project subcontractors.
This ceremony, which marked the completion of the steel frame that is built around the Court Tower ā the highest point of the structure, was marked by raising the construction teamās flag at that highest point. It was held in recognition of the enormous effort the construction team has put into ensuring the new premises remains on track, to be completed on schedule and within budget in the 3rd quarter of 2015.
In his speech, ICC Permanent Premises Director Neil Bradley stated that āthis hugely important building will soon become the home of the ICC and for the next generation will be instantly recognised throughout the world as an important symbol of the quest for peace and justiceā.
After just one and a half years of construction work, beginning in April 2013, the new ICC premises is now a major step closer to completion, with the faƧade complete and the remaining projects ā landscaping and finishing the interior spaces ā well under way.
Over 300 people who are currently working on the realisation of the ICC Permanent Premises attended the celebration, including engineers, architects, project managers and many of the specialist construction workers all of whom work collaboratively and simultaneously on different parts of the complex construction project.
International Day for the Elimination of Violence Against Women
Statement of the Prosecutor of the International Criminal Court, Fatou Bensouda, to mark the International Day for the Elimination of Violence Against Women
On this day, I add my voice to the countless and ever-growing voices of people around the world who say, āenoughā as we stand united in a global call to eliminate violence against women.
Our collective efforts can and must lead to tangible change to the archaic thinking and conduct that allow this scourge to persist. Humanity rightly demands the eradication of this blight. As Prosecutor of the International Criminal Court, I pledge my commitment to employ the full force of the law under the Rome Statute, to do my part.
We must end impunity for those who commit or allow crimes of violence against women to continue unabated, and by so doing, prevent future crimes. My Office is certainly committed to this task within the framework of the Rome Statute. We have set a strategic priority focus on combatting sexual and gender crimes, and how we concretise this strategic change has been crystallised into a policy paper, first unveiled last June and which I shall officially launch in a few weeks.
For the sake of those precious lives which have been affected; in the name of all the mothers and sisters, daughters and wives whose voices have been silenced; for the voices of courage, and the dignity of those who have suffered and endured violence; for all the future generations of women and girls who deserve protection from acts of violence, until we succeed, we will not give up.
Ambassador of Cuba presents his credentials to the King
Ambassador of Cuba presents his credentials to His Majesty Willem Alexander, King of the Netherlands.
The Hague, November 19, 2014 – In an official ceremony, the Cuban Ambassador FermĆn Gabriel QuiƱones SĆ”nchez presented his credentials to His Majesty Willem Alexander, King of the Netherlands.
During the official talks that followed the formal ceremony, the new Representative of the Republic of Cuba to this Kingdom exchanged with the Dutch monarch and expressed his willingness to continue working on strengthening bilateral relations of different kinds, while His Majesty referred to the role of Cuba in the international arena and also called for the continuation of a respectful and mutually beneficial relation of cooperation for both countries.
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New Ambassador of Guatemala in The Netherlands
By Baron Henri Estramant.
His Excellency Mr Gabriel Edgardo Aguilera Peralta is since 19 November 2014 Ambassador of the Republic of Guatemala to the Kingdom of the Netherlands.
Ambassador Gabriel Aguilera is a sollicitor and notarius publicus with previous ambassadorial posts in Peru (non-resident to Bolivia; 2010-2014) and Germany (non-resident to Poland; 2008-2010). The new Head of Mission is fluent in English and German in additional to his native Spanish.
Ambassador Aguilera was educated in Guatemala but carried out his master studies in Freiburg, Germany. Thereafter he has completed several post-graduate degrees at institutions in Guatemala, Spain and the USA. He served as Deputy Minister of Foreign Affairs twice, between 1996 and 1999 and once more in the period 2003-2004.
Ambassador Aguilera presented last week his letters of credence to His Majesty King Willem-Alexander at Noordeinde Palace accompanied by his wife and Ā the embassy staff.The newĀ Guatemala’s AmbassadorĀ presented his letters of credence the same day asĀ Ā the new Cuban Ambassador Mr. Ā FermĆn Gabriel QuinoƱes SĆ”nchez andĀ theĀ Panamanian AmbassadorĀ Willys Delvalle Velasco. The following day, His Excellency offered a vin d’honeur at Carlton Ambassador.
Panamanian Ambassador presented his letters of credence to His Majesty
By Baron Henri Estramant.
On 19 November 2014, Panamanian AmbassadorĀ Willys Delvalle VelascoĀ presented his letters of credence to His Majesty King Willem-Alexander at Noordeinde Palace. He was accompanied by his wife, Tatiana, the embassy staff as well as the General Consul of Panama in Rotterdam, MrĀ Gustavo Leignadier.
The new Panamanian Head of Mission was followed by the new Cuban Ambassador MrĀ FermĆn Gabriel QuinoƱes SĆ”nchez, and finally the Guatemalean Ambassador MrĀ Gabriel Edgardo Aguilera Peralta.
The Ministry of Foreign Affairs’ Secretary General drs.Ā RenĆ©e Jones-Bos was also present as were some members of the Royal Household.
The Netherlands and Panama entertain diplomatic relations since 2 April 1904. During this long friendship, the two countries have signed agreements for the abrogation of tourist and business visa, to avoid double-taxation, for the protection of investments, aerial services, and for the operation of Dutch ships in the Panama Canal.
Ambassador Delvalle graduated from Florida State University, Business Faculty. Mr Delvalle is a specialist in Maritime and International Commercial Law. FromĀ 2006 and until 2012, he held the position of General Manager for APL (American PresidentĀ Line) in charge of the areas of operations, finance, sales, customer service and human resourcesĀ for the company. Since 2012 until the present year, Mr Delvalle held the position of Senior MaritimeĀ Operations Manager for Latin America, with responsibilities for the entire region from Mexico toĀ Chile.
From 2007 until 2014, was a member of the Board of Directors of the Panama Maritime. Chamber holding various positions in the Board, before being elected President of the ChamberĀ from 2012 to 2014. During this time participated in various fora in the areas of logistics,Ā bunkers, maritime operations and the Panama Canal.
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One of the best Danish girlsā choirs performs in The Hague
The Danish Embassy to the Netherlands invites you to a Christmas Concert with the Danish Girlsā Choir of the church of Fredensborg Palace on Saturday, 6 December 2014, at 16:00 hrs. in Kloosterkerk, Lange Voorhout 4, The Hague.
The Girlsā Choir is part of an old tradition of the church of Fredensborg Palace. In 1850, King Christian the 9th opened the doors of the church of Fredensborg Palace to the public and since then, a choir has been connected to the church of Fredensborg Palace. Since 1985, the choir has been a girlsā choir.
Once a year, the Girlsā Choir is travelling abroad to perform for foreign public, this year in The Hague and Rotterdam. For many years the Girlsā Choir of Fredensborg Palace has been among the best girlsā choirs in the country which is demonstrated by top ranks in various competitions in Denmark. The Girlsā Choir performs at services and concerts in the church, a.o. in 2012 during the celebration of the anniversary of H.M. Queen Margrethe, but also at other occasions for royal guests. The Girlsā Choir is participating in all church services of the church of Fredensborg Palace. Princess Benedikte is protector of the choir.
The choir leader is Mr. Torsten Nielsen, singer and conductor from The Royal Danish Music Conservatorium. Mr. Nielsen is also connected to the Danish Broadcasting Corporationās Vocal Ensemble and sings solo all over the country. Mrs. Else-Marie Kristoffersen accompanies the choir at organ. At this concert, Mrs. C. Buch is soprano soloist.
The concert is open to the public and is free of charge. Doors will be open from 15:30 hrs. The concert is presented in cooperation with APM Terminals.
Please register for the concert by sending an email to haaambinfo@um.dk
http://www.fredensborgslotskirke.dk/fredensborg-slotskirkes-pigekor